Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2022 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
JEAN MONTERO

Date de naissance : 3 juillet 2003 – Classe : International
Université : Overtime Elite (Team OTE) – Bilan 2021/2022 : 19v/4d
Poste : Meneur
Mensurations
Taille : 188 cm – Poids : 79 kg – Envergure : 193 cm
Statistiques saison
24 matchs joués // 16,9 pts // 7,3 reb // 4,7 ast // 3,4 stl // 0,2 blk
27,8 minutes jouées/match // 39,8% FG // 27,5 % 3pts // 77,7% FT // 2,7 Tov // 2,25 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Si Jean Montero parvient à faire son entrée en NBA, ce sera l’aboutissement d’un véritable comte de fée. Né à Saint-Domingue en République Dominicaine, Jean Claudio Montero Berroa de son nom complet a grandi dans un milieu urbain d’une grande pauvreté. Il joue au basketball dès son plus jeune âge en compagnie de son cousin. L’une des anecdotes les plus célèbre sur sa jeunesse concerne le terrain vague nommé “La Canchita” sur lequel il pratique le basket, utilisant des jantes de vélo comme panier. C’est vers l’âge de 10 ans que Montero commence à pratiquer le basket avec davantage de sérieux, choisissant d’évoluer dans le club de DOSA à Villa Juana. Ses talents naturels commencent à être repéré, attirant les regards du plus grand club de basket dominicain, l’équipe de Mauricio Baez.
Le premier rendez-vous important de Montero se déroule durant l’été 2018 pour les NBA Academy Games et BA Prospects Camp. Quelques mois après, il participe au Centrobasket U15, tournoi réunissant les meilleures équipes d’Amérique Centrale. Le Dominicain éclabousse la concurrence, remporte la médaille d’or et le titre de MVP, avec notamment une entrée dans le tournoi mémorable, signant 32 points, 6 rebonds et 7 passes. Vient ensuite le moment de la révélation : le Championnat des Amériques 2019. Faisant preuve d’une maturité absolue, Montero laisse son emprunte sur l’histoire de ce tournoi. Il porte la République Dominicaine avec des moyennes hallucinantes : 30,3 points, 9,5 rebonds, 3,2 passes, une pointe à 49 points et 12 rebonds pour décrocher le bronze contre l’Argentine et une nomination dans le 5 majeur du tournoi. Notons que Montero est invité au camp d’entraînement de l’équipe senior de République Dominicaine après ce tournoi en vue de la Coupe du Monde 2019 en Chine, il dispute même trois rencontre d’exhibition.
Après de telles performances, Jean Montero est convoité par de nombreuses universités américaines et des clubs espagnols. Il choisit de s’engager avec le club de Gran Canaria. Pour sa première année, la saison 2019-20, Montero joue avec l’équipe réserve en troisième division. Il récolte des moyennes de 21,2 points, 4,7 rebonds et 4 passes en quatre rencontres du Tournoi de Valence. Montero est même nommé MVP de la compétition après avoir permis à son équipe de remporter le tire avec 30 points, 6 rebonds et 7 passes dans l’ultime rencontre. La saison suivante (2020-21), le Dominicain alterne entre l’équipe réserve et (très peu) avec l’équipe première de Gran Canaria. Mais Jean Montero continue de dominer chez les jeunes, terminant avec 18 points, 5,7 rebonds et 4,4 passes en moyenne. Encore une fois, il brille au Tournoi de Valence avec plus de 30 points de moyenne.
Le 4 juin 2021, Jean Montero est prêté à la Team Overtime de nouvelle ligue alternative pour les prospects, l’Overtime Elite. Mais qu’est-ce donc cette diablerie ? Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi la naissance de cette ligue alternative à la NCAA ou à l’Ignite Team en G-League, vous pouvez consulter l’excellent article du média français Envergure. Globalement, l’Overtime Elite est une structure de développement réunissant 27 jeunes talents dans la ville d’Atlanta. Au programme : cours personnalisés, gestion de patrimoine, communication et… du basket, si si, quand même un peu. La donnée importante est que les joueurs touchent 100 000 dollars minimum garantis par an. Le passé de Jean Montero décrit en amont justifie pleinement l’option choisi par ce prospect dominicain qui était classé, à l’époque, 17ème de la classe de recrutement 2021 par ESPN.
