Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
RAYAN RUPERT

Date de naissance : 31 mai 2004 – Classe : International – NBL
Université : New Zealand Breakers (NBL) – Bilan 2022/2023 : 18v/10d
Poste : Arrière / Ailier
Mensurations
Taille : 199 cm – Poids : 87 kg – Envergure : 221 cm
Statistiques saison
28 matchs joués // 6,6 pts // 2,5 rebs // 1,0 asts // 0,8 stls // 0,2 blk
19,9 minutes jouées/match // 36,4% FG // 25% 3pts // 70,3% FT // 1,2 Tov // 2,0 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Les plus anciens connaissent Thierry Rupert, ancien international français de basket. Les fans du basket féminin connaissent sûrement Iliana Rupert, joueuse de l’équipe de France féminine de basket et des Aces de Las Vegas en WNBA. Ici, nous allons parler du petit frère, Rayan Rupert. Dans la lignée de sa sœur et de son père donc, Rayan commence le basket très tôt et intègre le Centre fédéral dès ses 14 ans. Après avoir gravi les échelons un à un au sein de la formation française et de son Pôle France, Rayan Rupert doit rentrer dans la cours des grands. Eté 2022, alors qu’il vient tout juste de souffler ses 18 bougies et qu’il sort d’un Euro mitigé (l’Equipe de France terminant 5e du tournoi), Rayan doit décider de son avenir professionnel et de son équipe pour la saison à venir, avec comme ligne de mire : la draft NBA 2023.
Il reçoit plusieurs offres de grands clubs français comme le Paris Basketball ou bien l’Elan béarnais, mais le Français va suivre une destination devenu de plus en plus attirante pour les prospects internationaux : la ligue australienne (NBL). En effet, à l’instar de ses compatriotes Hugo Besson et Ousmane Dieng, mais aussi d’autres joueurs NBA actuels comme Josh Giddey, LaMelo Ball ou RJ Hampton, Rayan décide de s’expatrier et d’évoluer au sein des New Zealand Breakers pour parfaire sa formation basket. Si d’un point de vue collectif, l’année a été plutôt riche en émotion (les Breakers terminant 2e de la saison régulière et finalistes vaincus lors des finales du championnat), sa saison individuelle n’a pas été bien plus épargnée par les rebondissements.
Effectivement, après seulement huit petits matchs et un très bon début de saison régulière, Rayan Rupert se blesse au poignet après une chute. Il doit passer sur la table d’opération et des rumeurs parlent même d’une potentielle fin de saison pour le Français. Mais ce serait remettre en question le mental de fer de l’ailier. Deux mois plus tard, le 4 janvier, il retrouve les parquets de NBL pour aider son équipe à battre les Perth Wildcats en affichant une ligne de stats intéressante : 14 pts/3 rbds/1 stl/1 blk à 2/3 à 3pts. Cependant, malgré quelques très bons matchs offensifs lors de son retour de blessure, la fin de saison va être plus compliquée avec une adresse en berne notamment. Lorsque la saison régulière se termine et que les phases finales approchent, Rayan Rupert va se montrer assez irrégulier, manquant notamment d’agressivité offensivement. Malgré des efforts et un impact défensif certain, son manque d’agressivité va lui valoir une réduction assez drastique de son temps de jeu, passant de quasiment 20min/match en moyenne en saison régulière à à peine 8min/match en moyenne sur les finales du championnat.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Rayan Rupert suscite l’intérêt des scouts NBA par son profil physique tout d’abord. En effet, en plus de qualités athlétiques intéressantes, le Français dispose d’un rapport taille/envergure optimal pour la NBA (1m99 pour 2m21 d’envergure), le tout avec une mobilité au-dessus de la moyenne pour ce type de mensurations. C’est un joueur qui peut aisément monter au cercle et qui n’a pas de problème à naviguer dans les défenses et se déplace de manière très fluide sur le terrain. On notera cependant un petit manque de force/poids sur lequel il devra travailler à son arrivée en NBA afin de pouvoir résister aux physiques de la Grande Ligue et mieux gérer ses finitions aux contacts.
