Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2022 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
CALEB LOVE

Date de naissance : 27 septembre 2001 – Classe : Sophomore
Université : University of North Carolina (ACC) – Bilan 2021/2022 : 29v/10d
Poste : Meneur
Mensurations
Taille : 193 cm – Poids : 88 kg – Envergure : 210 cm
Statistiques saison
39 matchs joués // 15,9pts // 3,4 reb // 3,6 ast // 0,9 stl // 0,3 blk
34,2 minutes joués/match // 37,1% FG // 36,0% 3pts // 86,3% FT // 2,7 Tov // 1,7 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Fils d’un ancien joueur universitaire de football américain, Caleb Love a grandi à Saint-Louis, dans le Missouri. Il a passé ses années lycée dans l’établissement Christian Brothers College où il était entraîné par un certain Justin Tatum, père de Jayson Tatum, l’actuelle star des Boston Celtics. Avant d’arriver à la fac, Caleb Love était déjà très occupé à affoler les compteurs. 26,3 points/6,5 rebonds/3,1 passes décisives/2,6 interceptions par match lors de son année sénior, avec deux pointes à plus de 40 points. Une sélection au McDonald’s All-American Game (sorte de All-Star Game niveau lycée) et un trophée de meilleur joueur de l’Etat du Missouri plus tard, le voilà ciblé par plusieurs gros programmes NCAA comme Missouri, Louisville ou encore Kansas. Mais Caleb Love optera pour la mythique Université de North Carolina. Malheureusement, sa première saison en Caroline du Nord n’aura pas été à la hauteur des attentes. En effet, recrue 5 étoiles, classé 2e meilleur meneur et 7e meilleur joueur de la cuvée de Draft 2021 par le site 247Sports.com, Caleb Love va finir sa saison freshman aux Tar Heels avec des statistiques très moyenne (10,5pts/2,6rbds/3,6pad à 31,6% au tir dont 26,6% à 3pts), une sortie prématurée au premier tour de la March Madness 2021 et se verra quasiment contraint de rempiler pour une 2e saison à l’université. A l’intersaison 2021, de nombreux changements vont permettre à Caleb Love de nous montrer l’étendu de son talent. Départ de nombreux intérieurs, changement de coach, travail personnel et voilà un Caleb Love bien plus à l’aise et épanoui dans le jeu de UNC. Au point d’emmener ses coéquipiers (avec l’aide d’un excellent Armando Bacot) jusqu’en finale de la March Madness, en déjouant tous les pronostiques avant finalement de s’incliner face aux Kansas Jayhawks d’Ochai Agbaji.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Place au terrain. Exit Sharpe (drafté par les Nets), Brooks (transfert à Mississippi State) et Kessler (transfert à Auburn), arrivée de deux intérieurs pouvant sanctionner de loin (Garcia et Manek). Le cas Caleb Love est l’exemple typique qui prouve qu’un joueur peut être perçu complètement différemment en fonction du contexte collectif.
Caleb Love est un meneur ayant l’avantage d’avoir plusieurs éléments de son jeu que nous pourrions qualifier de NBA Ready. Tout d’abord les qualités physiques. 1m93 (relativement grand pour un meneur) pour 88kg mais surtout une envergure très intéressante de 2m10. Ajoutez à cela un corps déjà bien développé, des épaules bien construites et une explosivité au-dessus de la moyenne et vous avez là un vrai athlète.
Autre compartiment de son jeu déjà prêt pour la NBA : Son tir extérieur. En effet, non seulement les statistiques sont plus que correctes (36% à 3pts sur 6,6 tentatives et 86,3% aux LFs sur 3,9 tentatives par match) mais la mécanique est bonne et surtout, le joueur a déjà la distance NBA puisqu’il n’est pas rare de le voir shooter un bon mètre derrière la ligne à 3pts. Mais ce qui rend l’efficacité à 3pts de Love encore plus intéressante, c’est le type de tir qu’il prend à cet endroit. En effet 43% de ses tirs extérieurs sont des tirs en sortie de dribble. Avoir un tel taux de réussite sur un tir aussi difficile que le tir à 3pts en sortie de dribble avec un aussi gros échantillon, est synonyme de bon shooteur en confiance avec son tir.
Le joueur a donc confiance en son shoot. Très bien. Peut-être trop ? Effectivement, si sa capacité à scorer à 3pts en sortie de dribble est impressionnante, il est d’une inefficacité assez déroutante sur ce type de tir à mi-distance puisqu’il tourne à 29,1% aux tirs à mi-distance dont la plupart sont des tirs en sortie de dribble (91%). Et c’est bel et bien là que ce situe le gros point noir de Caleb Love. Sa sélection de tir est plus que douteuse et il n’est pas rare de le voir prendre des pull up compliqué à mi-distance plutôt que deux finir près du cercle ou de tirer à 3pts, deux domaines dans lequel il est pourtant bien plus efficace.