L’Overtime Elite organise son jeu avec trois équipes : la Team Elite, la Team OTE et la Team Overtime, celle de Jean Montero mais aussi du français, Alexandre Sarr. L’organisation est assez complexe, mais retenez que ces équipes affrontent des équipes réputés de high school et des équipes internationales. Montero a ainsi disputé 24 rencontres cette saison pour terminer avec la meilleure moyenne de points, de rebonds et de passes de son équipe. Il a signé 26 points, 6 rebonds et 4 interceptions dans la défaite de son équipe lors des playoffs de l’Overtime Elite. Véritable tête de gondole de cette nouvelle organisation, la sélection de Montero le soir de la Draft NBA 2022 décidera probablement de l’avenir de l’Overtime Elite. En attendant, regardons ce que le Dominicain a à nous offrir sur un terrain.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Comme à l’ordinaire, commençons par le physique de notre prospect du jour. Avec ses 1 mètre 88, Jean Montero est dans la moyenne basse des meneurs NBA en termes de taille, estimée à 189,2 cm en 2022. En revanche, il lui manque presque 10 kilos pour atteindre le poids moyen de cette position, donnée à 87 kilos cette saison. Un déficit de poids qui se traduit par un réel manque de puissance qui handicape son jeu très agressif. Le Dominicain pourrait contrebalancer cette lacune par un athlétisme développer comme Ja Morant, avec qui il partage certaines similitudes physiques. Mais Jean Montero n’est pas un athlète, il manque de muscle, de détente et d’explosivité. C’est LE principal facteur de développement pour le jeune dominicain. Mais heureusement, Montero possède des qualités de jeu rares qui lui permettent de compenser ses lacunes physiques.
Malgré son déficit de puissance et d’explosivité, le Dominicain va vite. Très vite, avec ou sans le ballon. Sa conduite de balle est rythmée, il fait preuve de dextérité balle en main et d’une belle vitesse d’exécution, notamment sur les passes et sur le déclenchement de son tir. Son handle est vraiment excellent pour son âge, lui permettant de changer de direction avec aisance. Il est facile de le projeter comme un joueur capable de driver offensivement une équipe, dès son premier jour en NBA. Jean Montero est un formidable créateur, pour lui et pour les autres.
Il se classe probablement parmi les meilleurs passeurs de cette cuvée tant son arsenal de passe est diversifié et maîtrisé. En transition d’abord, Montero remonte le ballon très vite et proprement, lisant les déplacements de ses coéquipiers et des adversaires avec un coup d’avance. Capable de décrocher des lobs astucieux, des passes puissantes à deux mains dans les corners, passes avec rebonds, débordement sur pick and roll… Montero peut parfois se confondre avec Maestro tant sa vision du jeu semble au-dessus du lot. Parfois oui, parce qu’il a encore du déchet dans le jeu, notamment lorsqu’il recherche perpétuellement l’action spectaculaire. Mais globalement, ses lectures sont rigoureuses et efficaces, renforcées par son expérience internationale. Cette saison dans l’Overtime Elite, Montero a affiché un TO% de 14,1%, le troisième plus bas de son équipe, pour un USG% de 26,3% et un AST% de 23,6%, leader de son équipe dans ces deux catégories. Avec des coéquipiers plus précis, Montero peut amplifier sa production à la création.
Offensivement, Montero est un vrai scoreur. Vous aurez compris qu’il ne finit pas au-dessus ou à travers ses adversaires, mais il est très astucieux. Le Dominicain a montré qu’il pouvait se rendre sous le cercle grâce à sa vitesse et son dribble pour dépasser son défenseur et finir avec un beau touché sur les floatter. Même si son manque de force le handicape pour terminer près du cercle, Montero réussi à obtenir un bon nombre de lancers dans ses prestations. Cette saison il a obtenu 94 lancers, pour une réussite intéressante de 77,7%. Une moyenne de 3,9 lancers tentés par rencontre cette saison qui tranche avec sa prestation aux Championnats du Monde U16 en 2019, où Montero avait tenté 9,5 lancers par match. Dans les grands rendez-vous, ce garçon semble prendre les risques qu’il faut pour être un leader d’équipe.
Depuis le début de sa carrière, le jeune dominicain a montré une réelle faculté à changer de rythme lorsqu’il drive, optant souvent pour un arrêt en pleine course et un tir mi-distance très efficace. Montero a un tir fiable à cette distance, facilement projetable en NBA. Son tir est rapide, indispensable pour combler son manque de jump. Pour le tir extérieur, c’est une autre histoire. C’est simple, Montero n’a dépassé qu’une seule fois la barre des 30% de réussite de loin (2019-20, Gran Canaria II) durant sa jeune carrière. Cette saison, il tourne à 27,5% de à 3pts. Mais le Dominicain a confiance en son tir, il a tenté plus de 6,5 tirs longue distance. Un gros volume pour une réussite moindre qui permet tout de même d’acheter son tir à 3pts, probablement pas dès cette saison mais dans les années à venir. Son tir est correcte, la séparation est bonne par moment, il lui manque de la réussite et aussi une meilleure sélection des tirs. C’est un aspect de son jeu que Montero devra développer pour cocher la case de menace sur les trois niveaux.
