Draft NBA

Profil NBA Draft 2022 : Jeremy Sochan, un couteau suisse polonais

Évènements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness réserve, comme à son habitude, son lot de surprise, la draft NBA 2022 sera la prochaine date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

Jeremy Sochan

Crédit photo : Chris Jones-USA TODAY Sports via Blazersedge

Date de naissance : 20 mai 2003 – Classe : Freshman

Université : Baylor Bears (Big 12) – Bilan 2021/2022 : 25v/5d

Poste : Forward (3/4/(5?))

Mensurations
Taille : 206 cm – Poids : 104kg – Envergure : 213 cm

Statistiques saison
30 matchs joués // 9,2pts // 6,4 reb // 1,8 ast // 1,3 stl // 0,7 blk
25,1 minutes jouées/match // 47,4% FG // 29,6% 3pts // 58,9% FT // 1,6 Tov // 2,3 PF

PROFIL

CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF

Parmi les profils habituels des prospects NBA, entre hype lycéenne et gros recrutement, le cas de Jeremy Sochan (prononcez “Sorrane”) est une bouffée d’air frais. Né d’un père basketteur américain et d’une mère polonaise dans l’Oklahoma, il grandit au Royaume-Uni et domine le circuit national dans ce pays au basketball grandissant. En 2019, il explose sur la scène internationale en se distinguant au cours des championnats d’Europe U16, en deuxième division, avec la Pologne. Sa réputation se propage.

Il rejoint finalement les Etats-Unis et l’Indiana pour son cursus de high school, avant de voir la pandémie remettre son projet en question. Retour en Europe donc, où il intègre le club professionnel d’Ulm, en première division allemande. Le club s’affirme ces dernières années comme une véritable pépinière à talents européens, prêts à donner des responsabilités et miser sur des joueurs européens à fort potentiel (Killian Hayes avait rejoint le club après son départ de Cholet). A la différence de Hayes, il y joue avec l’équipe réserve, en troisième division allemande. Il n’a alors que 17 ans.

Sochan conclue cet itinéraire original vers la NBA par une étape beaucoup plus classique : le recrutement collégial. Kansas, Michigan State notamment veulent s’arracher les services du jeune Polonais, c’est finalement vers les champions en titre qu’ira le choix de Sochan. Il y rejoint, avec l’autre recrue star de l’équipe Kendall Brown, certains anciens de l’effectif champion, malgré les départs des têtes d’affiche Davion Mitchell et Jared Butler.

Utilisé comme sixième homme par Scott Drew, derrière Kendall Brown et Matthew Mayer sur les postes 3/4, Sochan a su s’imposer comme un excellent atout défensif, précieux dans le système agressif et étouffant de Baylor – 14ème meilleure défense du pays. D’abord positionné sur l’homme sur des ailiers, sur lesquels il s’inspire de ses exemples (Patrick Beverley, Draymond Green et Jrue Holiday) , Sochan diversifie son apport en fin de saison.

Pour notamment palier la blessure de Jonathan Tchamwa Tchatchoua, le Polonais fait même quelques piges, réussies, comme poste 5 small ball, rôle qui a fonctionné à l’université (6ème homme de l’année de sa conférence et All-Freshmen team) et fait fantasmer les observateurs NBA. Tout comme le reste de son profil.

DESCRIPTION DU JOUEUR

Jeremy Sochan est un grand ailier de 2m06 de hauteur, 2m13 d’envergure, aux outils athlétiques très alléchants. Long, explosif, latéral, Sochan est un athlète qui n’admet que peu de limites. Le genre de joueurs qui sautent aux yeux dès les premières secondes de visionnage.

La première manifestation de ses qualités est en défense, où il projette comme un ailier protéiforme, polyvalent et intelligent. Sochan a montré toute l’année sa capacité à défendre efficacement un grand nombre de profil de joueurs, du petit arrière au pivots physiques. Parfois même sur une seule action, comme celle où il conteste la prise de position du pivot de Kansas David McCormack pour aider sur et contrer Dajuan Harris.

Sur l’homme, sa longueur, son poids et sa mobilité lui permettront aisément de défendre a minima sur les postes 2-4 en NBA. Hors ballon, ses instincts lui ont permis d’être extrêmement disrupteur, créant le chaos en anticipant les lignes de passe (2.9 interception/100 possessions) et en dissuadant les pénétrations. Polyvalent ne veut pas dire parfait : Sochan n’est pas l’athlète vertical le plus impressionnant de la classe, ce qui limite son potentiel de rim protector de second rideau et donc la viabilité de son alignement au poste 5. Il excelle dans un rôle de défenseur hors-ballon, au risque parfois de prendre trop de risques et surjouer l’interception : c’est un défaut de jeunesse, mais un qu’il faudra gommer s’il est rapidement amené à jouer des matchs de playoffs.

De l’autre côté du terrain, l’évaluation est à la fois moins prometteuse et plus nuancée. Il est évident que Jeremy Sochan sera avant tout drafté pour sa défense, mais c’est son développement offensif qui dictera son succès en NBA. Sochan a montré tout au long de l’année de séquences offensives extrêmement prometteuses : ce n’est pas qu’un spécialiste défensif. Intelligent balle en main et passeur prometteur, il se démarque d’autres spécialistes défensifs draftés en fin de premier tour/début de deuxième tour récemment. Son profil athlétique, en attaque aussi, fait de lui un prospect très intriguant.

