Rugby

À quoi ressemblait le monde du rugby lors du dernier succès des Bleus à Twickenham dans le Tournoi ?

18 ans que l’équipe de France n’avait pas conquis Twickenham, dans le Tournoi des Six Nations. Samedi après-midi, les hommes de Fabien Galthié ont signé une victoire éclatante (53-10), la plus large dans l’histoire des confrontations entre les deux nations. En 2005, l’écart était bien plus mince. À dire vrai, il ne pouvait pas l’être davantage (18-17). Mais qu’est-ce qui a changé, depuis tout ce temps ?

C’était à Twickenham, faubourg de Londres, dans les jardins du XV de la Rose. Ce jour-là, 13 février 2005, les Bleus s’offraient le scalp du rival séculaire. Un authentique exploit. Car à l’époque, l’Angleterre n’était pas cette bête blessée, cette belle endormie, en quête de certitudes, en mal d’enthousiasme. C’était la championne du monde en titre, celle qui avait renvoyé le XV de France à ses chères études, en demi-finale dudit mondial. Mais cette deuxième journée du Tournoi 2005, il était hors de question de s’y avancer en victime expiatoire. Primo, c’était un Crunch, que diable ! Puis l’année d’avant, c’était la France qui avait gagné. Et qui avait, par là même, signé sa victoire dans le Tournoi. En théorie, le rapport de force n’était donc pas si défavorable. Reste qu’en pratique, s’imaginer vainqueur à Twickenham est toujours un peu présomptueux. Il n’y a guère, pour les Français, de terre plus hostile.

L’antre de Twickenham est bien sûr intimidant. Et bien qu’il fut porté par un public toujours fervent, le XV de la Rose a perdu. Il avait pourtant rejoint les vestiaires avec une avance confortable (17-6), construite par les essais d’Olly Barkley et Josh Lewsey. En deuxième période, les offensives de Jason Robinson et consorts se heurtaient à la défense française, héroïque en ce jour. Les vagues anglaises se succédaient mais la France pliait sans rompre. Mieux, elle ne manquait aucune occasion de marquer des points. Yachvili, remplaçant au match précédent, marquait six pénalités dont cinq dans le deuxième acte. Privée de Jonny Wilkinson, l’Angleterre s’en était remise à Charlie Hodgson, auteur d’un 3/11 au pied. Voyant les visiteurs prendre le score à cinq minutes du terme, elle ne pouvait que constater les dégâts, et, de guerre las, s’inclinait (17-18).

Succès Bleus Twickenham
La feuille de match (source : Wikipédia)

Lorsque le calendrier impose un déplacement en Angleterre, les pronostics ne sont pas en la faveur des Bleus. Alors venir s’y imposer, c’est souvent le signe d’un tournoi réussi. Et c’est peut-être un piège. Car quinze jours plus tard, les hommes de Bernard Laporte étaient défaits (18-24) au Stade de France, par le pays de Galles, futur vainqueur du Tournoi. Un tournoi que les observateurs promettaient à Fabien Pelous et ses coéquipiers, après leur exploit à Londres. Ces derniers sont bien revenus gagner à Twickenham, en 2007 (21-15), en match de préparation pour la Coupe du monde. Il s’agissait du onzième succès français en terre anglaise, le seul hors du cadre du Tournoi. Samedi 11 mars 2023, la bande à Dupont s’est offert le onzième dans le Tournoi… 18 ans après le dixième. Pour vous rafraîchir la mémoire, en 2005…

  • Le Biarritz olympique était en route vers le bouclier de Brennus.
  • Il y avait de l’eau chaude à Aguiléra.
  • Le CS Bourgoin-Jallieu était demi-finaliste du Top 16.
  • L’ASM n’avait perdu que sept finales.
  • Il y avait un derby Béziers – Narbonne en première division.
  • Le Stade français choquait le monde du rugby avec un maillot rose.
  • Le RC Toulon, le LOU et le Métro Racing 92 jouaient en Pro D2.
  • Les All Blacks couraient après la Coupe du monde depuis 1987.
  • Le cerveau de Jonathan Sexton était intact.
  • Le casier judiciaire de Bernard Laporte était vierge.
  • Guy Novès demandait les trois points.

(2 commentaires)

  1. Quel régal de suivre le dernier crunch du 11 mars 2023 !
    En 2005, les Bleus l’avaient gagné avec un score très serré. Ce qui reflète certes l’âpreté du combat entre les 02 équipes mais la victoire du samedi dernier symbolise le Rugby 🏉 Champagne caractéristique du french flair et du beau jeu rugbystique à inscrire dans les annales de ce sport.
    Vive la France 🇫🇷 Rugby

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