Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness réserve, comme à son habitude, son lot de surprise, la draft NBA 2022 sera la prochaine date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
KEEGAN MURRAY

Date de naissance : 19 août 2000 – Classe : Sophomore
Université : Iowa Hawkeyes (Big Ten) – Bilan 2021/2022 : 26v/10d
Poste : Ailier-Fort/Ailier
Mensurations
Taille : 203 cm – Poids : 98kg – Envergure : 211 cm
Statistiques saison
35 matchs joués // 23,5pts // 8,7 reb // 1,5 ast // 1,3 stl // 1,9 blk
31,9 minutes jouées/match // 55,9% FG // 39,8% 3pts // 74,7% FT // 1,1 Tov // 1,9 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Keegan Murray n’est pas ce genre de prospect sur lequel les lumières sont braquées depuis la high-school. Force de détermination, Keegan s’est appuyé sur un environnement familial passionné de basket. Lui et son frère jumeau Kris ont toujours joué ensemble. Leur père, Kenyon Murray a porté le maillot des Hawkeyes pendant quatre saisons entre 1992 et 1996. Ensemble ils ont trouvé le chemin vers la reconnaissance et Keegan s’est démarqué pour obtenir le droit d’accéder à la NBA.
Keegan Murray et son frère Kris effectuent leurs parcours complets de high-school dans le lycée de leur ville natale Cedar Rapids dans l’Iowa. Au sein de la Prairie High School, Keegan développe son jeu, fourni une production statistique intéressante mais pas suffisant pour attirer les regards des programmes de Division I dans cette école plus réputée pour la lutte que pour le basket. Au cours de sa dernière saison, Keegan Murray tourne à 20,3 points et 7,2 rebonds par match. Des performances qui lui valent le titre de Metro Player of the Year 2019 ainsi qu’une nomination dans le cinq majeur du championnat en compagnie de son frère Kris.
Malgré tout, les frères Murray ne sont pas satisfaits des offres boursières venues de NCAA et décident de rejoindre d’entrer à la DME Academy de Daytona en Floride. Une formation post lycée de 6 mois dans une académie réputée qui va considérablement changer les choses pour Keegan Murray. Durant ce séjour, les frères vont renforcer leurs corps et leurs compétences. Keegan a consolider son tir, développer son jeu sans ballon pour terminer son passage dans cette école préparatoire avec 22,1 points à 51% au tir et 38% de loin ainsi que 7,5 rebonds. Avec ses performances, Keegan Murray reçoit une offre du programme d’Iowa, tout comme son frère.
Au cours de sa première année chez les Hawkeyes, Keegan Murray doit se contenter d’une place de remplaçant dans une équipe dont les leaders sont Luka Garza et Joe Wieskamp. Iowa tourne bien pour cette saison 2020-21 sous les ordres de Fran McCaffery terminant au troisième rang de la Big Ten. Malgré un Garza en mode National Player of The Year, les Hawkeyes échouent au second tour de la March Madness. Keegan Murray voit son temps de jeu augmenté au cours de la saison, s’impose comme un membre important de la rotation, délivrant même une belle performance au premier tour du tournoi printanier face à Grand Canyon : 13 points, 7 rebonds, 3 passes et 4 contres en 25 minutes. Il termine cette première saison avec 7,2 points, 5,1 rebonds et 1,3 contres en 18 minutes par match, remportant les honneurs de la première équipe de freshmen de la Big Ten.
Nouvelle saison et nouveau rôle pour Keegan Murray : titulaire indiscutable et arme offensive numéro 1 du programme ! Lors de la première rencontre contre Longwood, il n’aura fallu que 17 minutes à Murray pour inscrire 24 points, empilé 7 rebonds et distribué 5 contres. Dans le troisième match de la saison, contre North Carolina Central, Keegan Murray réalise le premier match pour un joueur d’Iowa depuis 1977 en 20 points, 20 rebonds, terminant avec 27 unités et 21 ballons captés en plus de 5 contres. Monstrueux en attaque, Keegan Murray va scorer 35 points en décembre contre Utah State, puis contre Maryland avant d’établir son record en carrière, 37 points contre Nebraska en février.
