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Profil NBA Draft 2022 : Patrick Baldwin Jr, l’incompréhension de l’année

Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness réserve, comme à son habitude, son lot de surprise, la draft NBA 2022 sera la prochaine date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

PATRICK BALDWIN JR.

grandfolksherald.com

Date de naissance : 18 novembre 2002 – Classe : Freshman

Université : Milwaukee Panthers (Horizon) – Bilan 2021/2022 : 10v/21d

Poste : Ailier/Ailier-Fort

Mensurations
Taille : 206 cm – Poids : 99 kg – Envergure : 210 cm

Statistiques saison
11 matchs joués // 12,1 pts // 5,8 rebs // 1,5 asts // 0,8 stls // 0,8 blk
28,5 minutes jouées/match // 34,4 % FG // 26,6 % 3pts // 74,3 % FT // 2,1 Tov // 1,5 PF

PROFIL

CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF

Arthur Miller, figure importante de la littérature américaine, écrivait : “Où le choix commence, finissent le paradis et l’innocence.” Cette maxime d’un autre siècle pourrait caractérisée le parcours de Patrick Baldwin Jr. Passer des plus brillantes lumières aux interrogations les plus sombres, c’est un chemin connu pour plusieurs prospects encensés en high school. Ce n’est pas BJ Boston qui vous dira l’inverse.

Patrick Baldwin Jr., c’est l’histoire d’un garçon peut-être prêt trop tôt pour le haut niveau. Natif de Green Bay dans le Wisconsin, il effectue son parcours de high school dans le modeste lycée de Hamilton, implanté à Sussex dans son état natal. Brillant dans sa deuxième année, Patrick Baldwin Jr. devient le plus jeune joueur à recevoir une offre de l’Université de Duke. Lors de la saison suivante, il explose les compteurs en affichant 24,3 points et 10,8 rebonds en moyenne. Des performances qui lui octroient le titre de Gotorade Player of The Year du Wisconsin. Une blessure à la cheville survenue lors du deuxième match abrège prématurément son ultime saison à Sussex. Toutefois, Patrick Baldwin Jr. est nommé sur les listes des évènements vitrines des meilleurs jeunes prospects : McDonald’s All-American, Jordan Brand Classic et Nike Hoop Summit. Erigé au rang de recrue cinq étoiles à l’unanimité, il est l’heure pour lui de prendre sa décision pour son futur en NCAA.

Le 12 mai 2021, convoité par les plus gros programmes du pays (Duke, UNC, Georgetown, Florida etc…), Patrick Baldwin Jr. fait le choix curieux de rejoindre les Panthers de Milwaukee, équipe coachée par son père, Patrick Baldwin Sr. Sans lui faire offense, il s’agit d’un tout petit programme de la Ligue Horizon, une conférence rangée dans la catégorie des Mid-Majors. Pour plus d’informations sur ce contexte et l’organisation des conférences de Division I en NCAA, nous vous recommandons la lecture de l’article du média référence Envergure, ici. Pour vous situer, seulement 39 joueurs de cette conférence ont joué en NBA alors qu’un programme comme Kentucky compte à lui seul, 122 joueurs dans la grande ligue.

Avant ses débuts en NCAA, Patrick Baldwin Jr. est appelé avec Team USA pour la Coupe du monde FIBA U19 durant l’été 2021. Principalement utilisé en sortie de banc, Patrick Baldwin participe à la victoire finale des Américains sur la France. Il côtoie les stars de la prochaine draft comme Chet Holmgren ou Jaden Ivey.

Après de belles prestations au mondial, qui serviront également à dresser son profil, l’ailier est attendu avec des interrogations en Division I. En tant que première recrue cinq étoiles de la Ligue Horizon, beaucoup s’attendaient à voir un Patrick Baldwin Jr. survoler la conférence avec des moyennes hallucinantes. Après une première rencontre en 21pts/10reb, la saison de Patrick Baldwin prend un tournant inquiétant. Isolé sur le terrain, il enchaîne les blessures : le 23 novembre, c’est la jambe, le 5 janvier, c’est au tour de la cheville. Il compile les contre-performances dans un contexte d’équipe catastrophique. Finalement, il s’absente pour le reste de la saison pour des raisons non communiquées… Le prospect cinq étoiles de Milwaukee est une énigme. Un échantillon de rencontres très faible à analyser, des doutes révélés ou confirmés, une cote qui ne cesse de baisser. Et pourtant. Il demeure une joueur susceptible d’être sélectionné au premier tour, voire en loterie pour certains, de la prochaine draft NBA. Tentons de percer le mystère.

