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Que le règne d’Iga Swiatek commence

Appréciée, admirée, louée et attendue, la Polonaise, Iga Swiatek dégage un élan d’enthousiasme sur le circuit WTA. Numéro un mondiale depuis quelques semaines, Swiatek vit un conte de fée. Bête de travail, la Polonaise semble avoir les clés en main pour asseoir sa domination en créant ses propres records. En 2022, c’est définitivement elle qui mène la danse.

Après avoir régné sur les Masters 1000 depuis le début de saison, 1ga Swiatek prend un mini break pour retrouver sa forme optimale. En 2022, elle a successivement remporté le Masters 1000 de Doha en février, puis elle réalisa la prouesse de remporter les deux Masters 1000 d’Indian Wells et de MiamiHonorée du « Sunshine double », nom donné au vainqueur qui remporte successivement les deux Masters Américains. Cette passe de 3, la positionne comme la seule joueuse à avoir remporté successivement ces 3 tournois, nouvelle ligne à son palmarès.

Pour entamer sa saison sur terre battue, elle a mis le cap sur l’Europe pour se donner un peu de répit et attaquer en pleine forme la saison sur sa surface préférée. Bien que certains s’attendaient à la voir déjouer, la nouvelle icône du tennis féminin a remporté le tournoi de Stuttgart, en ne concédant que 4 petits jeux en finale, une fâcheuse habitude. Car oui, Iga Swiatek comptabilise seulement 15 jeux concédés lors de ces 4 finales disputées en 2022.
Une véritable prouesse, quelque chose d’invraisemblable, d’hallucinant. Mais la Polonaise semble vouloir nous habituer à cette démonstration de force lors de ces finales.

32/3

La nouvelle numéro un mondiale n’a concédé que 3 petites défaites en 2022. Dans la forme de sa vie, plus épanouie que jamais, elle compte déjà 32 victoires et 4 titres. Âgée de 20 ans, la patronne assume. Que dire, sa Majesté Swiatek règne sur le tennis féminin et il ne semble pas avoir de remède connu pour l’arrêter. Sur une lancée de 23 rencontres remportées d’affilée, Iga survole et file vers la gloire.

Psychologiquement au point

Fort de ses succès, de sa place si dominante et de son exposition au sommet, Iga arrive avec les cartes en main pour maîtriser son règne. Non, elle n’a pas besoin de faire campagne, de mobiliser ses électeurs, ni de prêcher le faux pour attirer. Elle a simplement besoin d’une raquette et de cette petite balle jaune qu’elle transforme en météorite pour faire vaciller les foules.
Sa promessele beau jeu, l’agressivité et la passion. Ses ambitions ; continuer à prendre du plaisir, garder les mêmes sensations et assouvir sa passion.

Cette perfectionniste ne cesse de se surprendre, de grandir. Elle a déjà acquis beaucoup d’expérience pour son jeune âge, utile pour son tennis et ses choix de vie. Récemment, a été mis en lumière que beaucoup de joueuses qui atteignent les sommets trop rapidement, manque de beaucoup d’atouts, de liens pour ne pas régresser juste après.
La Polonaise a toujours travaillé dans l’idée d’être prête quand elle atteindra le sommet. Maintenant, qu’elle y est, elle voit l’apport de ce travail si puissant, si long, mais au combien précieux. Elle en a conscience, la formation qu’elle a suivie, les conseils et l’entourage qu’elle s’est créé lui apporte les clés pour savoir comment perdurer.

“Je travaille juste et je reste focus pour ne pas faire les mêmes erreurs”

À l’heure de la Swiatek story

La maturité avant tout. Après l’acquisition de ce nouveau statut de numéro un mondiale, elle avait su trouver les mots juste pour partager ses émotions. À ces quelques mots, on a pu comprendre qu’elle en avait toujours rêvé de l’atteindre un jour :

« Donc, nous y voilà… Un jour, je suis concentré à 100% sur ma performance durant un autre match et le jour suivant je réalise comment vivre en tant que numéro 1. Ce sont beaucoup de choses à assimiler et je travaille dessus jour après jour à mon propre rythme. Cela prendra du temps, mais d’un autre côté, je suis très excité. Ces dernières semaines ont été… Intéressantes, folles et difficiles et dures mais je suis heureuse d’avoir pu passer un peu de temps de qualité à Miami après la finale. Maintenant, il est temps de se remettre au travail. »

Iga Swiatek, compte Twitter officiel

Iga vu par son oncle 

Janusz Swiatek, son oncle, connaît parfaitement le chemin qu’a dû parcourir sa nièce pour atteindre les sommets. À ses côtés, depuis toujours, il souligne la supériorité qu’elle possède sur les autres joueuses : sa maturité exceptionnelle pour son âge en tant que personne et joueuse.

« Elle est jeune mais très mature. Lorsqu’un tournoi est terminé, elle vous dit d’oublier et qu’elle ne veut pas s’attarder. C’est une approche très responsable de ce sport. »

C’est une leçon de vie, avoir acquis ce principe lui permet de poursuivre un certain temps au plus haut niveau. Mais par son observation des comportements physiologiques d’autres athlètes, elle ne cache pas qu’un jour il pourrait lui arriver cette absence, ce manque de plaisir et de motivation pour continuer à performer.

