Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Alors que la March Madness, comme à son habitude, réserve son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
AMEN THOMPSON
Date de naissance : 30 janvier 2003 – Classe : Overtime Elite
Université : City Reapers (OTE) – Bilan 2022/2023 : 14v/1d
Poste : Meneur / Arrière
Mensurations
Taille : 201 cm – Poids : 92 kg – Envergure : 209 cm
Statistiques saison
15 matchs joués // 16,4 pts // 5,9 rebs // 5,9 asts // 2,3 stls // 0,9 blks
27,5 minutes jouées/match // 56,6% FG // 25% 3pts // 65,6% FT // 3,2 Tov // 2,1 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Petit frère d’un basketteur ayant évolué en NCAA et en G-League, Amen Thompson est surtout connu pour être le frère jumeau d’Ausar et la figure de proue de l’Overtime Elite. Passé par la Pine Crest School en Floride, où il y remportera le championnat de Floride en scorant pas moins de 40 points, Amen Thompson est également nommé co-meilleur joueur de l’année, a égalité avec un certain… Ausar Thompson! Attendu très haut à la draft NBA 2023 depuis plus de deux ans maintenant, Amen est une machine à highlights et explose tout en OTE depuis deux saisons désormais. Mais beaucoup de doutes entourent l’Overtime Elite, son niveau d’adversité et par conséquence, le réel potentiel d’Amen Thompson pour le niveau supérieur.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Remballez vos Superman, Thor et autres Hulk, le superhéros aux capacités athlétiques surdéveloppées se nomme Amen Thompson. Si on peut avoir des doutes sur certains aspects basket du joueur (qu’on détaillera plus bas), il n’y en a aucun au sujet des qualités athlétiques du garçon. Tout d’abord, faire 2m01 pour un meneur, cela reste assez peu commun même si c’est une chose qui est probablement vouée a se démocratiser à l’avenir. Mais surtout, Amen Thompson est le responsable de la création de l’expression “être monté sur ressorts”. Doté d’un premier pas qu’on peut aisément qualifié d’élite, Amen Thompson n’a aucune difficulté à monter au cercle de manière féroce ce qui l’aide beaucoup aussi bien dans ses finitions que dans son playmaking. De plus, son rapport poids/taille pour son poste lui donne un avantage certain contre la plupart de ses vis-à-vis.
Amen Thompson est donc une machine a dunks grâce à ses qualités physiques, mais c’est aussi un joueur au potentiel offensif effrayant. Effectivement, le joueur a montré une belle progression en tant que porteur de balle depuis deux ans, notamment sur sa gestion du P&R. Il voit et sent parfaitement le jeu et dispose d’une bonne maîtrise de son corps pour surprendre l’adversaire et alterner entre passe, drive et finition au cercle/dunk. Capable de passer aussi bien main gauche que main droite, dans le dribble ou en extension, la vision du jeu et les attributs théoriques de playmaker sont là (5,9 asts/match). Théorique oui, car si sur le papier, Amen Thompson a les qualités athlétiques, la variété du jeu de passe et le QI basket pour être un très bon playmaker, l’exécution reste encore très brouillonne et brute.
En effet, il perd encore beaucoup trop de ballons (3,2 tos/matchs) que ce soit sur des passes trop risquées ou surtout sur son dribble, parfois trop forcé. Il en va de même pour le scoring. Son premier pas, sa gestion du tempo et la maîtrise de son corps lui permettent d’accéder au cercle très facilement et de provoquer des lancers-francs de manière régulière. Cependant, il a de gros soucis de finition. Malgré ses 4,1 lancers tentés par match, Amen ne tourne qu’à un petit 65,6%. Un pourcentage plus proche de celui d’un pivot que d’un futur ball handler NBA. Idem pour la finition près du cercle qui laisse grandement à désirer. le joueur n’a pas un bon touché (runner/floater inexistant) et il n’est pas rare de le voir manqué sa finition dans la raquette, mettant à la poubelle tout son travail de drive et d’accélération grâce à ses qualités athlétiques. Ces problèmes de propreté, aussi bien au scoring qu’au ball handling peuvent être relativement alarmant quand on sait la différence de niveau entre l’Overtime Elite et la NBA en terme de qualités athlétiques, de protection de cercle et de défense.
On ne peut évidemment pas boucler l’aspect offensif sans parler du tir. C’est peut-être le plus gros problème d’Amen Thompson. A l’heure actuelle, il ne peut pas être qualifié de shooteur à 3pts ne serait-ce que décent. Les pourcentages ne sont effectivement pas bons (25% à 3pts sur 2,7 tentatives par match) et sur un petit volume. De plus, la réussite aux lancers-francs, habituellement bonne indicateur de la fiabilité potentielle d’un tir extérieur, n’est également pas au rendez-vous (rappel : 66%). Les tirs à mi-distance étant quasiment absents de son bagage technique, Amen Thompson dispose donc d’un scoring assez unidimensionnel, l’obligeant à devoir driver fort et finir en dunk pour pouvoir être efficace. Même s’il pourra performer sans un tir à 3pts élite, il paraît compliqué de ne pas être une menace à minimum correcte sur le tir extérieur lorsqu’on se projette en tant que ball handler primaire ou secondaire d’une équipe NBA en 2023.