Pour le tournoi de conférence de la Big Ten, Keegan Murray assume ses responsabilités et mène son équipe au titre en affichant 25,8 points de moyenne à 53,8% à 3pts et remporte le titre de MVP. Il s’agit du troisième titre de conférence du programme, le premier depuis 2006. Murray et les Hawkeyes arrivent avec des certitudes au tournoi NCAA mais c’est la douche froide contre Richmond au premier tour, défaite 67-63 dans un upset qui aura coûté la vie à de nombreux brackets. Qu’importe, sur le plan individuel, cette saison est celle de la révélation pour Keegan Murray qui est nommé dans la première équipe du pays et de la Big Ten. Il remporte également le prix Karl Malone, décerné au meilleur ailier-fort de NCAA, lui qui a scorer le plus grand total de point en Division I : 822. Excellence offensive, diversité et puissance, Keegan Murray a gagné le droit d’être pressentie pour être sélectionner dans le Top 10 de la prochaine draft NBA. Analyse.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Keegan Murray est un bel athlète, pas élite, mais bien au-dessus de la moyenne et peut-être même sous-estimé. Sa taille de 2 mètres 03 semble sous-dimensionnée pour un ailier-fort mais il compense ce déficit par une grande envergure mesurée au-delà des 210 centimètres. Murray présente une combinaison entre longueur et puissance tout à fait intéressante et facilement projetable en NBA. Son corps est dense, large et explosif. Les qualités athlétiques du joueur d’Iowa sont peut-être mésestimées en raison du style “smooth” qu’il dégage. Mais la principale qualité de Keegan Murray est son gros moteur, presque 32 minutes en 35 matchs, qui lui permet de changer d’intensité et de jouer des actions avec une vraie agressivité. Mais attention : Murray manque un peu de rapidité avec le ballon.
Avec de telles qualités, vous comprendrez que Keegan Murray est un joueur très efficace en transition. En ligne droite, sa vitesse est très bonne pour un joueur de son gabarit. Murray ajoute à cela une belle verticalité, combinant hauteur et vitesse. Il est capable de terminer seul grâce à une conduite de balle honnête en ligne droite. Surtout, il sait finir les actions sur une réception en puissance ou en finesse près du cercle. Sa vitesse et sa détente lui confèrent le statut logique de rim runner. Son saut lui donne également un gros avantage sur rebonds des deux côtés du terrain. Avec 2,9 rebonds offensifs par rencontre, Murray se classe au troisième rang de la Big Ten dans cette catégorie. Son pourcentage de rebonds défensifs captés lorsqu’il est sur le terrain est de 20,2%, pas mal pour un joueur de 2m03.
Murray est surtout un formidable attaquant sur demi-terrain. Avec Iowa, son potentiel de scoreur sur les trois niveaux s’est affiché. Murray est rapidement devenu un enfer à défendre : trop puissant pour les ailiers, trop rapide pour les intérieurs. Capable d’effectuer des drives simples et agiles, avec un beau gauche-droite, Murray sait surtout se rendre près du cercle en alliant puissance et vitesse d’exécution. Lorsqu’il s’engage avec un peu de vitesse balle en main et qu’il rentre l’épaule, difficile de le contenir. Mais encore une fois, s’il est positionné à l’extérieur en NBA, Murray devra développer un premier pas plus explosif pour transposer cette qualité au niveau supérieur. Beaucoup de ses mouvements intègrent des spin moves bien gérés et efficaces contre des big men moins rapides en NCAA. Grâce à un superbe équilibre, Keegan Murray a réussi à obtenir un grand nombre de and one cette saison. C’est d’ailleurs ici une grande qualité de Murray : attaquer proprement à gros volume tout provoquant des fautes. Cette saison, il a obtenu 5,4 lancers par match, soit 3,7 de plus que la saison dernière pour une réussite de 74,7%.
Keegan Murray a profité du système mis en place par Fran McCaffery pour développer son scoring intérieur avec une grosse efficacité. Souvent utilisé comme pivot par Iowa, il a reçu un grand nombre de ballon au poste de la part de ses extérieurs. Dans cette situation, sa palette technique développée et maîtrisée est devenu tout simplement létale. Près du cercle, Keegan Murray affiche une réussite monstrueuse de 70,8%, convertissant 196 de ses 277 tentatives. Patient en 1 contre 1, le joueur d’Iowa a un faculté à transformer ses drives en situation de post-up assez impressionnante. Et là, Murray se régale : fade aways, hook shot, spin back… Il était clairement le joueur le plus efficace au poste cette saison en NCAA.
Parlons désormais de son tir extérieur qui s’est considérablement développé cette saison. Keegan Murray est passé de 1,7 tentatives par match en tant que freshman pour une réussite de 29,6% à 4,7 tentatives pour presque 40% de réussite ! Relativisons un peu ces chiffres en précisant dès maintenant que l’essentiel de ses tirs longue distance ont été pris en catch-and-shoot. Cette saison 86,4% de ses tentatives à 3 points proviennent d’une passe. Une légère baisse par rapport à la saison dernière où ce pourcentage était de 93,8%. Cette évolution se traduit par quelques flashes observés en sortie de dribbles, notamment après un écran. Pas grand chose de significatif mais c’est intéressant pour pouvoir projeter Keegan Murray comme un spot up shooteur décent voir même un tireur sur pick and pop. Des horizons qui augmentent évidement le potentiel de Murray et le font grimper dans les big boards des franchises NBA. Keegan Murray est un shooteur, encore une fois, “smooth”. Son tir est lent mais on retrouve aussi ce touché doux qui le caractérise. Son point de relâchement est haut, mais l’ensemble manque un peu d’harmonie. Il semble ne pas avoir une très grande confiance en son tir mais Murray rentrera des tirs ouverts en NBA dès sa première année. Il faudra attendre peut-être un peu pour le voir devenir un vrai scoreur sur pick and pop par exemple. En revanche, ne vous attendez pas à le voir créer son propre tir. Son dribble n’est pas efficace, presque négligent par moment et n’est surtout pas assez compact, c’est-à-dire, trop haut et trop espacé.
