Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness réserve, comme à son habitude, son lot de surprise, la draft NBA 2022 sera la prochaine date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
Bryce McGowens
Date de naissance : 8 novembre 2002 – Classe : Freshman
Université : Nebraska – Bilan 2021/2022 : 10v/22d
Poste : Arrière
Mensurations
Taille : 201 cm – Poids : 83 kg – Envergure : 205 cm
Statistiques saison
31 matchs joués // 16,8 pts // 4,5 reb // 1,4 ast // 0,7 stls // 0,3 blk
33,3 minutes jouées/match // 40,3% FG // 27,6% 3pts // 83,1% FT // 2,1 Tov
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Bryce McGowens a tout du prodige sportif américain. Ses deux parents ont joué au basket à l’université. Son grand-frère Trey aussi, avec qui Bryce a pu évoluer cette année à Nebraska. Un chemin tout tracé vers la gloire donc, mais aussi des attentes auxquelles le jeune McGowens n’a pas tardé à répondre.
Phénomène durant ses années lycée passées en Caroline du Sud, McGowens s’engage initialement à rester dans la région et rejoindre Florida State University. Il aurait alors pu ajouter son nom, quoique dans un profil différent, aux longs ailiers qui y ont brillé sous Leonard Hamilton : Devin Vassell, Patrick Williams et Scottie Barnes notamment. Finalement, McGowens choisit de rouvrir son processus de recrutement, et devient la plus grosse recrue de l’histoire du programme de Nebraska.
La recrue cinq étoiles arrive à Nebraska à l’année trois du projet Fred Hoiberg, qui devait redonner ses lettres de noblesse à un programme qui n’a pas dansé en mars depuis 2014. Après deux premières années difficiles, l’arrivée de McGowens n’a pas suffi à renverser la dynamique. L’équipe termine à la dernière place de la conférence Big 10, souffrant d’un manque cuisant de joueur intérieur dans une conférence connue pour ses raquettes imposantes.
Dans un jeu résolument tourné vers la création extérieure donc, McGowens assume dès le début de saison de grandes responsabilités en attaque. La motion offense proposée par Fred Hoiberg a permis de voir McGowens impliqué dans un grand nombre d’actions offensives, offrant un échantillon assez rare pour un freshman : on l’a vu tirer en sortie d’écran, jouer quelques pick and roll, créer en isolation. Assez pour se donner une idée globale de tout le potentiel offensif du joueur, malgré une efficacité limitée pour sa seule saison universitaire quelque peu décevante.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Bryce McGowens est un poste 2/3, extrêmement longiligne, qui a tous les outils pour être un scoreur moderne à trois-niveaux (même quatre, si on ajoute sa capacité à aller sur la ligne). McGowens est né pour avoir la balle dans les mains en attaque, et c’est dans ces situations qu’il est le plus à l’aise et naturel. Sa mécanique de tir est par exemple plus fluide en sortie de dribble qu’en réception de passe.
Son tir extérieur est la principale question dans l’évaluation de Bryce McGowens. En ne regardant que son pourcentage à trois-points, 27.4%, on imagine mal avoir à faire à un futur bon tireur. Mais si on pondère ce chiffre avec son grand volume de tir (presque 5 tirs à 3-points tentés par match), son bon pourcentage aux lancers-francs (83%) et la difficulté des tirs pris (presque ¼ de ses tirs à trois-points sont pris en sortie de dribble), on peut relativiser ce chiffre brut. McGowens tirera mieux en NBA que ce piètre 27%. La question alors, est jusqu’à quel point pourra-t-il progresser : rien qu’atteindre la moyenne NBA à son poste (autour de 37%) sera nécessaire pour prétendre à des responsabilités tôt dans sa carrière, et débloquera l’ensemble de son jeu.
Le tir extérieur devra permettre à McGowens de mettre en valeur ses qualités premières : la percussion au cercle et sa création de tir. McGowens prenait 41% de ses tirs au cercle l’an dernier, bien plus que d’autres prospects sur les postes 2/3 avec qui il sera en concurrence. Mis en valeur par les mouvements offensifs de Fred Hoiberg qui lui permettait de commencer ses drives déjà en mouvement, McGowens pouvait alors utiliser toute sa longueur pour aller finir au cercle.
Sa longue envergure et son bon footwork compensent d’ailleurs son profil athlétique qui sera dans la moyenne NBA. Il n’est pas monté sur ressort, mais sait utiliser son corps à bon escient pour créer le contact. Il prendra du poids en arrivant en NBA, ce qui lui sera bien nécessaire pour finir au contact au cercle, et ne pas reposer son jeu sur son excellente capacité à provoquer des fautes.
