Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
NICK SMITH JR
Date de naissance : 18 avril 2004 – Classe : Freshman
Université : Arkansas Razorbacks (SEC) – Bilan 2022/2023 : 21v/13d
Poste : Combo Guard
Mensurations
Taille : 196 cm – Poids : 84 kg – Envergure : 206 cm
Statistiques saison
17 matchs joués // 12,5 pts // 1,6 rebs // 1,7 asts // 0,8 stls // 0,1 blk
25,8 minutes jouées/match // 37,6% FG // 33,8% 3pts // 74% FT // 1,6 Tov // 1,5 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Nick Smith Jr est né dans l’Arkansas, État dans lequel il jouera au niveau lycée. Il débutera au Sylvan Hills High School pour ses trois premières années avant de faire son année Senior au sein du North Little Rock High School. Il mènera son lycée à un bilan de 26 victoire pour seulement 3 défaites ainsi qu’au titre de champion de l’Etat d’Arkansas. Après des sélections aux McDonald’s All-American, Jordan Brand Classic et Nike Hoop Summit, Nick Smith Jr est désigné comme une recrue 5 étoiles et considéré comme l’un des meilleurs prospects de la cuvée de draft à venir. Il est même classé numéro 1 par le site de ranking 247Sports. C’est donc en toute logique qu’il reçoit un grand nombre de propositions pour l’Université, dont des facs prestigieuses comme Tennessee, Texas, Baylor, Kansas ou encore North Carolina pour ne citer qu’elles. Mais soucieux de rester au plus proche de sa famille, Nick Smith Jr choisira son État natal puisqu’il décida de jouer pour l’université d’Arkansas et son équipe des Razorbacks.
Cependant, la saison universitaire de Nick Smith n’a pas été de tout repos. En effet, il manquera la quasi totalité de la saison à cause d’une blessure persistante au genou. Il loupera tout d’abord les deux premières semaines de la saison avant d’être de nouveau écarté pendant quasiment deux mois. Au total, il ne disputera que 17 matchs et même si en fin de saison régulière, quelques flashs de son talent sont apparus, la saison fût tout de même compliqué sur le plan individuel. Elle n’a pas été plus rose collectivement puisque, comme Anthony Black, il n’a pas pu empêcher l’élimination de son équipe au 3e tour de la March Madness face aux futurs champions de UConn.
DESCRIPTION DU JOUEUR
DISCLAIMER : avec ce peu de matchs joués, dans des conditions incertaines (à quel niveau était-il gêné par sa blessure?), il est important de prendre les différentes statistiques avec de grosses pincettes et de baser davantage son évaluation sur le film (FIBA, universitaire ET lycéen).
Quel est le profil de ce Nick Smith Jr alors ? Du haut de ses 1m96 pour “seulement” 84 kg, c’est peu dire que le guard d’Arkansas paraît de prime abord assez frêle. Toutefois, sans être un surathlète, il est relativement athlétique et dispose d’une explosivité convenable (que nous avons que trop peu vu cette saison, probablement dû à sa blessure au genou). De plus, il est agile et doté d’un très bon contrôle de son corps et d’un excellent handle. Et c’est ce mélange entre agilité et aisance balle en main qui lui permet d’exceller dans la rim pressure. Probablement l’un des meilleurs prospects de la cuvée dans ce registre.
Nick Smith Jr est un également un fort shotmaker. Capable de créer de la séparation avec son très bon handle, c’est un joueur qui n’a peur d’aucun tir et qui peut facilement tirer en sortie de dribble, que ce soit à mi-distance ou à 3pts. Cependant, la sélection de tir reste contestable. En effet, il n’est pas rare de le voir prendre des tirs compliqués, avec un adversaire collé à lui, juste parce qu’il se sait capable de les mettre. Ces mauvais choix au tir n’ont sûrement pas aider ses pourcentages cette saison, lui qui a une efficacité au tir plus que médiocre (43,6% au eFG%. Pour comparaison, le eFG% moyen en 1ère division universitaire était de 50,4% cette saison). Toutefois, il est important de mentionner que le manque de spacing d’Arkansas cette saison n’a grandement pas aidé Nick Smith Jr, lui qui aime prendre les espaces dans les défenses.
Bien qu’on pourrait croire, à cause de son manque d’efficacité, que l’arrière d’Arkansas est un piètre finisseur, il en est rien. Effectivement, on peut également noter qu’il possède un toucher plutôt intéressant. Il est très bon dans la finition près du cercle (70,4% de réussite sur les tirs sous le cercle) et dispose d’un bon floater. Son tir aussi est probablement meilleur que ce que les pourcentages à 3pts pourraient laisser penser. En effet, si le 33,8% paraît faible, on s’aperçoit, en rentrant un peu plus dans le détail, qu’il est sûrement un meilleur shooteur que ça. Tout d’abord visuellement, la mécanique est très fluide, le point de release est assez haut (bien aidé par son envergure) et les appuis sont souvent bien placés. De plus, il est à 53% sur les 3pts dans le corner. En poussant un peu plus loin, on remarque qu’il est à 42,2% (19/45) sur les 3pts à moins d’1,5m derrière la ligne des 3pts (pourcentage qui chute à 20% pour les longs 3pts).