« La chose la plus importante pour Iga est qu’elle reste calme et évite les blessures »

3 défaites en 2022 et 32 victoires dont 3 Masters 1000 et un WTA 500 à Stuttgart.

Seulement 15 jeux perdus sur ces 4 finales. Iga ne fait plus peur, elle semble déjà avoir ramené tout le monde a la raison, c’est elle la patronne, c’est tout. Ce qui impressionne le plus, c’est sa facilité à ne pas déjouer lors des finales. Elle sait et a appris à mener la danse, maintenir le cap. Durant ses finales, Iga arrive à se transformer en une meilleure joueuse digne des plus grands et grandes de ce sport

« J’ai mon jeu et je suis prête pour tout.”

Iga Swiatek, c’est une joueuse aux qualités hors normes. Puissante, combative, calme et très juste dans ses choix, la Polonaise semble imbattable

Un mental d’acier

Si vous êtes observateur, les tennismen et tenniswomans souffrent beaucoup psychologiquement. La maîtrise de leurs émotions sur le court ou en-dehors devient très difficile pour certains et certaines. Il y a des craquages violents sur le circuit masculin et féminin, avec des lancés, des fracas, des mots vulgaires pour la majorité des cas. On y retrouve aussi, une sensibilité, une angoisse d’être attendue, de toujours avoir des devoirs factuels, les faisant craquer de nombreuses fois contre toute attente.
Dans le cas d’Iga, on sent une joueuse totalement prête. Prête à assumer et prête à endosser ce maillot jaune pour l’éternité. Prête à attendre, à gagner et à marcher sur le tennis féminin.


En avance sur son temps, elle a engagé assez tôt une psychologue du sport. Alors, oui, elle avait senti une certaine fragilité de ce côté. Elle connaissait la nécessité de trouver une aide, un appuie pour l’accompagner.

La pression, l’attente suscitée, le fait d’avoir l’occasion de se présenter devant une arène remplie de spectateurs qui attendent le show, l’action, le combat. Ce public qui ne se doute pas de l’environnement, des sacrifices qu’il faille endurer pour rester opaques face à la pression que suscite l’engouement des spectateurs, des médias, des sponsors. Il faut savoir se préserver soi-même.

Sa volonté de se préserver soi-même

« Mais j’ai aussi besoin de quelqu’un qui soit là quand j’ai besoin et envie de parler. J’ai envie de réussir du mieux possible, mais je ne veux pas me perdre. J’ai envie de prendre du plaisir et j’ai besoin d’aimer la vie sur le circuit. Alors j’essaie de rester cool. »

Interview d’Iga Swiatek sur Eurosport.

Iga sait que son épanouissement personnel dépend de son histoire d’amour avec le tennis. La passion doit être préservée, renforcée et chérie. Il ne faut pas laisser place à l’obscurité qui peut s’en emparer et tout dissimuler.

Iga est une personne émotive, sensible. Mais la Polonaise est une travailleuse sur tous les aspects, c’est une personne pointilleuse. Elle s’était préparée à ce qu’elle vient d’atteindre. Quand on est tout en haut, il n’y a qu’un petit chemin qui a été fait vous diront les 99 % des sportifs de haut niveau. Le plus difficile commence quand il faut s’y accrocher, le préserver pour s’améliorer et durer.

La pression qu’englobe cette place, la signification, l’image qu’il faut renvoyer, les sollicitations, tout s’accumule. L’attention est portée sur elle. Plus d’une avant elle a rendu les armes, car l’envers du décor est terrifiant. Chaque jour, c’est un défi terrifiant. La dernière en date chez les femmes est Naomi Osaka qui a connu une dépression et ressent avec parcimonie cette pression qui prend le dessus sur ce plaisir de jouer. Ashleigh Barty a perdu l’envie de continuer à croiser le fer sur les courts, après avoir rempli ses objectifs. À croire qu’il faut être né d’une autre galaxie pour rester installer sur le trône.

Justement, Iga fait partie de cette catégorie. Ces personnes qui ont un supplément d’âme, une force intérieure indestructible. Depuis toujours, elle a baigné dans la normalité de voir Nadal au sommet. Elle a voulu comprendre, comment réussir un chemin pareil. Toujours au début de sa carrière, la Polonaise ne cessera jamais de s’en inspirer, de le copier pour entrevoir, ne serait-ce que 10 % de ses accomplissements.

Swiatek / Nadal : un point commun ?

Première fan de l’Ibérique, Swiatek n’a cessé de visionner son idole et continue de le faire. Rafael Nadal est un dieu vivant, une source d’inspiration inégalable, un homme hors norme. Alors à force de le regarder et de le côtoyer, elle s’est transformée et lui a ressemblé. D’ailleurs, Iga souligne l’importance de se déplacer aux abords des courts pour observer les mouvements, ressentir le jeu et s’améliorer en observant les autres joueurs et joueuses. Enfin, surtout de s’imprégner de toute la palette tactique, technique et mentale du Majorquin.

