Évènements indissociables des sports outre-Atlantique, les drafts (ou repêchages) sont les moteurs du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive en Amérique du Nord. Alors que certaines franchises de la LNH sont tournées vers les Séries éliminatoires, d’autres commencent à scruter les meilleurs talents en vue du repêchage 2022. L’évènement est prévu pour le 7 juillet prochain. Le CCS se mobilise pour vous présenter les meilleurs prospects disponibles. De jeunes talents qui peuvent peut-être changer le destin d’une franchise, voir de la Ligue…
Joakim Kemell 🇫🇮

Date de naissance : 27 avril 2004
Provenance : JYP (Liiga) – Bilan 2021/2022 : 14-34-12
Position : Ailier (#37)
Mensurations
Taille : 180 cm – Poids : 80 kg – Tir : Droite
Statistiques (Via Elite Prospects)

Aperçu de son parcours
N’allait pas croire qu’il s’agit d’une tendance avec les espoirs finlandais mais Joakim Kemell sort lui aussi d’une saison curieuse. Bien que sa trajectoire soit différente de celle de Brad Lambert, Kemell a montré deux visages diamétralement opposés au fil de l’année (on y reviendra). Il n’en fallait pas moins pour que certains observateurs se questionnent sur son réel potentiel. Sa côte n’a néanmoins pas énormément baissé comme en témoigne son classement dans la liste de la Centrale de recrutement de la LNH (2ème patineur européen). Pour cause, Joakim Kemell est sans conteste l’un des meilleurs tireurs de cette cuvée 2022. Une qualité pure qui fait de lui un espoir attrayant pour toute équipe en recherche d’un ailier efficace devant les buts.
Originaire de Jyväskylän, le jeune finlandais a connu ses premiers succès avec le club local du JYP. Club avec qui il évolue d’ailleurs toujours. En 2017/2018, alors âgé de 13 ans, il intègre les U16 du JYP avec qui il récolte 39 points, dont 18 buts, en 42 parties. Sans être exceptionnelle, ces premières performances demeurent intéressantes considérant la différence d’âge et de taille avec certains autres joueurs. L’année suivante, il semble plus aguerri et réalise une saison de plus d’un point par match chez les U16. Il se voit d’ailleurs nommé sur l’équipe d’étoile de la saison grâce à sa récolte de 52 points en 27 matchs. Ses performances lui permettent également de jouer 19 parties avec les U18. Il y fait bonne figure avec une récolte de 10 points et s’assure d’une place pour la saison suivante.
La saison 2019/2020 vient alors cimenter tout le potentiel entrevu les deux années présentes. Au sein des U18, il délivre 38 points en 40 matchs. Mais ceux sont surtout ses 17 buts qui commencent à caractériser de plus en plus ses talents naturels de buteur. Outre ses performances en club, il connait également ses premières expériences internationales avec 12 parties joués au sein des U16 de la Finlande. Sa fiche de 5 buts et 5 passes sont à l’image de sa saison.
En constante progression et toujours plus mature, il se joint dès la saison suivante avec les U20, alors qu’il n’a encore que 16 ans. Loin de faire la figuration (36 points-22 buts en 38 matchs), il se classe dans le Top 20 des meilleurs pointeurs de la saison et dans le Top 5 des meilleurs buteurs ! Il n’en faut alors pas plus pour qu’il soit déjà considérer comme un prospect de premier plan pour la draft de la saison suivante. En attendant, il s’offre un petit avant-goût de Liiga lors d’un match où il y inscrit d’ailleurs un but. Cette même année, il participe également à son premier championnat du monde des U18. Incapable d’être décisive, la Finlande termine en 4ème place et Kemell se contente de 3 buts en 7 matchs.
Doté d’un effectif relativement jeune et aux aspirations limitées, le JYP fait une place complète au jeune local pour son année de repêchage. Joakim Kemell va alors connaitre une saison 2021/2022 jonchée entre performances élites et périodes plus difficiles. Il connait en effet deux premiers mois tonitruant où il survole le classement des pointeurs de la Liiga, à seulement 17 ans ! Casque dorée sur la tête, il obtient même le titre de meilleur joueur de la Ligue du mois d’octobre. Machine à marquer, notamment en avantage numérique, tous les voyants sont alors au vert. Puis vient une blessure au moins de novembre qui semble changer totalement la dynamique de sa saison. Après une absence d’environ un mois, il ne semble plus que l’ombre de lui même lors de la deuxième partie de l’année. En témoigne, sa dizaine de matchs sans marquer un seul point.
Il finit malgré tout l’année avec une belle prestation aux championnats du monde des U18. Avec ses 8 points, dont 6 buts, en 5 matchs, il participe activement à l’obtention de la médaille de bronze pour la Finlande. Certes, on aurait pu en entendre encore un peu plus pour un joueur de son pédigré, mais ces performances sont encourageantes considérant sa fin de saison en Liiga.
Cette saison en deux temps ne devrait pas trop affecter sa position à la draft. Mais il est fort à parier que les observateurs suivront attentivement le développement du jeune finlandais la saison prochaine.
🏒 Patinage

Habituellement, lorsqu’on parle d‘un joueur électrisant et très dangereux offensivement, on s’attend à un niveau de patinage exceptionnel. Étrangement, ce n’est pas forcement ce qui caractérise le mieux Joakim Kemell. À vrai dire, il est un patineur plus que respectable mais présente quelques lacunes. Ces dernières viennent alors entacher ses autres qualités en attaque et dénotent le patineur qu’il est.
Ses plus grandes forces patins aux pieds sont sa mobilité et son agilité. Il est ainsi capable de générer d’incroyables changements direction et de faire mal paraitre les défenseurs. Avec de telles qualités, il n’est pas étonnant de le voir faire la une de quelques highlights durant la saison. Ces mouvements se marient avec un contrôle de rondelle intéressant. En revanche, c’est son coup de patin qui fait un peu plus défaut. Sa “démarche” n’est pas des plus optimales et lui empêche alors de générer de la vitesse et de la puissance. Ceci limite également sa capacité à se détacher de ses adversaires lorsqu’il ne peut profiter de sa mobilité.
Globalement, il n’a rien à envier à certains joueurs évoluant dans la LNH mais il sera intéressant de voir comme ses capacités de patineur se traduisent sur une patinoire nord-américaine.
⚔️ Jeu offensif

Vous l’aurez compris, Joakim Kemell est la définition même du scoreur né. Possédant la panoplie complète du parfait artilleur, il est ainsi capable de marquer dans de nos nombres situations. Il peut user ainsi de son tir sur réception foudroyant, de son tir du poignet léthal ou encore de ses feintes pour tromper le gardien. Sans surprise, c’est lors des avantages numériques que son niveau d’efficacité est à son paroxysme. Bien que parfois limité par sa vitesse, son agilité et son maniement rondelle compensent largement afin de créer quelques jeux étincelants en zone offensive.
En marqueur pur qu’il est, il n’hésite jamais à tirer à outrance vers le filet, bien qu’il ne s’agisse pas toujours de la meilleure option. Une situation qui laisse parfois songeur et qui peut remettre en question son QI hockey. S’agit-il d’une part d’égoïsme ou d’un problème de vision lui empêchant de faire de meilleurs choix? Quoiqu’il en soit, le jeune finlandais se devra d’améliorer cette facette s’il ne veut pas limiter ses succès aux phases de supériorité numérique.
Malgré certaines interrogations, Kemell excelle dans sa spécialité, marquer des buts. S’il est capable de maintenir un minimum de constance, l’équipe qui le sélectionnera pour ce qu’il est ne devrait pas être déçue.
🛡️ Jeu défensif

Si ses qualités offensives sont indéniables, on ne peut pas forcément en dire autant de son impact en zone défensive. Loin d’être un fardeau pour son équipe, il ne semble cependant pas posséder l’intelligence de jeu ou le physique nécessaire pour éteindre à lui seul la montée d’un attaquant adversaire. Son positionnement est parfois hasardeux, tout comme l’utilisation de son bâton qui n’est pas toujours approprié.
En revanche, on ne peut pas lui reprocher son implication et son intensité. Il se plait ainsi à poursuivre et à défier ses adversaires pour tenter de les neutraliser ou leur voler la rondelle. Il est parfois limité par son physique ou son manque de vitesse mais il a le mérite d’essayer de s’impliquer. Ce genre d’attitude est parfois tout aussi importante que les qualités techniques, surtout lorsque vient le temps de faire ses preuves auprès de nouveaux entraineurs et coéquipiers.
Bien qu’il ne sera jamais un candidat au Selke, le jeune finlandais démontre une belle combativité défensive. Un profil finalement pas si inhabituel pour un ailier de type « sniper ».
✔️ Forces
- Tir sur réception
- Puissance et précision de ses tirs
- Mobilité.
- Agilité.
- Feintes.
- Ténacité en défense.
❌ Faiblesses
- Coup de patin.
- Constance.
- Intelligence défensive.
Projection
Potentiel

Rôle en LNH
Minimum : Ailier Top 9 – Spécialiste en avantage numérique // Maximum : Marqueur régulier de 40 buts
Projection repêchage LNH 2021 : Top 10
En dépit de certains défauts et interrogations, Joakim Kemell reste un prospect de premier plan en vue du repêchage. Les doutes soulevées devraient l’exclure d’un potentiel Top 5 mais il serait surprenant qu’il s’éloigne du Top 10. Avec un tel talent de buteur et un tir foudroyant, il devrait plaire à plusieurs équipe en recherche de punch offensif. Si tout se passe bien, il pourrait alors prétendre à des saisons de 30-40 buts, à l’imagine de son compatriote, Patrick Laine. N’ayant joué qu’une seule saison chez les professionnels, la patience sera cependant de mise avec Kemell avant d’espérer le voir en LNH. Apprendre à performer avec constance sera l’une des clés de son développement pour la prochaine saison.
Franchise idéale : Choix 6 / ronde 1 / Ottawa Senators. Parmi les équipes en quête d’un buteur pur, on retrouve les Sénateurs d’Ottawa et leur 6ème choix au total. Bien qu’ils possèdent un effectif jeune avec des joueurs au bon potentiel, ils ne semblent pas avoir de joueur de haut calibre à la position d’ailier droit. L’ajout de Kemell leur ajouterai ainsi un atout supplémentaire dans une reconstruction qui tarde un peu à porter fruit. Si Ottawa sont patients avec lui et attendent quelques saisons avant de l’intégrer, il débarquerait également dans un groupe plus aguerri. Une situation qui lui serait probablement plus profitable que s’il fait le saut dès 2022 ou 2023.
Tous les profils du repêchage 2022 par le CCS sont ici !
Juraj Slafkovsky – Potentiel 5 étoiles
Logan Cooley – Potentiel 5 étoiles
Simon Nemec – Potentiel 4,5 étoiles
Matthew Savoie – Potentiel 4,5 étoiles
Frank Nazar – Potentiel 4,5 étoiles
Brad Lambert – Potentiel 4 étoiles
Conor Geekie – Potentiel 4 étoiles