MMA

Cédric Doumbé au PFL… du lourd au menu !

Depuis désormais plus d’une semaine, l’ancien champion du GLORY Cédric Doumbé a officialisé sa signature au PFL (qui vient également de signer Francis Ngannou). La grosse expansion de la récente organisation n’est plus un secret, tant leur format est alléchant. À l’image de l’article dédié à Ngannou et ses potentiels adversaires, nous allons nous pencher sur les futurs combattants que « The Best » rencontrera sur sa route.

Le premier du parcours, Jarrah Al-Silawi (JOR) | 18-5

Le combattant jordanien de 30 ans est un inconnu pour la plupart des fans de MMA français mais, comme en témoigne son palmarès impressionnant, il reste un combattant très expérimenté. Débutant sur le circuit amateur jordanien il y a 10 ans et empilant les victoires avant la limite, le Lion Jordanien a ensuite rapidement gravi les échelons et sera même couronné champion super welter du Brave, l’une des fédérations les plus en vue du continent asiatique.

C’est avec ce statut de champion qu’il fait son arrivée à la PFL, en s’imposant face à Michael Lilly dans les Challenger Series (4 combats pour un seul contrat) d’un super genou dès le premier round. Mais après un premier combat remporté contre le vétéran brésilien Gleison Tibau, il reste sur deux défaites consécutives avant la limite. Plutôt polyvalent, Jarrah a signé pas mal de ses victoires sur KO ou soumissions (12 sur 18) et va chercher à se relancer contre « The Best » qui devrait tout de même avoir un énorme avantage en striking. Mais attention à ne pas tomber dans le piège.

La clé du succès : rester concentré et académique

Le vétéran, Ben Egli (USA) | 14-5

Difficile d’en savoir un peu plus sur Ben Egli, qui a terrorisé le parcours amateur dans un premier temps en soumettant absolument tout le monde (7 adversaires sur 8) et de toutes les façons possible : clef de bras, étranglement arrière, guillotine… puis a maintenu un palmarès parfait pour ses six premiers combats pro, avec encore 5 victoires par soumission. L’élève de l’académie Gracie n’arrive cependant jamais vraiment à se hisser parmi les meilleurs, malgré un talent évident.

Combattant solide aux bonnes bases en boxe thaï, il n’a été vaincu qu’une seule fois avant la limite et ses 12 victoires par soumission en 14 combats font froid dans le dos, surtout au vu du profil de notre Cédric Doumbé qui a de meilleures prédispositions en striking qu’au sol. Mais le premier combat d’Egli au PFL a vite tourné au vinaigre, Magomed Magomedkerimov le mettant KO d’un coup de pied dans la tête en l’ayant dominé tout le premier round. Peut-être une bonne nouvelle pour Doumbé.

La clé du succès : élever le rythme en pieds-poings

La surprise, Dilano Taylor (JAM) | 10-4

Dilano Taylor ne vous dit peut-être pas grand chose également, mais son palmarès est déjà assez impressionnant. Âgé de 26 ans, l’Américain d’origine jamaïquaine est le finaliste de l’édition précédente, qu’il a malheureusement perdu face à Sadibou Sy. « The Postman » a d’ailleurs été le seul combattant de l’histoire du PFL à obtenir un contrat aux Challenger Series et à combattre pour un titre dans la même saison (2022).

L’ancien champion du TITAN FC a d’ailleurs mis KO l’ancien champion du Bellator Rory MacDonald pour se hisser en finale du tournoi welter, et s’annonce encore parmi les favoris de cette saison. Plutôt remarquable sur son endurance et sa capacité à se dépêtrer de toutes les situations possibles, sa puissance de frappe n’est pas négligeable non plus. On attend avec impatience l’affrontement entre le Français et Dilano, ce dernier étant bien plus grand mais peut-être un poil moins mobile et explosif que Doumbé.

La clé du succès : rentrer dans la garde et frapper au corps à corps

Le cogneur allemand, David Zawada (ALL) | 18-8

Le combattant de Düsseldorf est l’un des plus expérimentés de la catégorie. Passé par l’UFC, mais également par le KSW à une époque moins réputée et glorieuse que celle qu’on connait actuellement. Il a d’ailleurs vaincu par soumission le cousin de Khabib, Abubakar Nurmagomedov, à l’UFC, d’un superbe triangle. Mais malheureusement, son run à l’UFC n’a pas duré bien longtemps. En 16-3 avant son arrivée dans la plus grosse promotion américaine, il la quitte avec un palmarès de 1-4. Sa victoire sur le combattant tchétchène n’a été qu’une éclaircie durant un passage plutôt nuageux.

