Judo Sports de combat

Judo – L’état de grâce de Blandine Pont

Le judo est un art martial aussi merveilleux que cruel. Il n’épargne pas la moindre erreur mais comble de bonheur ceux qui se vouent corps et âme à leur discipline. Blandine Pont, pensionnaire du club de Champigny, fait partie de cette trempe. La judokate héraultaise, passionnée d’art et de photographie, ne cesse de progresser depuis deux ans. Championne de France en titre, elle débute l’année 2023 en remportant son premier Grand Chelem à Paris. Forte de ce succès et ayant fait le plein de confiance, elle récidive à Tel-Aviv en dominant de la tête et des épaules sur chaque combat. C’est donc avec ce sentiment de domination qu’elle s’est présentée au Grand Slam d’Antalya.

« Jamais deux sans trois », dit un célèbre dicton. Blandine Pont a eu à cœur, tout au long de la journée, de ne pas faire mentir ce dernier. Habitée d’une sérénité à toute épreuve, la grande copine d’Amandine Buchard (également vainqueur en -52 kg) a installé son judo lors de chaque combat avec un sérieux qui la caractérise. Tête de série, Blandine Pont est exemptée de premier tour. Lors du suivant, la mauricienne Priscilla Morand se présente face à elle. Sur le papier largement favorite, il n’a pas fallu longtemps à la française pour marquer un premier waza-ari. Une minute à peine plus tard, une transition au sol lui permet d’immobiliser son adversaire et de terminer le travail en beauté.

En 1/8ème de finale, l’israélienne Tamar Malca avait bien l’intention de casser la belle dynamique de l’héraultaise. Médaillée d’argent lors du Grand Slam de Tel-Aviv, Malca n’a jamais existé durant le combat cédant à deux reprises dont une fois de plus au ne-waza (au sol) pour conclure la rencontre. La journée s’annonce donc radieuse pour la judokate française qui ne montre aucun signe d’excitation bien au contraire.

Lors du quart de finale, la sud-africaine Geronay Whitebooi tente de créer l’exploit. Cette dernière, jamais médaillée lors de grandes compétitions semble toutefois sur la défensive et jamais en mesure de rivaliser face à son adversaire. Elle tiendra un peu plus d’une minute avant de céder sur un O-Soto-Gari à gauche dévastateur. Ippon !

La demi-finale est probablement le combat qui a donné le plus de fil à retordre à Blandine Pont. Son adversaire, la mongole Baavudorj va lui imposer une rencontre très physique. La récente double vainqueur en Grand Slam va d’ailleurs être rapidement pénalisée pour sortie de tapis et quelques instants plus tard pour non-combativité. Dos au mur, la française accélère pour enchaîner les séquences. Si elle est limite de se faire contrer par un Ura-Nage tout en puissance de la mongole, elle inverse le momentum et reprend le dessus. Misant sur ce O-Soto-Gari si performant, elle va enchaîner avec un Ko-Soto-Gari pour marquer Waza-ari. La française gère le combat ensuite et file vers sa troisième finale consécutive en Grand Slam.

Pour cet ultime affrontement, Blandine Pont fait face à l’israélienne Shira Rishony. Classée 13ème à la Ranking List, elle espère glaner son premier grand titre. Malheureusement pour elle, la pensionnaire de Champigny, plus grande et plus puissante, ne lui laisse jamais le temps et l’occasion d’installer son judo. Après deux minutes de combat, la française assène le coup de grâce au moyen d’un nouvel O-Soto-Gari à gauche.

Plus en confiance que jamais, l’étudiante en dentaire remporte son troisième titre consécutif et se fait un nom tout en haut des prétendantes au titre lors du prochain championnat du monde de Doha qui aura lieu au mois de mai. Sur une dynamique exceptionnelle, elle semble garder la tête froide tout en savourant chacune de ces médailles ô combien importantes dans la vie d’un athlète.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Café Crème Sport

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading