Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
ANTHONY BLACK
Date de naissance : 20 janvier 2004 – Classe : Freshman
Université : Arkansas Razorbacks (SEC) – Bilan 2022/2023 : 22v/14d
Poste : Combo guard
Mensurations
Taille : 201 cm – Poids : 90 kg – Envergure : ? cm
Statistiques saison
36 matchs joués // 12,8 pts // 5,1 rebs // 3,9 asts // 2,1 stls // 0,6 blk
34,9 minutes jouées/match // 45,3% FG // 30,1% 3pts // 70,5% FT // 3,0 Tov // 2,6 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Fils d’une ancienne footballeuse de Texas et Baylor et d’un ancien basketteur de Baylor, Anthony Black a grandi dans le Texas et surtout dans un univers de sportif. Il effectuera ses années lycées dans son Etat natal où, lors de son année junior, il tournera en 16,3pts/6,8rbds/3,5asts/2,0stls par match au sein de la Coppell High School. Pour sa dernière année au lycée, il transfert à Duncanville High School, l’école de sa ville natale. Il n’y jouera que 15 matchs à cause de soucis d’éligibilité mais affichera quand même des statistiques intéressantes : 13,5pts/5,8rbds/4,0asts/2,2stls par match. Il récolte les récompenses classiques pour un tel prospect de niveau lycée. McDonald’s All-American, MaxPreps All-American, Membre de la Team USA 2022 Nike Hoop Summit, tout y passe. Evaluer en tant que recrue 5 étoiles, il reçoit des offres d’universités prestigieuses comme Gonzaga, Oklahoma State ou encore TCU. Mais après avoir hésiter également avec la case “G-League”, il s’orientera finalement vers les Razorbacks de la fac d’Arkansas.
Dès sa première année à l’université, Anthony Black tape fort du poing sur la table. Nommé All-SEC 2nd Team par les coachs et SEC All-Freshman Team, Black a joué les 36 matchs sur les 36 possibles en enchaînant les bonnes prestations pour un porteur de balle aussi jeune et avec tant de responsabilités à Arkansas. Toutefois, il n’a pas pu empêcher la saison moyenne de son équipe. Arkansas finit avec un bilan sous les 50% en conférence SEC (8W-10L) et après avoir éliminé les champions en titre (Kansas) au 2nd tour de la March Madness, les Razorbacks vont finalement buter sur la très belle équipe de UConn. Dans cette défaite, c’est pourtant Anthony Black qui surnage avec 20pts/4rbds/1ast/5stls! La défaite digérée, le regard est désormais tourné vers la draft pour le meneur de 2m01.
DESCRIPTION DU JOUEUR
La première chose qui saute aux yeux chez notre ami Anthony Black, c’est le playmaking. Sans être élite, son handle est bon mais surtout sa gestion des accélérations/décélérations balle en main, sa capacité à driver et mettre la pression sur le cercle sont très bonnes. Black dispose d’une variété de passes intéressante également, capable de passer dans le dribble, à l’arrêt, à une main ou à deux mains, à rebond ou en Lob. Il affiche une moyenne de 4 passes décisives par match, ce qui est très bon pour un jeune prospect ball handler et surtout, en fait le partenaire idéal de votre intérieur ou de vos shooteurs dans le corner.
Physiquement, on a là un joueur longiligne qui devra s’épaissir et prendre un peu de force pour répondre aux joutes NBA. Toutefois, il est à préciser que son contrôle du corps et sa capacité à gérer le contact dans la raquette sont de bonnes factures aux vues du morphotype du joueur. Il se sert également bien de son physique et de sa taille, souvent supérieure au meneur adverse, pour l’enfoncer et finir près du cercle, voire même aller chercher la faute. En atteste son FTr (Free Throw Rate) de 57,8% !
Toutefois, s’il est capable de driver/dribbler, d’aller chercher ses lancers-francs et de passer, Anthony Black a deux soucis majeurs offensivement. Premièrement, avec un Nick Smith Jr régulièrement sur la touche pour cause de blessure, Anthony Black s’est retrouvé avec beaucoup de responsabilité offensive pour un jeune guard. Cela l’a poussé à quelques imperfections dans le playmaking (3,0 turnovers par match, dont beaucoup dû à des erreurs de jeunesses). Mais surtout, Black n’a pas pu travailler son jeu sans ballon qui reste assez limité. En effet, ses déplacements sans ballon sont peu tranchants et il apporte très peu de spacing dû à un tir extérieur inexistant. Car c’est le deuxième gros défaut du meneur d’Arkansas : l’absence de tir extérieur. Critère quasi obligatoire pour un meneur NBA 2023, Anthony Black ne tourne qu’à un petit 30% à 3pts sur un volume loin d’être exceptionnel (2,6 tirs à 3pts tentés par match). De plus, les pourcentages aux lancers-francs ne sont pas très encourageants (70,5% de réussite sur les LFs, ce qui est très moyen pour un guard). La mécanique n’étant pas désastreuse, on peut espérer un progrès, mais il y’a du travail à faire et tant qu’il ne sera pas respecté sur son tir extérieur, il deviendra difficilement jouable sans ballon dans les mains.