Du côté technique, c’est effectivement son coup droit qui saute aux yeux. C’est flagrant, son top spin est inspiré de Rafa, mais adapté au circuit féminin. Mesurée, elle avoue son plaisir de lifter la balle.

« Je suppose que j’ai copié son style de jeu. J’aime frapper la balle en mettant beaucoup de lift »

Elle possède cette puissance qu’elle parvient à très bien contrôler. Face à elle, il n’y a aucune opportunité de mettre son jeu en place. Iga dicte l’échange, impose sa loi, c’est terrifiant. Pas de cadeau, pas de répit, son rythme fatigue ses adversaires et est impossible à suivre. Affronter la Polonaise peut vite devenir insoutenable. C’est peut-être pour cette raison que ces adversaires en finale, déposent vite les armes. 

« Ce qui m’impressionne chez elle, c’est sa faim. Elle est tellement engagée dans le jeu, qu’elle se force à être à fond dans chaque point. C’est de loin la joueuse la plus solide mentalement, elle est d’un autre niveau. » 

À ses quelques mots, Chris Evert résume cette supériorité.

Ce côté mental, cette solidité qu’elle démontre jusqu’à présent. Une attitude qui laisse penser qu’elle a une maîtrise totale de ses émotions n’est pas s’en rappeler un certain Rafael Nadal. Le Majorquin a toujours donné cette impression de contrôle. 

Si dominatrice

Sa forme étincelante se traduit en un chiffre assez fou. Depuis le début de la saison 2022, elle n’a laissé que 14 sets à ses adversaires en 35 rencontres disputées.

Swiatek est un véritable rouleau compresseur. Parfois, la mise en route tarde, elle semble plus prenable, mais connaît la recette pour vite se remettre la tête à l’endroit. 
La numéro un mondiale à faim de succès.

Impitoyable sur les retours de service, cette puncheuse oppresse l’adversaire dès l’engagement. Elle possède un très bon ratio du nombre de points gagnés en retour.

C’est une joueuse qui fait très peu de fautes directes avec son coup droit. Son jeu est d’une clarté. Propre, sans déchets, sa vision est bluffante.

Ce coup droit lui donne la possibilité de placer ses coups, contrôler le jeu et emprisonner l’adversaire dans un coin du court. Sa prise de balle très tôt, lui donne ce temps d’avance et renforce cette pression. Justement, dès les premiers échanges, elle sait faire ressentir cette domination.

Elle arrive à donner beaucoup de rotations dans sa balle et donne une certaine puissance avec sa prise fermée en coup droit. Swiatek a beaucoup travaillé pour trouver le moyen de contrôler ces coups et d’en tirer le maximum.
Elle utilise à merveille son coup droit croisé lifté pour forcer l’adversaire à reculer et l’oppresser afin de la rendre inoffensive.

Difficile à déborder, rapide dans l’exploitation des balles courtes, Swiatek tient aussi une qualité impressionnante dans sa facilité à prendre les balles en demi-volée. Cela rend son jeu plus agressif et surtout empêche l’adversaire de répondre à cette folle cadence. Cela l’aide aussi à vite contrer une attaque subie.

Une seconde victoire en Grand Chelem pour très bientôt

La saison sur la terre battue est lancée. Swiatek déjà titré en Allemagne et en forme sur sa surface préférée. Surface sur laquelle elle a triomphé, c’était le 10 octobre 2020, Porte d’AuteuilUn premier Grand Chelem à 19 ans, une première consécration pour cette championne.

Bien qu’elle prenne ses précautions pour cette année, elle avoue évoluer à un très bon niveau et espère soulever une nouvelle fois la Coupe Suzanne-Lenglen en juin prochain. L’année passée, la pression d’une joueuse qui venait défendre son titre avait joué. Cette saison, elle sera un peu plus relâchée.

« J’ai toujours cette motivation supplémentaire avant Roland-Garros, donc je suis sûre que ça va être le cas cette année aussi, et je vais travailler dur. Mais les résultats, nous allons les voir. Je ne peux rien promettre. »

Celle qui vient de remporter le tournoi WTA 500 de Stuttgart fera office de favorite Porte d’Auteuil, mais avant ça, elle se donne un peu de repos et reprendra à Rome pour arriver en forme à Roland-Garros, une grande échéance pour elle.

Malheureusement forfait pour Madrid en raison d’une douleur à l’épaule droite, une chance pour d’autres de se montrer, notamment Paula Badosa. Elle prend un petit break pour récupérer, car l’enchaînement victorieux fou qu’elle a connu lui a laissé quelques séquelles. Elle conserve toujours sa série folle de victoire. Mais pourrait-elle atteindre les 35 victoires et battre le record de Venus Williams lors de la saison 2000 ? La réponse d’ici quelques semaines. 
Jusqu’à présent, Iga écrase tout sur son passage et semble être prête pour dominer le circuit féminin.

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