Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2022 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
JOHNNY DAVIS

Date de naissance : 27 février 2002 – Classe : Sophomore
Université : Wisconsin Badgers (Big Ten) – Bilan 2021/2022 : 25v/8d
Poste : Arrière
Mensurations
Taille : 196 cm – Poids : 88 kg
Statistiques saison
29 matchs joués // 19,8 pts // 8,4 rebs // 2,2 asts // 1,1 stls // 0,7 blk
34.4 minutes jouées/match // 42,1 % FG // 28,1 % 3pts // 79,1 % FT // 2,3 Tov // 2,0 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
La jeune histoire de Johnny Davis est celle d’une constante montée en puissance. Dans l’ombre lors de sa saison freshman, il avait décidé de ne pas se présenter à la draft 2021. Propulsé comme leader de Wisconsin cette année, son explosion a été la grande histoire de cette saison de basket universitaire. Nul doute cette fois-ci, Johnny Davis est prêt à prendre la NBA d’assaut.
Né dans le Wisconsin d’un père NBAer après un rapide passage chez les Bucks, et d’une mère basketteuse et volleyeuse, le chemin de Johnny Davis ne fut pas aussi linéaire que ces prédispositions n’auraient laissé croire. Pas de prep-school ou d’académie réputée pour Johnny Davis et son frère jumeau, Jordan. C’est à La Crosse (WI), dans leur lycée d’origine, qu’ils feront leurs gammes. D’un naturel discret et modeste, Johnny Davis évolue dans l’ombre, avant d’exploser, localement, lors de son année Senior. Meilleur joueur de l’Etat du Wisconsin au basket, meilleur Quarterback senior au football, mais Johnny ne reste “qu’une” recrue 3 étoiles à l’échelle nationale.
Malgré des offres de UNLV, Marquette, West Virginia et Iowa, c’est bien l’université locale, Wisconsin, que Johnny Davis rejoint, avec son frère Jordan. La première année fut celle de l’apprentissage. Tactique d’abord, l’attaque tout en mouvement de Greg Gard nécessitant un temps d’adaptation en sortie de lycée. Mais aussi mentale, puisque Davis est cantonné à un rôle de sixième homme, derrière cinq seniors aux fortes responsabilités. A rôle limité et discret, statistiques discrètes. 7 points de moyenne en 24 minutes, essentiellement en catch-and-shoot.
Le changement de statut de Johnny Davis s’est produit sur la scène internationale. En dépit de sa saison freshman discrète, il est invité au camp USA U19 en préparation de la coupe du monde en Lettonie. 27 joueurs invités pour 12 places finales, et c’est dans cette concurrence rude que Davis a brillé. Il intègre finalement l’équipe de Chet Holmgren, Jaden Ivey et Kenneth Lofton Jr qui gagnera, face à la France, la médaille d’or.
De retour à Wisconsin, Johnny Davis annonce, dès le début de saison, la couleur : il est le leader des Badgers. Désormais titulaire aux côtés du tireur Brad Davison, sans autre meneur que le freshman Chucky Hepburn, Johnny Davis est le point d’ancrage de la flex offense de Greg Gard. 32,9% d’Usage Rate, il est prévu à la finition des mouvements collectifs, mais ses isolations sont le go-to-move si l’attaque stagne et que le spacing est compromis. 16 tirs par match, dont énormément de tirs auto-générés, contestés, et compliqués. Un cocktail détonant lors de ses nombreux coups de chaud (notamment 37 points sur la tête de Jaden Ivey et Purdue ; 30 points à 10/14 face à Indiana), mais parfois lacunaire quand l’adresse n’est pas là (3/19 face à MSU, 4/16 lors de la défaite face à Iowa State en March Madness). Sa fin de saison compliquée en termes d’efficacité offensive, qui s’explique surtout par une gêne à la cheville, a peut-être refroidi les scouts qu’il avait séduit plutôt dans la saison.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Il l’a montré tout au long de sa saison Sophomore, Johnny Davis est un arrière scoreur et un défenseur appliqué . Mesuré à 1m96, son outil de prédilection en isolation est le tir à mi-distance, qu’il peut enclencher en isolation et en sortie de post-up. Dans d’autres contextes (saison freshman, FIBA U19), il a montré qu’il pouvait se muer en un joueur de bout de chaine, aux prises de décision rapides et paré aux missions défensives. Il en ressort que Johnny Davis est un attaquant polyvalent, polymorphe, capable d’assumer à l’université de fortes responsabilités offensives, et de s’effacer quand l’effectif l’y appelle.
L’attrait principal de Johnny Davis est donc son potentiel de scoring à trois-niveaux. Il a démontré, de manière parcellaire parfois, sa capacité à finir au cercle, scorer à mi-distance, et a montré des promesses à trois-points. Au cercle, sa compréhension des angles, ses qualités de décélération et sa capacité à finir des deux mains lui ont permis de tirer à 61% cette année. Les protecteurs d’arceau en NBA vont exploiter son explosivité moyenne et limiter son efficacité au cercle, mais Davis a montré qu’il pouvait finir au contact et a montré qu’il avait un toucher de haut niveau.