Défensivement, c’est compliqué pour le Dominicain. Ses lacunes athlétiques se manifestent clairement dans la défense sur l’homme. Montero manque de réactivité pour tenir ou contester le porteur de balle adverse. Il faut preuve d’une grande indiscipline tactique sur ses lectures défensives, notamment sur pick and roll, où son physique ne l’aide pas à traverser ou contourner les écrans. Vous comprendrez que off-ball, la situation est tout aussi délicate. Peu impliqué, pas concentré, Montero semble dormir sur certaines actions loin du ballon. C’est défaut qui peut lui coûter cher au niveau supérieur. Ne vous laissez pas berner par ses 3,4 interceptions par rencontres. Oui, Montero sait bondir sur les trajectoires de passe mais le contexte Overtime Elite est ici un facteur essentiel pour expliquer ce chiffre. Dans cette nouvelle organisation, c’est un peu “tout pour l’attaque” où la recherche d’interceptions est valorisée pour obtenir des situations de transitions. Montero excelle dans ce domaine mais l’OTE n’a pas levé les doutes sur les interrogations défensives à son égard. En revanche, Montero s’est révélé être un très bon rebondeur pour sa taille. Vraiment habile dans la lecture des rebonds défensifs, il en a capté 146 cette saison pour un DRB% de 19,3%, soit le plus haut taux de son équipe. Pas mal pour un meneur d’1 mètre 88.
D’un point de vue mentalité, le garçon semble être véritable leader élevant son niveau de jeu à l’heure des grands rendez-vous, comme ce fût le cas dans ses compétitions internationales. Sa jeunesse loin d’être rose et la formation hors des terrains de l’Overtime Elite sont des arguments importants pour appréhender le monde professionnel. En revanche, le manque de compétitivité proposée par l’OTE est probablement responsable de sa chute dans les différentes mock draft récentes. Montero sera l’un des plus jeunes joueurs de cette cuvée, il lui reste beaucoup de chemin à parcourir mais le talent est là.
✔️ FORCES
- Créateur
- Vitesse
- Dribble
- Jeu en transition
- Passeur
- Accès au cercle
- Lancers
- Tir mi-distance
- Rebonds défensifs
- Leader
- Références internationales
- Jeune
❌ FAIBLESSES
- Athlétisme
- Force
- Tir extérieur
- Sélection des tirs
- Compétitivité ?
📈 SWING SKILL
- Il faut manger mon petit !
PRÉDICTION DRAFT 2022
Début de second tour (places 20-30)
Equipes potentiellement intéressées : San Antonio Spurs, Portland Trail Blazers, Toronto Raptors
Ses rêves d’être le premier dominicain depuis Al Horford a être sélectionné dans le Top 10 d’une draft NBA semblent être difficile à imaginer. Si ses prestations remarquables et remarquées chez les jeunes ont attiré les regards, sa dernière année dans l’Overtime Elite a fait chuter sa cote chez les scouts. Jean Montera peut tout de même être sélectionner en fin de premier tour ou en début de second. Les Spurs, amateurs de très jeunes prospects, pourraient chercher ce meneur aux qualités rares pour renforcer la rotation. Les Blazers qui semblent partir sur une reconstruction dans le cas d’un hypothétique départ de Lillard pourraient trouver ici le back-up d’Afernee Simmons. Et les Raptors, eux, peuvent aller chercher le Dominicain qui semble avoir une mentalité bien en adéquation avec la maison canadienne.
TIER DU CCS : Tier 4 « Rotation importante »
Jean Montero possède de nombreuses qualités déjà élites pour plaire et réussir en NBA. Du playmaking, du scoring, de la vitesse… Beaucoup de choses qui lui assure une place à cette draft. Bien sûr, son tir longue distance est en développement et sera un facteur important pour sa réussite. Mais le plus problématique à l’instant T demeure son manque criant d’athlétisme. C’est là que tout se jouera pour sa projection NBA. Aujourd’hui, nous l’intégrons dans notre tier 4 mais il a le profil du garçon qui peut exploser dans quelques années et devenir un vrai steal de la draft.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarcmais hisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2022 ici !
Tier « All-Star »
Tier « Starter ++ »
Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin – Johnny Davis
Tier « Starter/6e homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Walker Kessler – Jaylin Williams – Caleb Love – Christian Braun
Tier « Fin de rotation »
Wendell Moore Jr – Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr – Trayce Jackson-Davis – Hugo Besson – Christian Koloko
Tier « G-League/2Way »