Sochan rentre dans la catégorie bien connue des “cauchemars d’opposition”. Grand et long pour les ailiers, trop rapide pour les vrais intérieurs, Sochan a exploité les choix défensifs des équipes adverses. Bon joueur de percussion, il est capable de faire la différence grâce à son dribble face à des postes 4 universitaires. En sera-t-il capable en NBA ? Le step-up athlétique rendra la tâche forcément plus compliquée, et c’est dans le jeu de percussion qu’il devra briller offensivement pour être un attaquant viable. Il finissait l’année dernière à 70% au cercle, pourcentage prometteur mais limité par son faible nombre de dunks dû à sa verticalité moyenne.

Le vrai défaut de Jeremy Sochan est son tir extérieur. Sur un volume faible, en catch and shoot 96% de ses tirs, avec une mécanique en progrès mais vraiment peu fluide, il ne tirait qu’à 29%. Le constat et la projection sont empirés par son pourcentage aux lancers-francs, qui flirte avec la médiocrité (59%).

Ces largesses au tir extérieur laissent alors penser à son utilisation à termes en poste 5 de petite taille, qui semble être le rôle le plus intéressant pour lui. Mais dans un système plus conservateur avec un “vrai” poste 5, à laquelle la NBA semble progressivement revenir, Sochan pourrait combler son manque de spacing par le tir par une activité de coupe et de pose d’écrans. S’il est capable de devenir un joueur de grab&go, de percussion et de coupes intelligentes pour aller finir au cercle, il sera déjà un excellent couteau suisse.. Le tir extérieur, s’il vient, sera un bonus qui le fera entrer dans une autre stratosphère.

✔️ FORCES

  • Défense extrêmement complète et compétente.
  • Handle.
  • Age.
  • Profil athlétique complet.
  • Promesses de playmaking.

FAIBLESSES

  • Lancers-francs.
  • Quel rôle offensif ?
  • Parfois trop agressif en défense hors-ballon.

📈 SWING SKILL

  • Tir extérieur

PRÉDICTION DRAFT 2022

Milieu-fin de loterie (places 5-12)

Equipes potentiellement intéressées : Portland Trail Blazers, New York Knicks, New Orleans Pelicans.

Après un top 4 (top 5 avec Keegan Murray?) qui semble se dessiner pour le soir de la draft, Jeremy Sochan et son potentiel vont forcément tenter des front-offices. Portland pourrait combler ses largesses défensives en draftant Jeremy Sochan, même si les urgences de la situation Lillard peuvent les forcer à choisir un joueur capable d’apporter, notamment offensivement, directement. Les Knicks devraient sauter sur l’aubaine de le sélectionner à la onzième place. Avec un backcourt bouché, une situation incertaine au poste de pivot, la promesse défensive de Sochan est trop belle pour être ignorée. Surtout pour Tom Thibodeau. Les Pelicans voudront sûrement ajouter du talent offensif pour compléter un noyau dur déjà prometteur autour de McCollum, Valanciunas, Zion Williamson (ou ce qu’il en reste) et Herb Jones. Agbaji, Davis ou Mathurin semblent être des choix peu risqués mais aux retours maximums limités. Un duo Herb Jones/Jeremy Sochan pour combler les largesses défensives de Zion Williamson, et qui profitent des décalages qu’il crée en attaque pour contribuer, est une idée trop intéressante pour ne pas être évoquée ici.

TIERS DU CCS : Tiers « Starter/6ème homme »

Jeremy Sochan prendra du temps pour développer un jeu offensif viable en NBA. C’est toutefois un joueur aux promesses immenses, au profil ultra-complet qui fait rêver les scouts NBA, et qui a pris en popularité ces dernières années (Scottie Barnes et Patrick Williams). Défensivement “NBA-ready”, du moins sur l’homme, la projection de Jeremy Sochan est fortement liée à sa capacité à vivre loin de la balle en NBA, soit par le mouvement hors-ballon soit par le développement de son tir extérieur. Un choix risqué dans le top 6, mais dont les promesses justifient largement un investissement au-delà du top 10. Son rôle offensif en NBA, pour l’instant peu évident, limite pour l’instant sa projection comme un joueur du tier 2, mais il y tapera fortement à la porte avec des progrès au tir.

*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tiers « potentiel All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 2 : Tiers « Starter ++ », le joueur peut très bien devenir la deuxième ou la troisième option de sa franchise.
Groupe 3 : Tiers « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tiers « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tiers « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tiers « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBAmais tout reste possible pour les éclosions tardives.

Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2021 ici !

Tier « Potentiel All-Star »

Tier « Starter ++ »

Tari Eason – Jaden HardyHarrison IngramBen MathurinJohnny DavisTyty WashingtonAJ GriffinJaden Ivey

Tier « Starter/6ème homme »

Keegan MurrayPatrick BaldwinNikola JovicBryce McGowensMoussa DiabatéCaleb HoustanOchai AgbajiKennedy ChandlerKendall BrownJD Davison

Tier « Rotation importante »

Jabari WalkerSpencer JonesDyson DanielsDereon SeabronMarJon BeauchampJean MonteroWalker KesslerJaylin WilliamsCaleb LoveChristian Braun

Tier « Fin de rotation »

Wendell Moore JrJulian ChampagnieIsmaël KamagatéJaime Jaquez JrTrayce Jackson-DavisHugo BessonChristian KolokoMax ChristieJustin LewisEJ Liddell

Tier « G-League/2Way »

Andrew Nembhard

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