Néanmoins, son tour d’Europe pré-UFC a montré de nombreuses qualités exceptionnelles chez Sagat, qui a touché du bout des doigts deux ceintures, d’abord celle du Respect FC (Allemagne) et celle du KSW. Versatile et spectaculaire, il est meurtrier au corps à corps, faisant de ses genoux une arme quasi inarrêtable. Ses 12 victoires par KO en 18 combats sont de bons indicateurs de sa puissance, mais la fragilité de ses performances offre un hypothétique avantage à Doumbé, qui saura garder l’allemand à distance. Zawada reste sur une défaite par TKO face au brésilien Carlos Leal, qui l’a neutralisé avant de le mettre KO sur un enchaînement de coups de poing.

La clé du succès : passer l’orage du premier round

L’invaincu, Nayib Lopez (MEX) | 16-0

Nayib Lopez est une véritable légende du circuit mexicain et sudaméricain. Inconnu du circuit nord-américain pour le moment, les matchmakers du PFL ont fait un gros coup en signant ce combattant, ancien champion des poids moyens de la LUX Fight League. Contre toute attente, il vainc Ivan Valenzuela après avoir mordu la poussière pendant plusieurs rounds. C’est cette victoire qui lui ouvre les portes de la fédération américaine.

Il affronte le combattant australien Shane Mitchell pour son arrivée au PFL et conserve son invincibilité sur décision unanime. Plutôt doué dans les transitions vers le sol (7 takedowns réussis sur 9 lors de son combat contre Mitchell), il a quand même remporté 6 de ses 16 victoires par KO et n’a absolument peur de rien. Même dos au mur, il sait trouver la faille et s’imposer. Celui qu’on surnomme « Cachorro » (le petit) se paie bien de nos têtes puisqu’avec son mètre 90, il fait parti des plus grands de la caté. Avantage notable donc quand on connait sa résistance et son endurance, une fois de plus.

La clé du succès : éviter d’être amené au sol, le fatiguer le plus rapidement possible

La fougue australienne, Shane Mitchell (AUS) | 13-5

Il a affronté le précédemment cité et a été vaincu à la décision pour son premier combat en dehors de son pays natal : AAA a un genou à terre, mais est loin d’abandonner quoique ce soit. Shane Mitchell est l’un des meilleurs combattants du circuit australien et, comme son adversaire du premier tour de la saison régulière, il a besoin de s’aguerrir encore un peu et une apparition dans un tournoi aussi prestigieux lui permettra peut-être de se rapprocher de son rêve : atteindre l’UFC.

Le combattant de 31 ans a touché son rêve du bout des doigts il y a quelques années, mais une défaite contre Rick Alchin par soumission, puis le COVID sont passés par là. Arrivé à l’âge d’or du combattant, le temps a joué en sa défaveur, mais son talent est toujours intact. Réputé en Australie pour ses KO spectaculaires, il continue à essentiellement chercher le combat debout, n’ayant pas tenté le moindre takedown contre Nayib Lopez. Un peu de travail au sol et l’Australien se hissera probablement parmi les combattants les plus dangereux du roster, tant il a de la dynamite dans les poings.

La clé du succès : mixer les phases de striking et les phases au sol

Le danger, Magomed Umalatov (RUS) | 13-0

On rentre dans le vif du sujet maintenant avec l’un des combattants les plus impressionnants du tournoi, le daghestanais Magomed Umalatov. « The Prince » est le deuxième combattant invaincu que nous présentons mais, contrairement au mexicain Nayib Lopez, il s’illustre déjà au PFL depuis 2 ans et a battu des jolis noms, tels que Dilano Taylor (voir au dessus) et Jarrah Al Silawi (également voir au dessus). 13-0, dont 12 victoires avant la limite et 9 au premier round, rien que ça !

Le combattant russe fait partie des challengers les plus sérieux du moment, comme en témoigne sa dernière victoire expéditive contre le jamaïcain grâce à deux énormes parpaings, un premier du droit et le second du gauche. Précis, rapide et très brutal, il faisait partie des 4 combattants qualifiés dans le dernier carré du PFL mais son combat face à Rory MacDonald s’est vu annulé, le visa d’Umalatov n’ayant pas été accepté. Grand welter par la taille, il l’est aussi par le talent et le prince tchétchène sera un concurrent de grande envergure pour Cédric Doumbé.

La clé du succès : garder la distance et se méfier des coups de genou en clinch

Le tenant du titre, Sadibou Sy (SUE) | 14-6

Un palmarès MMA qui ne paie pas de mine, mais un combattant extrêmement impressionnant. Le Denzel Washington suédois (c’est lui qui a choisi ce surnom…) est un ancien champion du monde de karaté et même s’il n’a pas le bilan le plus extraordinaire du roster, il est le tenant du titre et n’a encore jamais raté les playoffs depuis son arrivée au PFL. Paradoxalement, il a toujours eu du mal à trouver sa catégorie mais s’est généralement bien débrouillé que ce soit en poids moyens ou en poids welters, et c’est à 36 ans qu’il met enfin fin à sa malédiction en décrochant la ceinture face à Dilano Taylor.