DESCRIPTION DU JOUEUR

Patrick Baldwin Jr. est un grand ailier mesuré entre 206 cm et 209 cm, pesant presque 100 kilos et possédant une envergure tout à fait intéressante avoisinant les 210 cm. Jusque là tout va bien, les outils semblent optimaux pour la NBA. Mais Patrick Baldwin Jr. est loin d’être un athlète NBA-ready. Ses qualités athlétiques sont mêmes légitimement considérées comme “en-dessous de la moyenne”. Très peu explosif, un premier pas pataud, une détente verticale négligeable, l’ailier du Wisconsin a semblé hors de forme tout au long de sa saison. En dehors des terrains, une donnée est bonne à prendre en compte. Patrick Baldwin Jr. a pris près de 15 kilos sur les deux dernières années. Au cours de sa saison senior, il pesait environ 86 kilos (190 pounds), selon 247sports. Nous ne pouvons pas faire autrement que de voir une probable corrélation entre cette prise de poids et ses lacunes athlétiques et surtout à ses blessures récurrentes.

Sur le terrain, ce manque d’athlétisme et de condition physique se manifeste par une impossibilité à disputer de longues séquences de jeu. Alors qu’il était légitimement le meilleur joueur de son équipe, Patrick Baldwin n’a eu que 28,5 minutes de temps de jeu moyen cette saison. Face aux gros programmes qu’il a pu affronter, les Gators de Florida ou les Buffaloes de Colorado, ces lacunes ont été exposées face à des athlètes comme Evan Batey ou Jabari Walker. Manque de verticalité, de rapidité dans les déplacements latéraux, autant de défauts apparents qui inquiètent sur sa projection en défense notamment sur l’homme. Mais même face aux plus petits programmes, Baldwin ne réussissait pas à dominer physiquement des adversaires directes pourtant plus petits que lui. Alors ce manque d’athlétisme est apparu comme une vraie incertitude pour ce prospect mais nuançons peut-être ce défaut en espérant qu’il puisse montrer davantage avec une meilleure préparation physique. Dans un environnement NBA, avec des staffs et des joueurs professionnels, nul doute que le garçon parviendra à surmonter ses difficultés. Ici, le mental joue beaucoup et Baldwin semble avoir une maturité assez impressionnante.

Parlons de cette maturité qui peut se décliner sur une certaine intelligence, du moins scolaire, et qui peut expliquer ce fort QI basket sur le terrain. Patrick Baldwin Jr. a toujours obtenu de belles distinctions scolaires au cours de son cursus et présente une maturité rare pour son âge que nous avions pu observer dans quelques interviews effectuées alors qu’il n’avait encore que 16 ans. Nous vous recommandons d’ailleurs l’écoute de ce podcast enregistré en juin 2020 par Paul Biancardi et Zain Motani (en anglais).

Dans l’application des systèmes, dans les prises de décision ou tout simplement dans le respect de son rôle sur le terrain, Patrick Baldwin Jr. a montré des qualités importantes pour un jeune joueur qui aspire à être dirigé par de grands coachs en NBA. Être facilement “coachable”, c’est une qualité à ne pas négliger. Respecter son rôle, comme avec Team USA U19 où Jamie Dixon avait préféré titulariser Kenneth Lofton Jr., c’est tout aussi important. Ce QI basket s’illustre également dans le potentiel à la passe de Patrick Baldwin Jr. Même si ses coéquipiers ne rentraient que trop peu ses offrandes, l’ailier de Milwaukee a montré de belles aptitudes dans les lectures, notamment sur les extra-pass. Il pourra facilement se transformer un intérieur relais, capable de fluidifier le jeu. Défensivement, si sur l’homme ses qualités athlétiques le limitent, collectivement, la combinaison longueur/QI basket peut être un véritable atout sur les aides notamment.