Passons de l’autre côté du terrain. Encore une fois, les qualités athlétiques élites donnent à Amen Thompson tous les outils physiques nécessaires pour être un bon défenseur. Sa taille lui permet de pouvoir gêner des postes 2-3 et sa mobilité de pouvoir défendre sur les meneurs plus petits que lui. Ainsi, là encore, nous avons un joueur doté d’une polyvalence défensive théoriquement bonne. Il peut se montrer parfois très étouffant sur la défense sur l’homme, mais Amen ne fait tout simplement pas les efforts et ne défend que par envie, de manière très irrégulière. Il est plus souvent à la recherche du highlight (contre, interception) que de la défense propre et intelligente, au risque de se trouer sur quelques interceptions ou de provoquer des fautes naïves. Le constat est semblable sur sa défense loin du ballon durant laquelle il paraît souvent désintéressé au point de ne pas exécuter les rotations correctement et mettre à défaut son équipe.
✔️ FORCES
- Qualités physiques et athlétiques élites
- Playmaking et gestion du P&R
- Maîtrise du tempo lors de ses drives (accélération/décélération)
- Potentiel défensif
❌ FAIBLESSES
- Tir extérieur
- Touché / finition près du cercle
- Lancers francs
- Propreté au scoring
- Implication et régularité défensive
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur
PRÉDICTION DRAFT 2023
Top 5 (place 3-6)
Equipes potentiellement intéressées : Charlotte Hornets, Orlando Magic, Washington Wizards
Les Hornets ont déjà leur meneur du futur avec LaMelo Ball. Et si utiliser Amen Thompson en second arrière plutôt qu’en ball handler primaire était la solution pour le rendre plus efficace offensivement? Effectivement, l’association LaMelo Ball – Amen Thompson nous donnerait un duo détonnant. En effet, la vista et le jeu de passe de LaMelo aux services des qualités athlétiques d’Amen dans un rôle de finisseur sur cut ou en alley-oop, voilà une stratégie qui pourrait s’avérer efficace et payante pour les Hornets.
Le Magic devrait avoir son frontcourt pour l’avenir. Le duo Wagner-Banchero épaulé par le solide Wendell Carter Jr, voilà une triplette avec l’un des meilleurs rapports Talent/Âge de la ligue. Sur les lignes arrières, les places sont beaucoup plus ouvertes. Jalen Suggs peine à confirmer son statut d’ancien top 5 de draft et Cole Anthony ressemble de plus en plus à un électron libre en sortie de banc qu’un vrai ball-handler primaire. Markelle Fultz quant à lui entrevoit le bout du tunnel et quand les blessures le laissent tranquille, il montre petit à petit qu’il a le niveau d’un meneur titulaire d’une équipe compétitive en NBA. Et Amen Thompson là-dedans? Même scénario que pour les Hornets. Fultz est un bon passeur avec une bonne vista, mettons lui un marsupilami monté sur ressort à ses côtés, afin qu’il se régale sur des coupes et des jeux loin du ballon.
À Washington, le scénario serait différent. En effet, la franchise de la capitale est toujours à la recherche de son talent du futur à la mène. Et si Amen Thompson était l’élu ? Aux Wizards, il aurait l’avantage de ne pas souffrir de la concurrence, lui laissant le temps et les opportunités nécessaires pour se développer. Reste à savoir si Kuzma et Porzingis seront de la partie et si, par conséquence, les Wizards entreront officiellement dans une vraie reconstruction ou s’il resteront dans un semblant d’effectif compétitif, empêchant les jeunes de se développer.
TIER DU CCS : Tier « Potentiel All-Star »
Le portrait dressé d’Amen Thompson peut paraître un peu négatif mais il faut bien appuyer sur le potentiel et le talent du garçon. Le joueur dispose de tous les outils physiques, mentaux et cognitifs pour être un All-Star et un excellent two-way player en NBA. Seulement, avoir les outils est une chose. Savoir les utiliser à bon escient et avec une efficacité et une régularité élevées en est une autre. L’autre ombre au tableau d’Amen Thompson, c’est évidemment l’adversité de l’Overtime Elite. Effectivement, si les matchs face au Mega Basket et aux 36ers durant lesquels Amen Thompson a performé, ont pu rassurer les scouts sur sa capacité à jouer à haut niveau, cela ne fait que deux matchs sur les deux saisons d’Amen Thompson au sein de l’Overtime Elite. Le reste du temps, il faut avoir conscience du fait qu’Amen Thompson, 20 ans, écrasait des dunks face à des joueurs qui n’auraient même pas l’âge de voter en France. La marche NBA ne sera-t-elle pas trop haute pour Amen? Le futur proche nous le dira. Et si ce n’est pas le cas, alors on pourrait rapidement avoir un nouveau freak All-Star sur les parquets NBA.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Tier « Starter/6ème homme »
Tier « Rotation importante »
Tier « Fin de rotation »
Tier « G-League/2Way »