Le combattant d’origine sénégalaise est longiligne, doué avec ses bras comme avec ses jambes et dispose d’une des allonges les plus impressionnantes (203 cm), soit 20 cm de plus que Cédric. Cela dit, même s’il essaie de diversifier ses attaques et a tenté des takedowns la saison dernière (ce qu’il n’avait pas fait depuis 2018), son talon d’Achille reste le combat rapproché et/ou au sol, et c’est peut-être là que l’explosivité de Doumbé pourra prendre le pas et fatiguer Sadi, qui fêtera ses 37 ans en novembre. Vainqueur du combattant jordanien Al Silawi par TKO, il continue sur sa superbe lancée, et c’est au maximum de sa confiance qu’il rencontrera Shane Mitchell le mois prochain.

La clé du succès : empêcher Sadibou de se servir de ses grands segments

Le pionnier, Magomed Magomedkerimov (RUS) | 31-6

Second Daghestanais du tournoi, Magomed a définitivement un bilan qui donne la chair de poule. D’abord excellent en pankration, il décide d’élargir ses horizons et s’intéresse aux arts martiaux mixtes. Il sillonne l’Europe et exhibe sa panoplie de techniques en middleweight lors de ses premiers combats. Il est intéressant dans cette catégorie, mais son heure de gloire arrive lors de sa descente en welter. Il parvient même à remporter le tournoi welter en 2018 face à Ray Cooper III sur une guillotine, puis l’affronte 3 ans plus tard dans une nouvelle finale mais est cette fois-ci vaincu par KO.

Il débute bien sa saison 2023 en mettant KO Ben Egli d’un superbe coup de pied dès le premier round et se trouve actuellement en tête du classement avec 6 points, comme son compatriote Umalatov et le brésilien Carlos Leal. Puissant et versatile, il détient 21 victoires avant la limite (12 KO, 9 soumissions) et 15 victoires dès le premier round. A 33 ans, il fait également partie des favoris et a fait du PFL son terrain de jeu depuis plusieurs années maintenant, uniquement vaincu une fois sur 14 combats dans la fédération. Pour venir à bout de Magomedkerimov, il faut beaucoup de chance, beaucoup de précision et une puissance hors-norme (une seule défaite par KO). On a hâte de voir ce que ça va donner contre un adversaire moins costaud mais plus rapide. L’opposition contre Zawada nous donnera une belle idée de ce que pourrait proposer le natif d’Agvali.

La clé du succès : un peu de chance et beaucoup de puissance

L’outsider, Carlos Leal (BRE) | 18-4

On arrive au dernier de la liste, et lui aussi est un gros morceau. Le guerrier de 30 ans a également beaucoup voyagé et combattu dans de nombreuses fédérations, brésiliennes comme américaines. Débutant sur le circuit professionnel à l’âge de 20 ans, il réalise un parcours plutôt correct jusqu’en août 2015 où il met les bouchées doubles, établissant une série d’invincibilité de 7 ans. Durant cette période il combattra même une fois au Bellator et remportera le Welterweight Grand Prix au LFA, qui lui ouvre également les portes du tournoi welter au PFL. L’homme qui a stoppé cette série n’est autre que Sadibou Sy, vainqueur de l’édition.

Également recruté au biais des Challenger Series, il s’était hissé jusqu’aux demi-finales en 2022 et débute sa saison 2023 sur les chapeaux de roue puisqu’il a vaincu par TKO l’ancien combattant de l’UFC David Zawada dès le premier round et obtenu 6 précieux points dans son avancée vers les playoffs. Le lion brésilien a la particularité de ne jamais avoir été vaincu par KO, mais n’est pas forcément reconnu pour sa puissance de frappe comparé aux autres guerriers du tournoi. Sa durabilité et son calme en font un combattant redoutable, qui peut prendre à défaut n’importe qui dans la catégorie. Tout comme les hommes cités précédemment, on attend avec impatience son prochain combat puisqu’il sera opposé au finaliste de la saison passée, Dilano Taylor.

La clé du succès : pression constante, affaiblissement constant

Beaucoup de profils divers et variés attendront Cédric Doumbé qui fera partie des combattants les moins grands de taille, mais sûrement l’un des plus titrés en pieds-poings. Le premier test face à Jarrah Al Silawi permettra d’y voir un peu plus clair sur le niveau global de « The Best » qui n’aura pas de combat facile au cours de la saison régulière. Avec des noms aussi prestigieux que ceux de Sy, Taylor ou Magomedkerimov, accrocher une place dans le top 4 sera déjà une superbe consécration, non pas imméritée pour l’un des combattants français les plus en vue de sa génération. En tout cas, la hype est plus présente que jamais pour le natif de Douala qui aura, cette fois-ci, toutes les armes en main pour assumer son statut de « meilleur du monde », comme il aime se présenter. Et c’est tout le mal qu’on lui souhaitera dès le 23 juin prochain.

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