Mais Rayan Rupert, ce n’est pas qu’un physique. Malgré une saison statistiquement en dents de scie, le Français a montré de très belles choses sur le terrain. Tout d’abord offensivement, où son playmaking est relativement sous-estimé. Joueur très collectif, il a montré par de nombreuses séquences qu’il comprenait bien le jeu, qu’il pouvait le fluidifier et qu’il était tout à fait capable de passer le ballon dans le rythme et le sens de l’attaque. Sa capacité à faire tourner le ballon et à être un vrai connecteur offensif était déjà présente lors de ses passages au Pôle France (113 assists en 3 saisons) et il n’a cessé de le montrer dans des contextes différents, comme lors de l’Euro U18 où il a généré 14 assists en 7 matchs et a été un élément primordial de l’attaque aux côtés de Cissoko et Houinsou, mais aussi donc plus récemment en NBL. On a même pu le voir initier notamment sur P&R où il alterne très bien entre drive, pull up et passe. Ce n’est pas au niveau des meilleurs playmakers de cette cuvée, mais il y a un vrai potentiel à ce niveau et c’est d’autant plus intriguant quand on sait que l’ailier n’a encore que 18 ans. Son handle est également plutôt bon pour sa taille ce qui lui permet de se créer des occasions de tirs de manière régulière, que ce soit sur pull up ou via un drive et une finition au cercle.
Cependant, c’est justement sur cette aspect “finition” que le bât blesse pour Rayan Rupert. Bien qu’il ait eu de gros coups de chaud, la finition au tir reste encore assez brute et irrégulière. Les pourcentages au tir sont loin d’être exceptionnels (25% à 3pts, 70% aux LFs et seulement 36% au tir cette saison) et, depuis sa blessure au poignet, sa mécanique de tir semble avoir changé. En effet, les appuis sont désalignés (notamment le pied droit qui pointe souvent vers le côté), le corps se désaxe et se tourne sur son épaule gauche, ce qui laisse supposer un déficit de force et/ou une gêne au poignet qu’il compense en avançant son épaule droite. Reste à savoir si ce changement n’est que passager et s’il reviendra a une mécanique plus “classique” qu’il avait avant sa blessure.
Mais la vraie force de Rayan Rupert se situe de l’autre côté du terrain. Si très souvent, les joueurs de son âge sont plus concernés par leur nombre de points inscrits que par la défense, Rayan lui ne donne pas sa part au chien. En effet, le Français est un excellent défenseur, notamment sur le porteur de balle. Évidemment, ses mensurations physiques l’aide beaucoup et son mix taille/mobilité lui offre une polyvalence défensive très intéressante puisqu’on peut le projeté comme défenseur sur au moins 3 postes (meneur, arrière, ailier). Mais Rayan Rupert c’est aussi un QI défensif très élevé. L’orientation des appuis, la rotation du bassin, les mains actives, le timing pour savoir quand sauter, quand intercepter et quand rester au sol… le Français ne laisse rien au hasard quand il s’agit de faire de la vie de son adversaire un enfer. Comme on l’a fait remarqué plus haut, son manque de force et de poids le met dans des positions délicates où il peut se faire enfoncer par exemple, mais c’est un problème qu’il pourra corriger facilement une fois en NBA.
Formidable intercepteur depuis plusieurs années (2,4 stls/match lors de l’Euro U18, 2,0 stls/match lors de sa dernière saison au sein du Pôle France), sa défense collective est tout aussi intéressante, notamment grâce à sa lecture des attaques adverses, son anticipation et ses longs segments qui lui permettent de bien couper les lignes de passes. On notera notamment pour le petit point statistique, que sur ses 28 matchs joués cette saison, seulement huit (temps de jeu > à 10min) se terminent sans une interception ou un contre pour Rayan Rupert.
