NBA

Que signifie l’arrivée de Jaden Ivey et Jalen Duren chez les Pistons ?

Parmi les grands gagnants de la draft NBA 2022, on retrouve les Detroit Pistons. En effet, la franchise du Michigan ressort de la grande messe avec deux gros potentiels dont l’association avec la star locale, Cade Cunningham, fait saliver tous les fans de Detroit. Mais pourquoi les sélections de Jaden Ivey et Jalen Duren ressemblent tant aux choix parfaits pour la reconstruction des Pistons ? Tentative d’explications.

Jaden Ivey, le sidekick parfait aux côtés de Cade

Source : NBC Sport

Malgré un début de saison 2021-2022 en demie-teinte, Cade Cunningham a très rapidement rassuré sur son talent et son potentiel, en deuxième partie de saison rookie. Un niveau de playmaking et de gestion de l’attaque assez incroyable pour son jeune âge, une palette diversifiée au scoring, des efforts défensifs et déjà un comportement de leader et de vrai général sur le terrain. Seulement, aussi fort soit-il et malgré les bonnes saisons de certains de ces coéquipiers, Cade est trop seul. Inexpérimenté, certes, mais surtout trop esseulé en terme de talent pour gagner de nombreux matchs en NBA. Si l’association avec Killian Hayes a parfois été prometteuse, on sent que le français paraissait quelquefois bridé, lui dont l’une des qualités premières reste la gestion des attaques, notamment sur P&R. Son jeu sans ballon doit encore s’améliorer et il ne parait pas viable à terme de faire jouer Hayes et Cunningham sur de grosses minutes ensemble.

Et c’est là que la venue de Jaden Ivey fait office de solution parfaite. En effet, comme on l’expliquait dans notre scouting report (ici), Jaden Ivey est impactant par sa capacité à se rendre utile sans ballon, notamment grâce à une vitesse et des qualités athlétiques tonitruantes. Le joueur est physique, rapide et lorsqu’il est servi dans le bon timing sur des cuts ou des curls, il devient inarrêtable. Et qui de mieux qu’un certain Cade Cunningham pour le nourrir après ses courses loin du ballon? Autre point, la transition. Caractéristiques qui va souvent de paire avec un bon jeu offball, le jeu en transition de Jaden Ivey est phénoménal. Là encore, sa vitesse avec et sans ballon et son explosivité font de lui une vraie menace dès lors que son équipe a récupéré la possession du ballon. Les Pistons sont une équipe jeune avec de vrais athlètes et qui devraient jouer très vite la saison prochaine (en tout cas, ils ont les joueurs pour exceller sur ce type de jeu).
Jaden Ivey permettrait donc d’offrir à Cade Cunningham une option supplémentaire à la passe et ne pas se limiter qu’à du kick out pour Saddiq Bey dans le corner mais aussi de multiplier les schémas offensifs possibles pour Dwane Casey. Mais Cunningham ne serait pas le seul bénéficiaire de l’arrivée d’Ivey. Saddiq Bey lui-même pourrait avoir plus d’espace pour shooter à 3pts puisque les défenses seraient forcées de fermer la raquette pour limiter les pénétrations, avec ou sans ballon, de l’ancien guard de Purdue. Autre bénéficiaire de la draft d’Ivey, notre français, Killian Hayes. Effectivement, comme mentionné ci-dessus, Killian Hayes excelle surtout lorsqu’il a le ballon dans les mains, qu’il peut créer de l’attaque, notamment sur Pick&Roll. La venue d’Ivey dans l’effectif des Pistons permettrait donc à Hayes d’être décalé dans un rôle de 6e homme (rôle qu’il a déjà eu à Detroit) et donc d’avoir davantages de responsabilités offensives en tant que créateur balle en main.

Jalen Duren, une assise défensive et une menace aérienne de qualité

Source : Basket-Info

L’acolyte de Cade Cunningham sur les lignes extérieures, check. Il faudrait désormais un partenaire de Pick&Roll et d’Alley-Oop. Isaiah Stewart sort d’une saison très satisfaisante mais son plafond semble limité et il est difficile de voir en lui plus qu’un pivot back-up (ce qui est déjà très bien). Alors quand le meilleur pivot de la cuvée (derrière Holmgren) se retrouve disponible au pick 13, Troy Weaver n’hésite pas une seconde : Il se joint aux Knicks et aux Hornets pour former un trade à trois qui lui permettra de mettre la main sur le pick 13 et sélectionner Jalen Duren. Profil que nous avons bien détaillé dans son scouting report ici. Pivot plutôt frustre offensivement, Jalen Duren a pour lui l’avantage de la jeunesse et un corps à faire pâlir les plus grands dieux grecs. Si ses moves postes bas et sa rigueur dans la pose d’écran laissent à désirer, il n’en est pas moins un bon finisseur de Pick&Roll et surtout une vraie menace aérienne. Et c’est là que ça devient intéressant pour Cade Cunningham et l’attaque des Pistons. En effet, alors qu’on connaissait l’importance de la présence d’un sniper comme Saddiq Bey pour les situations de drive&kick de Cade Cunningham et après avoir abordé l’impact d’un guard virevoltant sans ballon comme Ivey, l’ajout d’une menace aérienne pourrait permettre aux Pistons de remettre la mode “Lob City” au goût du jour.

Plus qu’offensivement, l’intégration de Jalen Duren dans le roster des Pistons va permettre à Casey de disposer d’une lineup de titulaires défensivement très solide. Avec ses 2m26 d’envergure, Jalen Duren est un excellent protecteur de cercle et une force de la nature qu’on ne peut pas enfoncer si facilement. Et ce alors qu’il n’a encore que 18 ans. En défense, il sera la pierre angulaire d’un effectif qui, désormais, ne présente que très peu de faiblesses défensives. Effectivement, en partant du principe que Cade Cunningham, Jaden Ivey, Saddiq Bey et Jalen Duren seront 4 des 5 titulaires au lancement de la saison NBA, en ajoutant Killian Hayes en sortie de banc et en attendant le nom du 5e titulaire, Dwane Casey a là une escouade aussi complémentaire offensivement que défensivement.

Sélection du visage de leur franchise et probablement futur franchise player, sélection de joueurs de compléments qui fit parfaitement avec leur leader, le tout dans une timeline relativement similaire. Les Pistons ont fait un grand pas en avant dans leur reconstruction. Il ne manque plus que la réussite et les victoires pour confirmer cela. Attention toutefois à ne pas crier victoire trop vite. Bien que l’association paraît parfaite, le terrain rendra le vrai verdict et l’effectif reste très jeune. Les joueurs feront des erreurs de jeunesses et vont devoir apprendre. Et comme on dit souvent, c’est dans la défaite qu’on apprend. Alors il ne faudra pas être trop exigeant avec les Pistons, mais avis aux fans de la franchise du Michigan : vous pouvez commencer à vous hyper doucement et, pourquoi pas, espérer une qualification au Play-In dès 2023 ?

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