Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2022 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
JUSTIN LEWIS
Date de naissance : 12 avril 2002 – Classe : Sophomore
Université : Marquette Golden Eagles – Bilan 2021/2022 : 19v/13d
Poste : Ailier
Mensurations
Taille : 201 cm – Poids : 106 kg – Envergure : 215 cm
Statistiques saison
32 matchs joués // 16,8 pts // 7,9 rebs // 1,7 asts // 1,1 stls // 0,6 blk
32,2 minutes joués/match // 49,5% FG // 34,9% 3pts // 76,1% FT // 1,9 Tov // 2,2 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Lewis est né et a grandi à Baltimore. En tant que senior, il a enregistré des moyennes de 19,3 points, 13,4 rebonds et 4,4 contres par match et a été nommé dans la First All-Maryland Team tout en menant son équipe à un deuxième titre de champion d’État consécutif. A sa sortie du lycée, il est référencé comme une recrue 4 étoiles et se tourne vers la fac de Marquette en déclinant les offres d’autres facs comme UConn et Virginia Tech par exemple. Après une saison Freshman timide mais prometteuse en sortie de banc (7,8pts/5,4rbds sur 21 minutes par match), Justin Lewis explose cette année sous la houlette de l’expressif coach Shaka Smart. Malheureusement la formidable saison, sur le plan individuel, est ternie par une fin beaucoup plus chaotique collectivement. Une élimination dès le premier match du tournoi de conférence de la Big East face à Creighton puis une sortie prématurée au 1er tour de la March Madness face à UNC. Si lors de la défaite du tournoi de conférence, Justin Lewis a été plutôt bon (17pts/7rbds/2stls malgré un vilain 1/7 à 3pts), son match face à UNC en March Madness est clairement à oublier pour l’ailier des Golden Eagles. 6pts/8rbds à 2/15 au tir et l’élimination en prime. Mais malgré cette fin délicate, la cote de Justin Lewis semble être tout à fait correct. Chapoter par son nouveau coach, Lewis espère, de ses propres dires, devenir un joueur NBA. Alors, après une saison sophomore de haute facture, le pari est-il réussi pour le duo Smart-Lewis ?
DESCRIPTION DU JOUEUR
La base du jeu et de la force de Justin Lewis repose sur son physique. C’est un joueur aux qualités athlétiques détonantes. Il n’est pas rare de le voir monter au cercle (31 dunks cette saison) et son profil physique est déjà dans les standards de la NBA (2m01 pour 106kg, il s’agit plus ou moins des mensurations de joueurs NBA tels que Kawhi Leonard ou Jimmy Butler). Ses qualités physiques lui permettent de bien finir près du cercle (61% de réussite sur les tirs dans la raquette) mais également d’être un rebondeur très intéressant avec quasiment 8 rebonds par match en moyenne. Il est également une vraie menace sur jeu en transition où il se régale.
Une autre de ses qualités réside dans sa défense, et plus précisément la polyvalence défensive. De la défense sur l’homme, de la défense loin du ballon, un peu de protection de cercle, de la défense sur post-up. Enfin vous l’aurez compris, défensivement, Justin Lewis c’est assez polyvalent et solide sur les appuis. Il ne mord pas au feinte, c’est un bon rebondeur et les outils physiques sont très prometteurs. Il manque encore de mobilité pour être qualifier de défenseur élite mais avec son physique déjà NBA Ready, il pourra probablement défendre plusieurs postes en NBA à terme.
L’ailier de Marquette a également proposer de belles promesses lorsqu’il s’agit du shoot extérieur. Cette qualité demande encore confirmation et répétition mais les progrès, aussi bien dans les pourcentages de réussites que sur les volumes de tirs tentés sont encourageants. Après une saison Freshman anecdotique à 22% à 3pts (sur 1,5 tirs tentés/match) et 58% aux lancers francs (sur 2,5 tentatives/match), Lewis est revenu avec un tout autre tir cette saison et la progression est excellente. 35% à 3pts sur plus de 5 tentatives par match et 76% aux lancers francs sur presque 4 tentatives par match. Justin Lewis shoot donc plus ET mieux.
Enfin autre qualité qu’il ne faut pas négliger pour sa projection en NBA : sa capacité à jouer sans ballon. Les déplacements sont bons et il ne se contente pas de rester fixe dans le corner. Il propose des cuts, des mouvements offball dans le dos de la défense, avec le bon timing pour n’avoir plus qu’à monter au cercle mais aussi de bons écrans, bien aidé par son physique très dur. C’est une qualité à ne pas négliger car pour le moment, s’il est drafté cette année, il est peu probable de voir une équipe lui donner autant de ballon en main que ce qu’il avait à Marquette.
Au rayon des limitations, Justin Lewis ne dispose pas d’une capacité de création très développée. Même s’il arrive parfois de le voir driver et finir près du cercle, c’est notamment grâce à un physique au-dessus de la moyenne en NCAA. A l’échelon supérieur, il n’aura plus autant l’avantage physique et son handle est trop limité pour qu’il puisse se créer son propre tir. Le dribble est haut, lent et il n’utilise quasi exclusivement que sa main forte (main droite).