On peut également lui reprocher son manque de provocation de lancer franc avec seulement 28,7% de Free Throw Rate qui, sans être dramatique, reste relativement faible vis-à-vis de ses qualités athlétiques.
Enfin, son playmaking est en construction. On y voit de bons flashs, des progrès notamment pour prendre soin du ballon et quelques belles séquences sur Drive&Kick et Pick&Roll, deux types de jeu énormément utiliser en NBA. Cependant, sa sélection de tir vient souvent gâcher tout ça et sa capacité d’initiation d’attaque reste encore trop légère pour réellement qualifier Love de très bon créateur pour les autres. Il est ainsi compliqué de le projeter comme ball handler primaire en NBA.
Défensivement, il y a du bon et du mauvais. Sa défense sur l’homme est très correcte. Il a une mobilité latérale plutôt bonne et il peut également compenser quelques errances grâce à son envergure au-dessus de la moyenne pour son poste. Son physique lui permet également de résister au contact de manière convenable s’il se retrouve à défendre un joueur plus grand/costaud.
La défense loin du ballon est un peu plus compliquée. Il défend à l’envie et peut donc parfois faire preuve d’inattention et se laisser prendre sur des écrans ou être en retard sur les closeouts.
Sa March Madness résume excellement bien le profil de Caleb Love. Sur 6 matchs : 18,8pts / 3,3rbds / 2,3asts / 3,2 tos à 35,6% au tir, 30% à 3pts sur quasiment 10 tentatives/match et 74,4% aux LFs.
On a un joueur fort scoreur qui n’a pas froid aux yeux, qui n’hésite pas à prendre de gros tirs même face à de solides adversaires et dans des moments chauds. Mais ses défauts ont également été mis en lumière avec des choix offensifs (notamment sur le tir) douteux, une adresse médiocre et une envie de vouloir absolument être le sauveur de son équipe.
✔️ FORCES
- Qualités athlétiques très développées pour son poste
- Tir extérieur
- Distance NBA (sur le tir à 3pts)
- Défense sur l’homme
- Polyvalence offensive (drive, catch & shoot, pull up, tir extérieur, lancer franc, finition au cercle…)
❌ FAIBLESSES
- Provocation de LFs
- Efficacité au tir à mi-distance
- Défense offball
- Propreté dans le jeu
- Création pour les autres
📈 SWING SKILL
- Efficacité et sélection du tir
PRÉDICTION DRAFT 2022
Fin de premier tour (places 25-35)
Equipes potentiellement intéressées : Dallas Mavericks, Milwaukee Bucks, Toronto Raptors
Jalen Brunson est agent libre cet été et rien n’indique qu’il resignera à Dallas. Avoir un guard qui pourra apporter des deux côtés du terrain en sortie de banc dès sa première saison tout en ayant un peu de temps pour développer son playmaking, cela peut être très intéressant pour les Mavs.
Dans le Wisconsin, si on vise encore le titre, il est aussi important de préparer l’avenir pour pouvoir se renouveler continuellement. Avec le départ de Divincenzo et un Jevon Carter agent libre, il pourrait être bien vu pour Milwaukee de drafter Caleb Love en fin de premier tour afin d’ajouter de la profondeur à moindre coût sur les postes d’arrières.
Quand il s’agit de drafter un guard, on pense très souvent aux Raptors. Pourquoi ? Parce que si leur frontcourt semble très fourni et diversifié (Anunoby, Siakam, Barnes, Achiuwa), les postes d’arrières semblent être moins profonds avec VanVleet et Gary Trent Jr comme seules solutions réellement viables pour l’instant. Une sélection d’un meneur semble avoir du sens et avec sa saison en demie-teinte, Caleb Love pourrait tomber jusqu’en début de 2nd tour ce qui ressemblerait énormément à un potentiel steal pour la franchise canadienne.
TIER DU CCS : Tier « Rotation importante »
Caleb Love a vécu une saison en deux temps. Une première vingtaine de match où il marchait sur l’eau avec des moyennes de quasiment 15pts/5rbds/5asts et de hauts pourcentages (50% au tir et 39% à 3pts). Puis une deuxième partie de saison et une March Madness où il a été beaucoup plus dans le dur en terme d’efficacité (pourcentages au tir en baisse, pertes de balle multipliées etc…). Alors à quel Caleb Love auront nous droit en NBA ? Ses choix offensifs, en particulier sa sélection de tir, semble être la vraie caractéristique à améliorer pour le combo guard des Tar Heels. C’est probablement ce qui fera la différence entre une place de 9e/10e homme en fin de rotation pour apporter du scoring dans un style d’électron libre et un rôle de meneur backup avec de vraies responsabilités, voire combo guard titulaire.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2022 ici !
Tier « All-Star »
Tier « Starter ++ »
Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin – Johnny Davis
Tier « Starter/6e homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Walker Kessler – Jaylin Williams
Tier « Fin de rotation »
Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr
Tier « G-League/2Way »