On voit donc avec McGowens s’esquisser un profil de scoreur complet, capable à la fois de créer son propre tir à mi-distance et au cercle, et de tirer à trois-points de manière efficace. Pour l’instant, il n’a pas assez montré pour l’imaginer créer pour les autres de manière constante. Comme pour beaucoup de prospect autant utilisés balle en main, il a montré des « flashs » de création, notamment sur pick and roll, mais de manière trop irrégulière et avec une prise décision questionnable pour le projeter comme un playmaker en NBA. Ici aussi, prendre du poids sera nécessaire pour progresser sur drive and kick, à mesure qu’il ne devra plus autant lutter face à l’impact physique de son défenseur direct.
La projection défensive en NBA de McGowens est compliquée. Autant responsabilisé en attaque, il s’est reposé en défense, laissant à son frère la responsabilité de défendre sur les meilleurs arrières adverses. Son manque d’impact physique limitera dans un premier temps sa défense sur porteur de balle, tout comme son incapacité à bouger ses jambes pour rester en face de son joueur. Il défend pour l’instant plus avec ses mains actives et ses longs bras qu’avec ses jambes, et a les outils pour devenir un bon défenseur hors-ballon. La transition vers la NBA nécessitera une hausse des efforts en défense, mais on peut l’imaginer comme un défenseur moyen dans un système qui le ferait défendre loin du ballon.
✔️ FORCES
- Potentiel de scoreur à trois-niveaux
- Taille/envergure pour son poste
- Capacité à accéder au cercle
- Provocation de fautes
❌ FAIBLESSES
- Prise de décision
- Défense sur porteur de balle
- Capacité à absorber le contact sur son dribble
- Un attaquant encore unidimensionnel
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur / intensité en défense
PRÉDICTION DRAFT 2022
Milieu–Fin de premier tour (places 20-28)
Equipes potentiellement intéressées : Denver Nuggets, Charlotte Hornets , Golden State Warriors
Dans une draft où tout est plus flou à partir du 14/15ème choix, McGowens fait partie de ses freshmen à très fort potentiel mais à peu de promesses sur lesquelles une équipe pourrait jeter son dévolu une fois la loterie terminée.
Si une équipe drafte Bryce McGowens pour une contribution offensive immédiate, il lui faut (1) un système offensif efficace dans lequel McGowens peut se fondre en créateur de complément, (2) des créateurs capables d’assumer la plupart du load offensif. A ce titre, les Nuggets et les Warriors apparaissent des candidats intéressants. Nikola Jokic et Jamal Murray pourrait exploiter la bonne capacité de coupe de McGowens qu’il a exhibé à Nebraska. Les Warriors ont déjà beaucoup de joueurs aux postes 2 et 3, mais la promesse offensive et au tir de McGowens pourrait justement les intéresser.
Les Hornets, qui devraient drafter en fin de loterie, pourrait surprendre et miser sur le potentiel de McGowens, à la recherche de leur poste 2 du futur depuis le départ de Malik Monk. Ils ont montré l’année dernière, en allant chercher Kai Jones et JT Thor, qu’ils étaient prêts à miser sur le potentiel à long-terme, ils pourraient bien le faire cette année encore. Bryce McGowens en vaut sûrement la peine.
TIERS DU CCS : Tiers « Starter/6ème homme ++ »
Le profil physique de McGowens, combiné à sa promesse de tir et ses capacités innées au scoring vont attirer une équipe au premier tour. La confirmation des promesses au tir extérieur gagnera une place dans une rotation NBA à Bryce McGowens. Il n’a pas montré assez défensivement ou à la création offensive pour imaginer qu’il puisse affecter le jeu autrement qu’au scoring à son arrivée en NBA. L’équipe qui draftera McGowens devra donc croire en son tir, et en sa capacité à gagner du poids. Si ces développements ont lieu, on parle ici d’un très fort joueur offensif, capable d’être une troisième option dans une bonne équipe. Si ces défauts défensifs en NCAA se retrouvent en NBA, il y a un réel risque qu’il soit un joueur négatif si son tir ne rentre pas.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tiers « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tiers « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tiers « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tiers « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tiers « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tiers « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2022 ici !
Tier « All-Star »
Tier « Starter ++ »
Tier « Starter/6ème homme »
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron
Tier « Fin de rotation »
Tier « G-League/2Way »