Carlos Alcaraz est peut-être le joueur dont on parle le plus depuis le début de la saison. Après son explosion l’année dernière, le CCS avait dressé son portrait. Le jeune Espagnol de bientôt 19 ans (le 5 mai) semble prêt à assumer son statut de futur patron du circuit ATP. Celui qui ne cache pas ses objectifs vise certainement un palmarès très bien fourni bientôt. Et pourquoi pas le garnir dans un mois à Roland Garros…
Qu’il semble loin le temps où Carlos Alcaraz nous faisait part de ses objectifs pour l’année 2022. Interrogé en décembre 2021 après avoir reçu le trophée de la révélation de l’année du quotidien madrilène As, il déclarait vouloir « viser haut et espérer entrer dans le Top 15 » et même pourquoi pas « essayer de [s]e qualifier pour le Masters de Turin ». Grâce à un début de saison exceptionnel, 23 victoires pour 3 défaites, où il a réussi à gagner son premier Masters 1000, il pointe à la 3ème place à la Race, derrière Nadal et Tsitsipas. Le 25 avril, il a même fait une entrée fracassante dans le top 10, après sa victoire à Barcelone. Exactement comme il y a 17 ans jour pour jour après son illustre prédécesseur, Rafael Nadal.
Le “successeur” de Rafael Nadal ?
Même s’il a avoué que la comparaison avec Nadal peut être pesante, difficile d’oublier la similarité des deux parcours. Pas seulement parce qu’Alcaraz est espagnol, que son tempérament et sa puissance de frappe ressemblent étrangement à ceux de Nadal. C’est sa précocité qui fait que depuis le début de sa carrière, à chaque fois qu’il réalise quelque chose, le nom du Taureau de Manacor y est souvent associé. Nous évoquions plus haut son entrée dans le top 10 cette semaine. Il est devenu à cette occasion le plus jeune joueur à réaliser cette performance depuis Nadal.
Mais la comparaison va encore plus loin : lors de l’Open d’Australie 2021, alors pas encore âgé de 18 ans, Alcaraz devint le plus jeune joueur à remporter un match en Grand Chelem depuis Nadal. Une saison 2021 qu’il finira avec plus de 30 victoires au compteur, là aussi une première pour un joueur aussi jeune depuis Rafael Nadal. Cette année, Carlos Alcaraz a tout de même réussi une grande première : être le premier Espagnol à remporter Miami. Le protégé de Juan Carlos Ferrero n’a pas besoin d’être le prochain Rafael Nadal, mais d’être le premier Carlos Alcaraz.
Le chemin tout tracé vers un grand succès
Ses récents résultats mettent tout le monde d’accord : Alcaraz fera partie des favoris à Roland Garros. Malgré son démarrage poussif sur terre battue (défaite lors de son premier match à Monte Carlo), il a déjà su prouver qu’il ne renoncera devant rien. Avant d’aller disputer le Grand Chelem parisien, les Masters 1000 de Madrid et de Rome seront pour lui l’occasion de s’affirmer davantage. De plus, le travail nécessaire pour faire partie des 8 premières têtes de série semble acquis. Même s’il est actuellement 9ème mondial, il pourrait rapidement progresser en cas de bon résultat. Mais il faut aussi noter les potentielles absences de Matteo Berrettini et Daniil Medvedev, tous deux blessés et incertains.
En attendant, Carlos Alcaraz disputera le tournoi de Madrid pour la deuxième année d’affilée, là où il s’était incliné sèchement au 2ème tour pour sa première confrontation face à Rafael Nadal le jour de son 18ème anniversaire. Un adversaire qu’il pourrait croiser à nouveau en quarts de finale cette année. Puis viendra Rome où il fera ses débuts avant de retrouver Porte d’Auteuil pour une deuxième participation. L’année dernière, le jeune Espagnol s’était incliné en 3 sets au 3ème tour après être sorti des qualifications. Depuis, il a prouvé qu’il pouvait tenir le choc physique des matches longs et éprouvants. Et surtout, l’emprise mentale sur ses adversaires semble être de plus en plus importante.
Photo prise lors de leur confrontation lors du tournoi de Madrid en 2021
Où en sera-t-il après Roland ? Seul l’avenir nous le dira. Avec tous ces éléments, de nombreux observateurs s’accordent pour dire que ce joueur va forcément finir par « devenir le patron du tennis mondial », comme en témoigne Marion Bartoli. Et récemment, on a bien vu qu’on ne s’échappe d’Alcaraz…