Dans quelques jours, débuteront les mondiaux féminin. Du 25 au 4 Septembre, 10 équipes nationales lutteront pour remporter le titre mondial. Suite et fin de ce tour d’horizon des forces en présences avec la poule des favorites : le groupe A. (Crédit photo de couverture : olympic.ca)
A noter que ces 5 équipes ne sont pas concernées par la relégation. Elles sont toutes directement qualifiées pour les quarts de finale, les matchs détermineront leur positions. La Russie est toujours exclue des compétitions internationales, c’est pourquoi nous retrouvons le Japon (6ème nation mondiale) dans le groupe A.
🇨🇦 Canada : Rester au sommet
Après la renaissance l’an dernier aux mondiaux de Calgary, puis la véritable démonstration cet hiver à Pékin, le Canada arrive au Danemark plein de confiance. L’effectif a pas mal changé depuis la conquête de l’or olympique. Les absences de Natalie Spooner (qui attend un heureux évènement), Rebecca Johnston, Claire Thompson (qui a établi un record de points pour une défenseure aux derniers J.O et Mélodie Daoust donne le sentiment que la belle force offensive canadienne pourrait être affaiblie. Par contre, il faut noter le retour de Sarah Potomak, 5 ans après sa dernière sélection mais également les grands débuts de Jessie Eldridge.

La joueuse clef 🗝️

Evidemment la solution de facilité serait de parler de “Captain Canada” Marie-Philip Poulin. Cependant une joueuse va être particulièrement scrutée : Sarah Nurse. L’Ontarienne, sort d’un tournoi olympique qu’elle a éclaboussée de son immense talent. Fracassant le record de points inscrits dans un même tournoi olympique, elle a enregistré cinq buts et 13 mentions d’aide, et ses 18 points récoltés ont ainsi dépassé le record précédent établi par Hayley Wickenheiser à Turin en 2006.
🇺🇸 Etats-Unis : Briser la spirale
Deux défaites en finales, une en prolongation à Calgary, l’autre à Pékin de plus face aux rivales canadiennes, rien de plus frustrant pour des américaines qui pourtant semblaient promises à dominer le hockey féminin pour de longues années. Au vu des derniers résultats, le couperet est tombé, exit Joel Johnson, dont la gestion de son équipe durant les J.O était discutable, et bienvenue à Joe Wroblewski. Le nouveau coach aura fort à faire en redonnant confiance à une équipe qui semble marqué par le doute. De plus le départ à la retraite de Dani Cameranesi ne va aider, tant elle était une leader discrète mais efficace dans l’alignement US. Toutefois, il pourra compter sur 18 olympiennes dont les stars Hillary Knight, Kendall Coyne Schofield, Amanda Kessel et Alex Carpenter, mais également sur le retour de 2 “anciennes” Aerin Frankel et Lacey Eden. A noter l’arrivée en équipe première de Taylor Heise, Rory Guilday et celle que beaucoup d’observateurs voient devenir la future superstar du team USA Hannah Bilka.

La joueuse clef 🗝️

Difficile de trouver une joueuse en particulier tant l’effectif US est pléthorique en talents purs. Mais force est de constater que la joueuse clef sera Abby Roque. L’attaquante profite pleinement de l’expérience apportée par les superstars de l’effectif, est fait le travail que ce soit devant le filet adverse ou en échec avant. Véritable guerrière sur la glace, toujours prête a bondir sur le moindre palet qui traine, Roque a l’étoffe des plus grandes. De plus elle est une véritable source d’inspiration pour les jeunes amérindiennes qui rêvent de porter un jour, la tunique à la bannière étoilée. Ce mondial pourrait lui permettre de véritablement se mettre plus dans la lumière.
🇫🇮 Finlande : Retrouver le “sisu“
Comment définir le parcours de la Finlande ? Passée tout proche d’un véritable exploit en 2019, à un tournoi olympique, certes terminé avec une belle médaille de bronze, mais qui a montré des lacunes vraiment inquiétantes. A l’image de la véritable fessée prise contre les Canadiennes (11-1) qui fait tâche pour une équipe qui vise rien de plus qu’a mettre fin au règne nord-américain. Certes l’éviction de la gardienne Noora Räty a fait couler beaucoup d’encre, tant ses performances devant le filet étaient incroyables, mais les finlandaises semblent avoir perdu l’esprit combattif (le fameux sisu) qu’elle affichaient en 2019 ! Malgré les leaders comme Michelle Karvinen, la Finlande semble être rentrée dans le rang, peut-être que ce mondial va leur redonner un élan pour finalement atteindre la gloire.