La principale qualité de Patrick Baldwin Jr., celle qui fait de lui un prospect projeter en loterie, est sans aucun doute le tir. Longtemps annoncé comme “le meilleur shooteur de la cuvée”, cette étiquette s’est un peu effritée après cette saison difficile. Il est vrai qu’en regardant ses pourcentages, les questions peuvent paraître légitimes. Avec un 26,6 % de réussite longue distance, sur un gros volume (5,1 tentatives par match), une réussite globale de 34,4 %, Patrick Baldwin Jr. n’a pas confirmé son statut de shooteur élite. Et pourtant, il reste peut-être l’un des meilleurs snipers de cette cuvée.

D’abord, une nouvelle fois, le contexte d’équipe ne l’a pas aidé : beaucoup de ses tirs ont été forcés en fin de possession et il n’a quasiment pas reçu d’opportunités en catch and shoot et notamment sur pick and pop, deux situations où il excelle. Surtout, en tant que star de l’équipe, il était ciblé par deux ou trois défenseurs sur chacune de ses possessions. Sans contestation, Patrick Baldwin Jr. peut être projeté comme un solide scoreur off-ball grâce à ce tir. Cette mécanique huilée avec un point de relâchement haut, compact et rapide. Capable de dégainer en transition, de prendre feu comme contre la zone de Robert Morris (26 pts, 6/6 à 3 pts) au poste haut, il aime prendre confiance et il le rend bien. Cette faculté augmente son volume de jeu offensif notamment dans son utilisation sur différents types d’écrans.

Cette saison à Milwaukee a confirmé une chose : Patrick Baldwin Jr. n’est pas une première option capable de créer son propre espace ou son propre tir. Ce n’est pas une nouveauté renversante. Patrick Baldwin Jr. est ailier qui pourra, dès sa première année, espacer le jeu avec une facilité déconcertante. Il pourra punir depuis les corners, sur des cuts ou sur pick and pop. S’il arrive à retrouver une condition physique décente, dans un environnement professionnel bien organisé, il peut rapidement devenir l’un des grands noms de cette cuvée.

✔️ FORCES

FAIBLESSES

📈 SWING SKILL

PRÉDICTION DRAFT 2022

Début de second tour (places 10-20)

Equipes potentiellement intéressées : Oklahoma City Thunder, Minnesota Timberwolves, Miami Heat

Patrick Baldwin Jr. présente des qualités élites trop importantes pour sa taille pour ne pas le voir être sélectionné au premier tour de cette draft NBA 2022. Mais attention, c’est un prospect clivant dont la projection varie entre la loterie et la toute fin du premier tour, voire début de deuxième dans les mocks drafts les plus exotiques.

Avec ce profil, Patrick Baldwin pourrait être une cible du Thunder avec son second pick du premier tour. Tout dépendra du joueur sélectionné par OKC avec son premier choix qui devrait flirter avec le podium. Une équipe comme les Wolves pourrait aussi être intéressée par ce garçon qui va espacer le jeu dès sa première année. Puis Miami devrait avoir un choix en fin de premier tour. Si Patrick Baldwin Jr n’est pas encore sélectionné, la Floride pourrait être une belle destination pour lui. Max Strus ou Duncan Robinson sont des exemples démontrant que le Heat réussi à tirer le meilleur d’excellents shooteurs.

TIER DU CCS : Tier « Starter/6e homme »

Clivant, frustrant, la saison freshman de Patrick Baldwin Jr. a laissé beaucoup d’observateurs dubitatifs sur le sort de ce prospect. Une projection NBA difficile, un contexte d’équipe particulier, des choix discutables, une attitude peut-être inquiétante… Voilà une liste de doutes qui peuvent coûter de nombreuses places à Patrick Baldwin Jr. le soir de sa sélection. Il y a un potentiel certain, des qualités élites déjà validées mais des incertitudes assez inquiétantes. Il n’en demeure pas moins que les franchises qui regarderont plus loin que cette saison NCAA peu représentative trouveront un ailier de plus de deux mètres capable de tirer off-ball comme très peu d’autres joueurs.

*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tier « Starter/6e homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8e ou 9e, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10e ou 12e homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBAmais tout reste possible pour les éclosions tardives.

Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2022 ici !

Tier « All-Star »

Tier « Starter ++ »

Jaden HardyHarrison Ingram

Tier « Starter/6e homme »

Nikola JovicBryce McGowens

Tier « Rotation importante »

Jabari WalkerSpencer JonesDyson DanielsDereon SeabronMarJon Beauchamp

Tier « Fin de rotation »

Julian Champagnie

Tier « G-League/2Way »

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