Enfin, défensivement, le joueur est très intéressant grâce à une qualité : la polyvalence. En effet, c’est l’avantage quand on est un meneur dans un corps d’ailier. Du haut de ses 2m01, mais avec une latéralité plutôt convenable, Anthony Black est capable de défendre 2 voire 3 postes. Evidemment, il aura du mal face aux guards les plus vifs de la NBA et face aux ailiers les plus costauds. Mais il ne fera pas pâles figures devant bon nombres de joueurs du poste 1 à 3. De plus, s’il est parfois inoffensif en attaque loin du ballon, en défense c’est tout autre chose. Doté d’un bon QI défensif et de mains actives, il lit très bien le jeu et est capable à la fois de faire les bonnes rotations et les bonnes aides au moment opportun mais également de venir couper les lignes de passes, comme le montrent ses 2,1 interceptions par match.
✔️ FORCES
- Playmaking
- Provocation des LFs
- Polyvalence défensive
- Déplacements balle en main
❌ FAIBLESSES
- Tir extérieur
- Finition / lancers francs
- Jeu sans ballon
- Turnovers
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur
PRÉDICTION DRAFT 2023
Fin de lottery (place 10-20)
Equipes potentiellement intéressées : Utah Jazz, Toronto Raptors, Miami Heat
Le Jazz dispose de joueurs intéressants en cours de développement. Mais la plupart sont sur le front court. Colin Sexton n’affichant pas une sérénité outre mesure sur les postes de guards, il est tout à fait envisageable de voir le Jazz utiliser un de ces deux picks top 20 sur un guard. Et pourquoi pas Anthony Black qui pourrait bénéficier du spacing et du danger qu’apporte Markkannen pour s’amuser via des drives dans les défenses adverses et alimenter Kessler. De plus, il formerait avec ce dernier un axe défensif 1-5 très prometteur.
Les Raptors ont, eux, un besoin criant de guard play. Avec Malachi Flynn comme seul meneur de métier et Fred VanVleet potentiellement agent libre, c’est peu dire que le backcourt des Raptors est très léger. Ainsi, la draft d’un guard comme Anthony Black pourrait être très intéressante sur le plan offensif mais également sur le plan défensif où l’alignement de Black avec Siakam et OG Anunoby ferait pâlir la plupart des ailiers adverses.
Pour le Heat, on est sur un constat similaire aux Raptors. Un backcourt assez limité en terme de playmaking, dû notamment à l’âge avancé de l’ancien Raptor Kyle Lowry. Avec des role players bon shooteurs comme Strus et Vincent, Anthony Black pourrait apporter un profil bien différent. De la taille, de la défense et du playmaking. Trois choses qui devraient plaire à Erik Spoelstra et sa troupe. Surtout quand on connaît la capacité du Heat a développer des joueurs.
TIER DU CCS : Tier « Starter/6e homme »
Très bon playmaker, gestionnaire de pick & roll et bon slasher, Anthony Black dispose de nombreuses qualités requises pour un meneur NBA moderne. Toutefois, le manque de shoot (extérieur et zone intermédiaire) est un réel handicap dans la NBA d’aujourd’hui et il devra travailler ce défaut à tout prix. Car là où un ailier offball sans tir extérieur peut se muer en finisseur d’action sur des mouvements loin du ballon ou en lob threat, pour un meneur en charge de porter le ballon (ou sans grande capacité de jeu offensif loin du ballon), les options disponibles pour le faire jouer s’il ne peut pas tirer à 3pts sont beaucoup plus limitées. Avec un jeu sans ballon limité, le tir extérieur est donc LE point à améliorer chez le meneur d’Arkansas, qui pourrait ainsi briller par sa polyvalence défensive et offensive et devenir un ball handler secondaire d’une équipe compétitive sur le long terme.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Amen Thompson – Keyonte George – Brandon Miller
Tier « Starter/6ème homme »
Jett Howard – Emoni Bates – Ausar Thompson – Cason Wallace – Gradey Dick – Jalen Hood-Schifino
Tier « Rotation importante »
Kyle Filipowski – Brice Sensabaugh – Rayan Rupert – GG Jackson – Derek Lively II – Daron Holmes II – Terquavion Smith
Tier « Fin de rotation »
Colby Jones – Julian Strawther
Tier « G-League/2Way »