Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness réserve, comme à son habitude, son lot de surprise, la draft NBA 2022 sera la prochaine date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
KENDALL BROWN

Date de naissance : 11 mai 2003 – Classe : Freshman
Université : Baylor Bears (Big 12) – Bilan 2021/2022 : 27v/7d
Poste : Ailier
Mensurations
Taille : 203 cm – Poids : 92 kg – Envergure : 210 cm
Statistiques saison
34 matchs joués // 9,7pts // 4,9 reb // 1,9 ast // 1,0 stls // 0,4 blk
27,0 minutes jouées/match // 58,4% FG // 34,1% 3pts // 68,9% FT // 1,7 Tov // 2,3 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Fils d’un ancien basketteur professionnel et membre des Harlem Globetrotters, Kendall Brown a fait son lycée dans le Minnesota. Il tourne en 17,6pts/match lors de sa deuxième saison et permet à son lycée de participer à son premier tournoi d’Etat. Il décide ensuite d’intégrer la très réputée Sunrise Christian Academy où il côtoie notamment un certain Kennedy Chandler. Après avoir aidé son équipe à atteindre la finale de GEICO, il est considéré comme une recrue 5 étoiles et l’un des meilleurs ailiers de sa classe de draft. Après avoir eu des offres de Kansas et Arizona notamment, il se tourne vers les champions en titre, les Bears de Baylor. Malheureusement, la saison ne se passe pas vraiment comme beaucoup l’espérait. Alors recrue phare du programme, Kendall Brown va passer au second plan dans les papiers de Scott Drew, aussi bien en terme de minutes jouées (“seulement” 27min/match) mais surtout en terme d’implication dans l’attaque des Bears. En effet, avec un taux d’usage de 17%, l’ailier n’a que le 11e plus haut taux de son effectif et cela saute aux yeux lors du visionnage des matchs. Peu de de responsabilité balle en main, peu d’initiation d’attaque, peu de mise en position de création d’attaque… Bref, le joueur est cantonné à un rôle de finisseur en bout de chaîne, soit dans les corners à 3pts (quand il ne les refuse pas) soit, plus souvent, en transition. Et le tournoi NCAA n’arrange pas les affaires de Brown et des Bears puisque les Champions 2021 se feront sortir dès le 2nd tour face aux futurs finalistes : UNC. Et durant ces deux matchs de March Madness, Kendall Brown sera encore moins utilisé que lors de la saison régulière avec seulement 24min de jeu en moyenne et un terrible 0/5 à 3pts. Mais pourquoi l’ailier des Bears est donc attendu si haut à la draft (top 20, parfois lottery)? Car le joueur a des outils techniques et physiques qui ne demandent qu’à être développés et exploités comme il se doit.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Difficile de juger le réel plafond d’un joueur qui touche très peu de ballon mais il y a des signes et des flashs qui ne trompent pas. Et on en a parlé plus haut, la finition fait clairement partie des outils maîtrisés par Kendall Brown et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord ses qualités athlétiques qui sont un plus indaignable. Il est explosif, longiligne, verticale et dispose d’un body control qui lui permet de finir aisément dans le traffic et très souvent au dunk (43 dunks cette saison). L’ailier des Bears dispose également de très bonne mains lui permettant de finir de diverses manières et surtout de façon régulière et efficace proche du cercle, en atteste son joli 76,2% de réussite près du cercle (très bonne statistique pour un ailier). Enfin, autre qualité qui permet au joueur d’être une vraie menace à la finition est sa compréhension et son jeu sans ballon. Le joueur reste rarement immobile, propose constamment des coupes vers le cercle ou en ligne de fond où ses qualités athlétiques font le reste pour finir dans la raquette. Preuve de son jeu offball constant (et du manque de responsabilisation en tant qu’initiateur d’attaque), quasiment 64% de ses tirs proches du cercle proviennent d’une passe.
Défensivement, là aussi on note des outils, notamment physique, qui se prête au développement d’un futur bon défenseur. Il est long, bien bâti physiquement et peut défendre plus lourd ou plus grand que lui. Avec encore un peu de travail physique et technique, il ne serait pas surprenant de le voir tenir des postes 3 et 4 en NBA. Sur la défense offball, le joueur n’est pas en reste non plus. Une petite interception de moyenne par match et surtout un QI Basket intéressant qui le pousse à ne pas en faire trop, ne pas tenter trop d’interceptions au risque de se trouer. Il fait rarement de big plays défensif mais gère très bien les aides, les alignements et closeout pour éviter tout décalage.