C’est à mi-distance que Johnny Davis a fait la plupart de ses dégâts cette année. Par choix, déjà, parce que ses qualités de décélération lui permettent de s’élever vite en sortie de dribble et de tirer au-dessus de son défenseur. De même après des séquences au poste, où il aimait après deux dribbles chercher ses positions de tir, dans le corner ou dans les elbows. Mais ses tirs à mi-distance semblaient parfois être des choix par défaut, faute de mieux. Parce qu’il n’est pas l’athlète le plus rapide, et qu’il n’a pas un handle très ample et efficace, s’arrêter à mi-distance était la solution nécessaire pour porter l’attaque de Wisconsin. 35% de réussite donc sur ces tirs à mi-distance, pourcentage encore bas même lorsqu’on prend en compte leur complexité et les fréquentes prises à deux qui lui étaient réservées.
Le tir à trois-points de Johnny Davis reste encore une inconnue. 39% de réussite sur 2 tentatives par matchs lors de son année freshman, puis 30% sur 4 tentatives l’année suivante. Si la mécanique est fluide, en sortie de dribble ou en catch-and-shoot, Davis semble surtout réticent à tirer derrière la ligne. Nul doute qu’étendre sa range au-delà de la ligne sera le grand axe de travail pour Davis et l’équipe qui le draftera. Pour l’instant, rien ne projette, ni son pourcentage aux lancers-francs (79%), ni ses choix de tirs, Davis comme davantage qu’un tireur moyen à trois-points.
On a peu vu d’autre à haut volume que du shotmaking chez Johnny Davis offensivement. Mais il a tout de même montré sa vision du jeu, par moment, qu’il avait déjà développé en high-school. Parce que les défenses étaient focalisées sur lui, Davis a progressé au cours de la saison pour trouver ses coéquipiers ouverts. Pendant ses drives, parce qu’il ne crée pas de séparation sur le premier pas, la lecture de jeu est compliquée et il lui arrive de conserver une tunnel vision. Mais c’est surtout sans la balle que Davis a montré de belles choses : dans la flex offense de Wisconsin, il a brillé dans le mouvement hors-ballon, que ce soit pour couper au panier ou prendre des écrans pour des tirs ouverts.
L’effort défensif était, comme beaucoup de prospects aux rôles offensifs importants, à intensité variable, mais Davis a globalement bien défendu les postes 2/3 NCAA. Il a même montré une véritable mentalité de lock-down defender face à certains prospects rivaux, notamment Jaden Ivey qu’il a bien ralenti. Son haut-du-corps fort lui permet de bien encaisser le contact, mais il risque de manquer de taille face à certains ailiers NBA, et de vitesse face à la plupart des arrières. Sa mentalité et son niveau d’effort (8,2 rebonds par match, à 1m96), devrait lui assurer un véritable rôle défensif en NBA.
✔️ FORCES
- Capacité à générer son tir
- Ambidextre
- Finition au cercle
- Mouvements hors-ballon
- Activité au rebond
- Défense au point of attack
❌ FAIBLESSES
- Conduite de dribble
- Création de séparation
- Sélection de tir
- Tir à trois-points
- Irrégularité
📈 SWING SKILL
- Capacité à étendre sa range à trois-points
PRÉDICTION DRAFT 2022
Milieu-fin de lotterie (places 7-14)
Equipes potentiellement intéressées : New York Knicks, Sacramento Kings, New Orleans Pelicans
Dans une draft où les arrières de qualité au haut de la draft se font rares, Johnny Davis pourrait très bien être sélectionné à la fin du top 10. Les doutes sur son tir extérieur et sur la transposition de son tir à mi-distance au niveau supérieur sont fondés, et pourraient bien le faire glisser. Mais pour des équipes à la recherche de scoring sur leur traction extérieure, sans pour autant sacrifier leur défense, Johnny Davis est un choix peu risqué. Les Knicks sont éperdument à la recherche de dynamisme sur les postes 1-2. Si c’est par la draft qu’ils veulent combler ce manque et que Jaden Ivey n’est plus disponible, alors Johnny Davis serait un choix avisé. Le profil de Davis, scoreur à l’intérieur de l’arc, complète bien les profils Quickley, Grimes et Barrett. De même chez les Kings, à la recherche globale de talent pour compléter le back-court Fox/Mitchell. Pour les Pelicans, Johnny Davis pourrait apporter une contribution immédiate en sortie de banc. Surtout, il profiterait des décalages créés par Ingram, Williamson et McCollum pour se développer hors-ballon.
TIER DU CCS : Tier 2 : Starter++
Un profil de bad-shot taker/maker sûrement à nuancer à la vue de l’effectif de Wisconsin et de son utilisation l’année dernière, Johnny Davis est davantage un attaquant talentueux, un athlète fonctionnel et un défenseur appliqué. On ne devrait pas voir Davis aussi prolifique au scoring qu’en NCAA au niveau supérieur, mais ses qualités et son attitude semble parfaitement projeter un joueur de complément de haut-niveau en NBA. S’il développe son tir à trois-points, on peut facilement l’imaginer comme une deuxième option d’une très bonne équipe. Sa progression constante, son attitude rassurante et son leadership ont conquis les scouts NBA, au risque même d’une hype incontrôlée après son incroyable début de saison. Malgré une baisse de régime, il ne devrait pas glisser plus loin que la 15ème place, et amène avec lui un gage de production offensive.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tier « Starter/6e homme », role player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8e ou 9e, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10e ou 12e homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2022 ici !
Tier « All-Star »
Tier « Starter ++ »
Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin
Tier « Starter/6e homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Walker Kessler – Jaylin Williams
Tier « Fin de rotation »
Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr
Tier « G-League/2Way »