La joueuse clef 🗝️

Le renouveau de la Finlande va passer par des performances devant le filet. De ce côté là, la Naisleijonat est particulièrement bien fournie. Malgré la mise à l’écart de Noora Räty, le duo Anni Keisala et Meeri Räisänen est solide. Toutefois, Keisala doit passer à un autre niveau, elle doit être capable de voler les matchs surtout face aux grosses nations. Pas exempte de tous reproches à Pékin, la gardienne du HV71 doit corriger les petites erreurs de placement qui a ce niveau là ne pardonnent pas. Evidemment elle va devoir surtout être plus aidée par sa défensive qui doit resserrer les rangs autour d’elle.
🇨🇭 Suisse : Grandir en s’amusant
La Suisse est une énigme, des joueuses talentueuses, un effectif qui semble vivre en bonne harmonie, mais qui connait de grandes difficultés à compter. Les helvètes ont deux attaquantes de classe internationales : Lara Stalder et Alina Müller et une super gardienne en Andrea Brändli. Après les autres joueuses font un travail sérieux, mais connaissent plus de difficultés à prendre le jeu en main. Résultat, on demande plus aux stars de l’équipe et immanquablement la fatigue s’installe. La quatrième place à Pékin, va sans doute donner confiance en une équipe qui va devoir s’employer collectivement si elles veulent s’installer durablement dans le top 4. Car attention derrière les suissesses, la résistance s’active.

La joueuse clef 🗝️

Alina Müller va encore porter l’offensive suisse sur ses épaules, avec sa partenaire d’attaque Lara Stalder, elles vont devoir s’employer pour faire trembler les filets adverses. L’habituelle attaquante de Northeastern University en NCAA (coéquipière de notre Chloé Aurard nationale) fait partie de l’élite mondiale en terme de jeu. Le titre individuel de meilleure joueuse de Suisse prouve sa garde valeur. Toutefois il va falloir que le sélectionneur suisse, Colin Muller, va devoir trouver des solutions pour enfin retirer la pression sur les épaules de ses deux stars offensives, ainsi que sur sa gardienne.
🇯🇵 Japon : Sans pression
Grande débutantes dans le groupe A, suite à l’exclusion de la Russie, le Japon se présente sans aucune pression à ces mondiaux. Les nippones ne joueront pas avec la peur de la relégation et pourront développer une nouvelle génération de joueuses, par ailleurs le grand changement a déjà commencé, Nana Fujimoto, la légendaire gardienne a pris ses distances avec la sélection nationale et la capitaine historique Chiho Ozawa a raccroché les gants après près de 15 ans de présence dans l’effectif du “Smile Japan“. Pour ce mondial danois, le Japon va donner de l’expérience à de nouvelles joueuses et quel beau cadeau que de s’aguerrir contre les grandes nations. L’objectif sera de passer les quarts et entrer dans le dernier carré.

La joueuse clef 🗝️

Comment prendre la place d’une gardienne qui a été une véritable légende du hockey japonais ? Voilà la question que doit se poser Akane Konishi. A 27 ans, la gardienne de Vänersborg en SDHL sait qu’elle va avoir du travail. Face aux artificières canadiennes, américaines ou finlandaises, Konishi va devoir être un véritable rempart pour que le Japon puisse exister dans la poule A. Cependant, elle n’est pas jetée dans le grand bain sans aucune expérience. En effet Konishi compte déjà quelques matchs à ce niveau, mais la pression sera désormais différente.
Notre pronostic 🔮
1 : Canada
2 : USA
3 : Finlande
4 : Suisse
5 : Japon