Passons enfin à la défense où il y a du bon et du moins bon dans le dossier Keegan Murray. Avec sa taille, sa puissance et son envergure, Murray peut probablement défendre des postes 3 à 5 en NBA. Il bouge très bien les pieds en 1 contre 1, parvient à couper les drives et forcer les tirs à mi-distance, et semble avoir à un certain potentiel à défendre sur isolation. Mais ses hanches sont hautes et leur rotation peu explosive, il ne sera pas un stoppeur défensif probablement. Si le chiffre de 1,9 contres par match peut sembler impressionnant, difficile de projeter Murray comme un véritable protecteur d’arceau. Il possède de très bons instincts en détente verticale, sait bloquer par derrière mais contre les attaquants en NBA, il est probable que cette qualité soit atténuée. On-Ball, Murray est décent. Off-Ball, son manque de rapidité et de concentration peuvent rendre son rôle plus énigmatique en NBA. En théorie, Murray devrait être capable de switcher facilement mais sera en difficulté contre les guards elite. Ses prises de décision sur les coupes long de ligne sont parfois discutables. Globalement, Murray fait des choses biens, mais rien d’élite et ce problème de vitesse latérale pourrait le handicaper. En revanche, Murray ne devrait pas être négatif de ce côté du terrain et lorsque l’on voit ce qu’il apporte en attaque c’est plutôt une bonne nouvelle.
✔️ FORCES
- Jeu au poste.
- Scoring.
- Verticalité.
- Palette offensive.
- Tir extérieur.
- Jeu de transition.
- Smooth.
- Rebonds.
- Patience.
- Passeur fonctionnel.
- Contre.
❌ FAIBLESSES
- Conduite de balle.
- Rapidité latérale.
- Explosivité.
- Premier pas.
- Défense sur l’homme.
- Âgé.
📈 SWING SKILL
- Développer un handle fiable
PRÉDICTION DRAFT 2022
Fin de premier tour (places 5-12)
Equipes potentiellement intéressées : Detroit Pistons, Indiana Pacers, Portland Trail Blazers.
Dans cette draft, Keegan Murray et sa projection de rôle player offensif ++ sur un frontcourt pourrait le propulser dans le Top 10. Sa versatilité offensive fait de lui un prospect très intéressant à allier avec un jeune backcourt créatif. Ainsi les trois équipes en sortie du Top 5 peuvent être intéressé. Si les Pistons visent plutôt un 4 offensif, c’est Murray qu’ils prendront. Si Detroit préfère Jaden Ivey, il y a de grandes chances pour que les Pacers optent pour lui. Avec un Cade ou Haliburton à ses côtés, Keegan Murray peut faire rapidement faire sensation en NBA. Si aucune de ces deux franchises ne le choisissent, Portland pourrait également saison l’occasion. En revanche, en regardant les besoins des équipes qui suivent, Keegan Murray pourrait descendre assez rapidement hors du Top 8, voir du Top 10.
TIERS DU CCS : Tiers « Starter/6ème homme »
Keegan est un formidable attaquant NCAA mais toutes ses qualités ne se transposeront pas de la même manière en NBA. Néanmoins sa production, son adresse et son potentiel extérieur donnent trop de certitudes dans une cuvée où beaucoup de prospects en manquent. Poste 4 pouvant s’écarter, excellent au poste, Murray peut dès sa première année apporter du côté offensif. Reste à voir quel peut-être son plafond et son adaptation en défense au niveau supérieur. Il reste un choix plutôt sûr pour une franchise qui souhaite trouver une deuxième ou troisième option offensive sur le long terme.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tiers « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tiers « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tiers « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tiers « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tiers « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tiers « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !
Tier « Potentiel All-Star »
Tier « Starter ++ »
Tari Eason – Jaden Hardy – Harrison Ingram – Ben Mathurin – Johnny Davis – Tyty Washington – AJ Griffin – Jaden Ivey
Tier « Starter/6ème homme »
Patrick Baldwin – Nikola Jovic – Bryce McGowens – Moussa Diabaté – Caleb Houstan – Ochai Agbaji – Kennedy Chandler – Kendall Brown – JD Davison
Tier « Rotation importante »
Jabari Walker – Spencer Jones – Dyson Daniels – Dereon Seabron – MarJon Beauchamp – Jean Montero – Walker Kessler – Jaylin Williams – Caleb Love – Christian Braun
Tier « Fin de rotation »
Wendell Moore Jr – Julian Champagnie – Ismaël Kamagaté – Jaime Jaquez Jr – Trayce Jackson-Davis – Hugo Besson – Christian Koloko – Max Christie – Justin Lewis – EJ Liddell
Tier « G-League/2Way »