On fini avec l’attaque en parlant du playmaking. L’arrière des Razorbacks paraît en avance pour un joueur qui vient de fêter ses 19 printemps il y a tout juste un mois. Là encore, les statistiques font peu de sens au vue du faible volume, mais l’impression visuelle est assez intéressante. Très bon dans le kickout, il est également capable de servir son pivot dans le dunker spot, que ce soit via une passe lobée ou une passe à rebond. Il maîtrise également la passe dans le dribble, à une main, à deux mains. Sa gestion du pick& roll est tout aussi prometteuse. Le tout dans une équipe qui, rappelons-le, dispose d’un spacing quasi inexistant. En effet, seulement 3 joueurs d’Arkansas ont tourné à plus de 35% à 3pts cette saison : Joseph Pinion qui ne jouait que 6 minutes par match pour à peine plus d’un tir à 3pts tentés par match. Trevon Brazile qui n’a joué que 9 matchs avant de se blesser pour toute la saison. Et enfin Davonte Davis qui n’est même pas à 35% (34,6%). Il y a fort à parier que dans un spacing de NBA, Nick Smith pourrait s’amuser, aussi bien dans ses drives et ses pull up, que dans la distribution du ballon après ses drives.
Passons de l’autre côté du terrain désormais. Ici, on a à faire à l’archétype du joueur scoreur, disposant des outils défensifs pour être un bon défenseur. Seulement, pour l’instant, Nick Smith Jr n’est qu’un défenseur moyen. Faute d’effort parfois, d’envie souvent et quelques fois de sautes de concentration, le joueur peut se trouer sur quelques aides ou mouvements lorsqu’il doit défendre loin du ballon. Sur l’homme, l’arrière paraît un peu plus concerné mais la mobilité n’est pas exceptionnel et il ne pourra probablement pas défendre des meneurs NBA dans un premier temps. Il a cependant les mains assez actives et grâce à son envergure, il peut gêner les lignes de passe ou perturber les dribbles de l’adversaire, l’obligeant à passer le ballon ou à être plus minutieux dans son handle. Il a d’ailleurs terminé un match sur deux avec au moins une interception.
✔️ FORCES
- Polyvalence au scoring (pull up, floater, midrange, 3pts)
- Touché / finition près du cercle
- Playmaking
- Handle ++
- Capacité à driver et mettre la pression sur le cercle
❌ FAIBLESSES
- Défense on et offball (défend par intermittence)
- Sélection de tir
- Explosivité verticale
- Physique (blessure, manque de force/poids)
📈 SWING SKILL
- Soigner son physique
PRÉDICTION DRAFT 2023
Fin de lottery – milieu de 1er tour (place 12-20)
Equipes potentiellement intéressées : New Orleans Pelicans, Utah Jazz, Los Angeles Lakers
Les New Orleans Pelicans ont fait une bonne saison avant de sombrer petit à petit, fautes aux trop nombreuses blessures. Du coup, ajoutons-leur un joueur qui a des soucis de blessures? Il ne faut pas le voir comme ça. Voyons plutôt la sélection de Nick Smith Jr comme un pari sur un prospect qui a subit une chute pas complètement justifiée (contexte Arkansas). De plus, sur le backcourt, les Pelicans manquent de talent en dehors du prometteur Dyson Daniels. Nick Smith Jr pourrait non seulement être un bon fit, mais en plus avoir quelques minutes rapidement pour dynamiter l’attaque des Pels quand Ingram est sur le banc.
Pour le Jazz, la réflexion est tout autre. L’équipe est en reconstruction tout en restant compétitive. Toutefois, les talents sur les lignes extérieurs ne sont pas légions (Sexton n’ayant pas montré de grosses garanties depuis son arrivée à Salt Lake City). On propose donc un bon slasher et bon passeur qui saura profiter à la fois du spacing de Markkannen mais aussi de la menace lob threat de Walker Kessler. Jordan Clarkson, ton remplaçant est tout trouvé et il fait des passes, lui.
Côté Los Angeles Lakers, on s’est laissé tenter à un petit scénario hollywoodien. LeBron n’étant pas éternel et voulant probablement jouer avec son fils dans un an, il est possible que la franchise Purple and Gold change de cycle en 2024. Cependant, LA a peu de picks de draft et peu de jeunes prometteurs. On se dit alors que le pari Nick Smith Jr est plutôt intéressant. Un an à apprendre aux côtés du King avant de pouvoir mettre son talent à contribution. Au vue du plafond potentiel du gamin, les Lakers pourraient espérer rester compétitif très rapidement, même si le King venait à partir.
TIER DU CCS : Tier « Potentiel All-Star »
Shooteur fiable, scoreur de haut niveau capable de tirer en sortie de dribble, bon driver et playmaker plus que correct, pourquoi un joueur aussi complet offensivement n’est pas dans le top 10 de cette draft ? Tout d’abord sa blessure. Il est indéniable que depuis sa blessure, le joueur paraît moins à l’aise, moins sûr de ses extensions, de ses déplacements, ses changements de directions et de vitesses. Est-ce une histoire de confiance et d’appréhension ? Ensuite, on doit relever sa défense. Bien qu’il est les outils pour être un défenseur honorable, Nick Smith Jr doit y mettre les efforts qui vont avec. Enfin, le contexte. Peu de matchs joués, dans une équipe avec un des spacings les plus inexistants de la NCAA… Il va être intéressant de voir comment Nick Smith Jr va entamer sa carrière NBA et dans quelle franchise il va tomber. Mais s’il arrive à retrouver confiance en son corps et nous, retrouver le Nick Smith Jr qu’on attendait en novembre 2022, alors on a là l’un des 5 meilleurs joueurs de la cuvée.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Amen Thompson – Keyonte George – Brandon Miller
Tier « Starter/6ème homme »
Jett Howard – Emoni Bates – Ausar Thompson – Cason Wallace – Gradey Dick – Jalen Hood-Schifino – Anthony Black
Tier « Rotation importante »
Kyle Filipowski – Brice Sensabaugh – Rayan Rupert – GG Jackson – Derek Lively II – Daron Holmes II – Terquavion Smith
Tier « Fin de rotation »
Colby Jones – Julian Strawther
Tier « G-League/2Way »