✔️ FORCES
- Rapport taille / mobilité / envergure
- Flashs au playmaking / potentiel à la passe
- Polyvalence défensive
- Défense sur l’homme élite
- QI Basket des deux côtés du terrain / compréhension du jeu
❌ FAIBLESSES
- Tir extérieur (mécanique à surveiller)
- Finition / lancers francs
- Poids / force
- Efficacité au scoring
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur
PRÉDICTION DRAFT 2023
Milieu de premier tour (place 15-25)
Equipes potentiellement intéressées : Utah Jazz, Brooklyn Nets, Portland Trailblazers
Le Jazz est dans une reconstruction particulière puisque la franchise n’a pas officiellement sortie le tank. Ceci étant dit, le projet semble s’axer sur le duo Sexton – Markkanen accompagné du surprenant Walker Kessler, le nouveau coach Will Hardy est jeune et plein de promesse. Bref, on se tourne vers la jeunesse et l’avenir du côté de Salt Lake City. Ce qui signifie qu’on a le temps de développer des jeunes. Dans un petit marché loin des projecteurs, avec une équipe jeune et bien coaché, Rayan Rupert pourrait très bien s’intégrer dans ce projet. D’autant plus qu’en étant actuellement l’une des plus mauvaises défenses de la ligue, le Français pourrait bien avoir rapidement des opportunités sur des séquences défensives. Et puis, entre nous, Boris Diaw, Rudy Gobert… l’Utah a souvent plutôt bien réussi aux Français !
Pour les Nets, le bouton reconstruction a été déclenché lorsque Kevin Durant et Kyrie Irving ont demandé leur trade. En échange, les Nets ont récupérer des choix de draft. Beaucoup de choix de draft. Avec tout ce capital en main et au vue de leur situation actuelle de reconstruction, la sélection d’un prospect brut, à développer paraît être un pari faiblement risque pour Brooklyn. De plus, sans réel porteur de balle dominant, Rayan Rupert pourrait avoir quelques séquences intéressantes de jeu avec le ballon entre les mains. Une bonne chose pour son développement. Après tout, c’est en forgeant qu’on devient forgeron.
Pour la troisième proposition d’équipe, on se dirige vers l’Oregon. Et le cas de Portland est assez particulier. En effet, bien que la franchise soutient vouloir être compétitive et entourer Damian Lillard, le roster semble assez moyen et surnage par phase, uniquement grâce aux prouesses de son meneur All-Star. Le problème est que Dame n’a plus 20 ans. Et même s’il n’a pas un jeu à risque, le meneur commence à voir fleurir quelques pépins physiques par-ci par-là. Il est donc important pour Portland de faire un vrai choix : entourer vraiment son meneur et dans ce cas échanger tous les assets pour tenter le all-in. Ou bien, commencer à préparer l’avenir. Et si cette deuxième option est choisie, avec seulement Sharpe, Simmons et Little en jeune talent sous contrat garanti pour la saison prochaine, il ferait sens de drafter Rayan Rupert pour apporter du talent sur les postes 2-3 et le développer en sortie de banc.
TIER DU CCS : Tier « Rotation importante »
Ce serait tomber dans la facilité de résumer la projection de Rayan Rupert à celle d’un futur 3&D en NBA. Tout d’abord car le côté tir extérieur demande encore à être amélioré. Mais aussi car Rayan Rupert est bien plus qu’un simple finisseur. Capable de porter le ballon, poser un dribble et même créer de l’attaque et apporter du danger balle en main, notamment sur P&R, Rayan Rupert pourrait être un vrai connecteur offensif et un role player de très haut niveau. Toutefois, comme souvent chez les prospects mais encore plus chez le Français, il faut qu’il tombe dans l’environnement idéal afin de lui faire travailler les bonnes choses, les bons attributs. Car si Rayan a montré beaucoup de qualités sur pleins de d’aspects différents, tout cela est encore très brut et il faut désormais transformer ces “flashs” en “confirmations” au plus haut niveau. Quoiqu’il en soit, effectivement Rayan a les qualités physiques et athlétiques ainsi que le potentiel pour devenir un très bon role player de cette ligue et marcher sur les pas de ses illustres prédécesseurs tels que Boris Diaw, Nicolas Batum ou encore Evan Fournier pour ne citer qu’eux. Mais cela va demander du temps et une progression inévitable de son tir à 3pts.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Amen Thompson – Keyonte George
Tier « Starter/6ème homme »
Tier « Rotation importante »
Kyle Filipowski – Brice Sensabaugh
Tier « Fin de rotation »
Tier « G-League/2Way »