Kendall Brown pourrait être en difficulté face aux joueurs plus petits et rapides, notamment à cause d’une mobilité latérale assez moyenne. Quant aux autres aspects du jeu, nombreux sont ceux où l’on aimerait en voir davantage. Le tir extérieur est le plus important de tous. Tout d’abord car de nos jours en NBA, un ailier sans tir extérieur est aussi rare qu’un match de Playoffs des Sacramento Kings, mais également car si Kendall Brown veut être une triple menace, capable aussi bien de sanctionner les défenses près du cercle que de les étirer, il se doit être à minima un shooteur décent. Le problème? Le volume. Le pourcentage à 3pts n’est pas mauvais (34%), mais sur seulement 1,2 tentatives/match difficile de se projeter. Et ce n’est pas les pourcentages aux lancers francs (69%) qui convaincront les plus sceptiques. Le joueur manque de responsabilité de la part de son équipe à ce niveau-là, mais également de confiance. En effet, il n’a pas été rare cette saison de voir le joueur refuser des tirs extérieurs relativement ouverts, ce qui résulte d’un manque de confiance en son shoot (alors que son coach et ses coéquipiers l’encourageait à prendre ses tirs).
Au rayon des critères que l’on a peu vu de la part de Kendall Brown : la création. Que ce soit dans la création pour lui ou pour les autres, le joueur était très peu responsabilisé dans l’initiation d’attaque. Là encore, compliqué de savoir si cela était dû a un rôle précis demandé par le coaching staff ou si ça découlait d’un manque de confiance en ses capacités d’initiateur d’attaque. Toujours est-il que certains flashs sont présents, notamment dans sa capacité à se créer son shoot sur des situations de drive (bien aidé par sa longueur et son physique). Mais le handle est, au mieux, moyen et son passing game reste assez sommaire.
✔️ FORCES
- Qualités athlétiques / Verticalité
- Envergure
- Finisseur élite
- Jeu offball
- Potentiel défensif
❌ FAIBLESSES
- Rôle limité en NCAA
- Initiation d’attaque / Playmaking
- Mobilité latérale moyenne
- Handle à développer
- Confiance en lui (et en son shoot)
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur et capacité de création (via le dribble)
PRÉDICTION DRAFT 2022
Fin de Lottery – Milieu de 1er tour (places 12-20)
Equipes potentiellement intéressées : Portland TrailBlazers, New York Knicks
Bien qu’à l’heure où l’on rédige ces lignes, Damian Lillard est encore un Blazer, Portland doit doucement préparer l’après Dame. Et s’il est fort probable que leurs deux choix de draft du premier tour soient utilisés dans un trade pour récupérer un bon joueur à mettre aux côté de Lillard, le scénario où Portland draft deux prospects en Lottery n’est pas à exclure. Et dans cette situation, l’ajout d’un jeune ailier athlétique et polyvalent pourrait faire sens pour préparer une éventuelle reconstruction.
Quelle est la situation sportive des Knicks? Sujet du bac, vous avez quatre heures… Plus sérieusement, les Knicks alternent entre apparition surprise en playoffs et saison décevante, finissant à une piètre 12e place. La franchise semble vouloir construire autour de RJ Barrett mais derrière, le talent est relativement limité. Un choix de draft dans le top 14 de la draft, on ne gamberge pas trop et on prend un des plus gros talent disponible. Et Kendall Brown répondrait à ce critère si on croit au développement de son handle et, de facto, sa capacité de création. Il serait donc un complément parfait à RJ Barrett sur le long terme.
TIERS DU CCS : Tiers « Starter/6ème homme »
Kendall Brown a été victime d’un contexte compliqué à Baylor cette saison. Peu de responsabilité balle en main, il se fait voler la vedette par Jeremy Sochan puis, pour couronner le tout, une élimination prématurée au 2nd tour de la March Madness face à North Carolina. Toutefois, les flashs sont nombreux et présents et ce qu’on a vu du joueur en Highschool laisse présager de belles choses. On peut facilement espérer que dans un contexte avec un peu plus de ballon en main et de temps pour se développer et prendre confiance, le natif du Minnesota pourra devenir un titulaire régulier en NBA. Il paraît difficilement envisageable que ce scénario arrive sans une progression notable au tir extérieur et sur son dribble, mais si c’est le cas, on a là un joueur qui pourrait s’avérer faire une longue carrière en NBA et devenir un titulaire solide dans une équipe compétitive.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tiers « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tiers « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tiers « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tiers « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tiers « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tiers « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Potentiel All-Star »
Tier « Starter ++ »
Tari Eason – Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin – Johnny Davis – Tyty Washington – AJ Griffin – Jaden Ivey
Tier « Starter/6ème homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan – Ochai Agbaji – Kennedy Chandler
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Jean Montero – Walker Kessler – Jaylin Williams – Caleb Love – Christian Braun
Tier « Fin de rotation »
Wendell Moore Jr – Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr – Trayce Jackson-Davis – Hugo Besson – Christian Koloko – Max Christie – Justin Lewis – EJ Liddell
Tier « G-League/2Way »