La fin de saison approche à grands pas. Dans le Béarn, le maintien est acquis. Mais le Top 6 n’est pas bien loin non plus. Alors pourquoi ne pas rêver plus grand ? On vous explique pourquoi la Section Paloise pourrait bien venir jouer les troubles fêtes ces prochaines semaines.
En haut comme en bas du classement, rien n’est joué, ou presque. Biarritz est condamné à retrouver la Pro D2, un an après l’avoir quittée. Devant, Montpellier semble bien assuré d’occuper une des deux places qualificatives pour les demi-finales. Avec le MHR, l’UBB a souvent été en bonne position mais ses 8 défaites lors des 9 dernières rencontres toutes compétitions confondues a fragilisé Urios et ses hommes. Derrière, la meute. 7 points séparent La Rochelle et Castres qui comptent 58 points de Toulon qui en compte 51. Le RCT revenu de l’enfer peut désormais se qualifier. Mais si on regarde le classement une équipe pourrait bien venir se mêler à la lutte et il s’agit de la Section Paloise. Désormais maintenu, Pau peut rêver plus grand. Actuellement 10e avec 49 points, les coéquipiers d’Antoine Hastoy ne sont qu’à 7 points du premier barragiste, le Racing 92. Alors, peut-être ?
Parce que le calendrier est favorable et qu’ils sont débarrassés de la coupe d’Europe
Favorable sera peut-être considéré pour certains comme un trop grand mot. Toujours est-il qu’aucune équipe n’aura de matches « facile » à disputer d’ici la 26e journée même si les adversaires de Biarritz pourraient avoir un léger avantage. Si la barre de la qualification a été hissée à 70 points lors des deux dernières saisons, elle pourrait être légèrement en deçà cette fois et les Palois pourraient en profiter. Cet après-midi, les Palois se rendent sur la pelouse de Jean-Bouin et affrontent un Stade Français, malade, qui vient de subir une triple défaite lors du derby.
L’occasion pour la Section d’enfoncer encore plus les Parisiens et de se rapprocher une nouvelle fois du Top 6. Puis il y aura la réception du Racing 92, le déplacement à Toulon et Castres viendra se présenter au Hameau lors de la dernière journée. Trois rencontres face à des concurrents directs qui pourraient permettre à Pau d’éliminer ses adversaires ou au contraire, dire adieu à ce mince espoir. Surtout, quand la plupart des clubs du Top 6 (seuls Castres et l’UBB sont éliminés) sont encore engagés dans la Champions Cup ou Challenge Cup, les hommes de Sébastien Piqueronies en sont débarrassés et auront peut-être un avantage physique sur cette fin de saison.
Parce que Jordan Joseph marche sur l’eau
Si un homme peut symboliser cette équipe c’est bien lui. Jordan Joseph marche sur l’eau cette saison. C’est simple quand le joueur du Racing 92 (il est prêté à Pau) va, son équipe va. C’est l’homme fort de ce paquet d’avant. Alors qu’il était frustré avec les Ciel et Blanc, Joseph a retrouvé tout son potentiel et le démontre à chaque sortie. Le troisième ligne, qui sera également prêté la saison prochaine dans le Béarn, a déjà inscrit six essais cette saison, ce qui fait de lui le meilleur marqueur de son équipe. Six essais c’est le total qu’il avait inscrit sous les couleurs du Racing 92 en trois saisons.
Jordan Joseph qui retrouve Sebastien Piqueronies à Pau, la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
— Arnaud Coudry (@ArnaudCoudry) October 18, 2021
Une résurrection ? Pas vraiment, selon l’intéressé. « C’est un peu fort comme terme, je n’ai rien fait d’exceptionnel. Au Racing 92, je ne jouais pas beaucoup donc c’était dur d’aller à l’entraînement avec le sourire. À Pau, en enchaînant les matches, je reprends juste plus de plaisir » confiait-il en conférence de presse cette semaine. Le double champion du monde U20 a retrouvé son entraîneur de l’équipe de France, Sébastien Piqueronies et ça fonctionne. Et c’est Pau qui en récolte les fruits.
Parce que la dynamique est béarnaise
Grâce à un troisième succès consécutif sur la pelouse de Biarritz lors de la dernière journée, Pau entretient un mince mais semblant d’espoir de qualification et forcément les joueurs doivent l’avoir en tête. De tels compétiteurs ont forcément envie de bouleverser une fin de saison qui, sans cela, relèverait de quatre derniers matches sans réelles saveurs, au beau milieu du ventre mou. Depuis deux mois, les Palois n’ont perdu qu’une seule fois en championnat, c’était au Hameau face à La Rochelle, de six points. Leur seconde défaite à domicile après un revers face à Bordeaux-Bègles en octobre. Bref, les Palois sont sûrs de leurs forces et avancent petit à petit. Tellement que pas grand monde ne voit la menace qu’ils représentent. Mais la rédaction rugby du CCS s’accorde à dire que cette équipe possède les armes pour venir jouer les trouble-fêtes.
Parce que Piqueronies réalise un travail formidable
Cela fait désormais plus d’un an que Sébastien Piqueronies est à la tête de cette équipe de Pau. Débarqué dans le Béarn la saison dernière en janvier, le manager avait permis à la Section Paloise de se maintenir. Champion du monde des moins de 20 ans en 2018 et 2019, Piqueronies était venu remplacer Nicolas Godignon et Frédéric Manca, remercié un mois plus tôt. L’entraîneur à su créer un groupe capable d’exploits comme ce succès face au Stade Toulousain malgré deux cartons rouges ou encore cette victoire en terre bordelaise, face à l’UBB, leader du Top 14 à ce moment-là. Le 7 mars dernier le manager disait ça. « C’est une grande fierté aujourd’hui de diriger un groupe qui fait preuve chaque week-end d’un tel état d’esprit. » Preuve de la symbiose qui existe entre lui et ses joueurs.
Avec lui, Pau est devenue une des équipes les plus agréables à voir jouer malgré quelques trous d’air (rencontre face à Perpignan) même si les Palois manquent parfois cruellement d’efficacité. Avec son maître à jouer, Antoine Hastoy, qui effectue sa dernière saison au Hameau (il s’en va du côté de La Rochelle la saison prochaine), Sébastien Piqueronies et ses hommes veulent réaliser une fin de saison en boulet de canon afin de récompenser tous les efforts effectués depuis septembre.
Vous l’aurez compris, cette belle équipe paloise possède tous les ingrédients pour réaliser une belle fin de saison, au-delà de ses espérances. La rencontre face au Stade Français va conditionner les trois prochaines rencontres mais, selon nous, les Palois peuvent le faire et vont le faire. Alors rendez-vous ce soir après la défaite face aux Parisiens pour nous prouver qu’on avait totalement tort.