Son taux de lancers francs est également douteux. En effet, dépasser difficilement les 25% de Free Throw Rate avec un tel physique en universitaire émet de gros doutes sur sa capacité à le faire dans la Grande Ligue.
Il en va de même avec la création pour les autres. Il ne sera pas un trou noir et pourra faire tourner le ballon si le jeu le demande, mais il n’a pas la vision de jeu et la qualité de passe pour être un initiateur offensif dans la grande ligue.
Enfin, si sa polyvalence défensive est à louer, il faut tout de même nuancer en précisant que sa mobilité latérale ne sera probablement pas assez élite pour tenir face aux meneurs NBA.
Au sujet de la draft de Lewis, tout réside dans son rôle potentiel. Voit-on en lui un simple 3&D ? Dans ce cas, les outils physiques et défensifs ainsi que les promesses au tir sont encourageants. Cependant ce rôle est à l’opposé de ce qu’il avait à la fac où il était un ball handler primaire. Mais avec un handle et une capacité de création relativement limité, peut-on projeter Lewis dans ce rôle d’ailier scoreur/créateur pour lui-même, auquel il était habitué à la fac ? Difficile à dire, mais si c’est ce rôle qu’il veut avoir en NBA, il serait peut-être préférable pour lui qu’il retourne un ou deux à la fac pour développer son dribble et ses qualités de créateur, à minima pour lui-même.
✔️ FORCES
- Qualités athlétiques ++
- Polyvalence défensive (au moins 2 postes)
- Tir extérieur en bonne voie de développement
- Rebonds
❌ FAIBLESSES
- Défense face aux guards rapides
- Création de son tir
- Création pour les autres
📈 SWING SKILL
- Régularité du tir extérieur sur gros volume (pour un rôle de 3&D)
- Capacité à se créer
PRÉDICTION DRAFT 2022
Début de 2nd tour (places 40-50)
Equipes potentiellement intéressées : Cleveland Cavaliers, Portland Trailblazers, Orlando Magic
Les Cavaliers ont une équipe jeune mais déjà compétitive. Si il serait judicieux de se tourner vers les postes extérieurs pour renforcer une traction arrière assez fébrile derrière le duo Garland/Sexton, drafter un ailier athlétique et bon défenseur comme Justin Lewis aurait également du sens dans une équipe qui semble apprécier fortement ce genre de profil très physique. Et même si Ochai Agbaji devrait être leur cible prioritaire avec leur choix du premier tour, ce serait une belle solution de repli que de se rabattre sur Lewis au 2nd tour si Agbaji n’est plus disponible. De plus, ça mettrait en concurrence Isaac Okoro qui n’a pas l’air d’avoir conquis le coeur de tous les fans jusqu’à maintenant.
Pour les Blazers, le point de vue est différent. le Front Office semble vouloir s’orienter vers un dernier run pour le titre autour de Lillard. Toutefois, Lillard n’est plus tout jeune, quelques blessures commencent à apparaître et il faut peut-être se protéger en commençant à préparer l’avenir. Dans cet optique, drafté Justin Lewis pourrait avoir du sens car les Blazers pourraient laisser tout d’abord Lewis se développer puis, par la suite envisager de le faire jouer avec quelques responsabilités balle en main.
Même combat pour le Magic. Orlando est en reconstruction et manque de profondeur/talent sur les ailes. Et avec un probable pick top 3 ainsi que deux choix en tout début de 2nd tour, ils auront de quoi ajouter du talent. Mais pour ne pas s’embourber dans trop de talent brut à développer et qui nécessiterait des minutes balle en main, pourquoi ne pas s’orienter vers un profil de joueur physiquement NBA Ready à mettre dans un rôle plus offball ?
TIER DU CCS : Tier « Fin de rotation »
Justin Lewis est un défenseur polyvalent avec un physique déjà NBA ready. Il maîtrise déjà la plupart des outils du role player en NBA (le jeu sans ballon, les rebonds, la défense). Si sa projection et son plafond semblent assez limités, sa place en NBA dépendra beaucoup de ses progrès au shoot, progrès déjà marqués mais qui demandent confirmation. S’il continue à montrer des choses encourageantes sur ce point et qu’il montre qu’il peut s’habituer à un rôle de joueur sans ballon, alors on a là l’archétype du role player 3&D qui trouvera très probablement une place en NBA. Si au contraire lui ou son équipe veut l’utiliser dans un rôle de porteur de balle, alors un retour à la fac serait le bienvenu et serait une belle opportunité pour continuer à travailler sur son tir extérieur, voire sur son handle pour développer une possibilité de création pour lui-même.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tier « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Potentiel All-Star »
Tier « Starter ++ »
Tari Eason – Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin – Johnny Davis – Tyty Washington
Tier « Starter/6ème homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan – Ochai Agbaji – Kennedy Chandler
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Jean Montero – Walker Kessler – Jaylin Williams – Caleb Love – Christian Braun
Tier « Fin de rotation »
Wendell Moore Jr – Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr – Trayce Jackson-Davis – Hugo Besson – Christian Koloko – Max Christie
Tier « G-League/2Way »