Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
DARIQ WHITEHEAD

Date de naissance : 1 août 2004 – Classe : Freshman
Université : Duke Blue Devils (ACC) – Bilan 2022/2023 : 27v/9d
Poste : Ailier
Mensurations
Taille : 201 cm – Poids : 100 kg – Envergure : 208 cm
Statistiques saison
28 matchs joués (7 matchs débutés) // 8,3 pts // 2,4 rebs // 1,0 asts // 0,8. stls // 0,5 blk
20,6 minutes jouées/match // 42,1% FG // 42,9% 3pts // 79,3% FT // 1,4 Tov // 1,5 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Si l’on pouvait résumer la saison de Dariq Whitehead en un mot il est fort probable que “déception” soit le plus adapté même si certains pourraient ajouter “inquiétude”. Des prospects qui impressionnent en high school et qui déçoivent à l’Université, il en existe, beaucoup, mais si l’on ajoute la donnée “blessure” il y a de quoi se poser de nombreuses questions.
Membre d’une grande famille originaire du New Jersey, Dariq Whitehead a pu suivre le parcours de son frère Tahir, joueur de football américain professionnel qui a évolué sur les pelouses de NFL pendant presque dix années. Whitehead effectue son parcours complet dans la prestigieuse Académie de Montverde en Floride. Une école qui a vu passer Joel Embiid, Cade Cunningham, D’Angelo Russell, RJ Barrett ou encore Scottie Barnes. C’est au cours de sa troisième année que Whitehead commence à obtenir un rôle important dans l’ombre des deux stars de l’équipe Jalen Duren et Caleb Houstan. Durant ses années chez les Eagles, Dariq Whitehead côtoie un autre top prospect de cette draft, Jalen Hood-Schifino.
Lors de sa saison senior, Whitehead prend facilement les rênes de l’équipe et conduit Montverde à son deuxième titre national GEICO en deux ans. Arme offensive numéro une des Eagles, Dariq Whitehead termine la saison avec 17,1 points dont un séduisant 39% de loin sur un gros volume ainsi que 5,1 rebonds et 2,4 passes en 23 matchs de championnat. Largement suffisant pour être élu le Gotorade Player of the Year ainsi que le Naismith Player of the Year. Sélectionné au McDonald’s All-American Game, Whitehead parvient à ravir le titre de MVP de la rencontre avec 13 points, 7 rebonds et 7 passes.
Académie prestigieuse, MVP d’une rencontre scrutée, de multiples récompenses individuelles… Dariq Whitehead arrive avec l’étiquette de crack et un statut mérité de recrue 5 étoiles. Les différences agences de recrutement le placent tout en haut des classements d’avant saison : premier chez Rivals, deuxième chez ESPN et troisième chez 247sports. Il attire les plus gros programmes universitaires et c’est peut-être le plus célèbre qui obtient les faveurs du jeune joueur : Duke. Comme mentionné dans le profil sur son coéquipier des Blue Devils, Dereck Lively II, cette saison devait être celle de transition pour le programme après le départ de Coach K. Mais Duke est parvenu à faire plus que ça en remportant le tournoi de conférence et en se hissant au second tour du tournoi NCAA grâce notamment à un grand Kyle Fillipowski.
Surtout, le programme a réussi une saison honnête sans le réel apport de Dariq Whitehead. Blessé au pied en août, l’ailier a raté les trois premiers matchs des Dukies et a éprouvé pas mal de difficultés pour s’intégrer dans le jeu offensif de son équipe. Il a du attendre 9 rencontres pour inscrire plus de 10 points sur un match. Seulement 28 rencontres disputés, 7 petites parties commencées et une moyenne de 20,6 minutes par match… Autant vous dire qu’il y a de quoi rester sur sa faim dans le dossier Dariq Whithehead, surtout pour un joueur attendu Top 5 avant le début de la saison. L’échantillon est faible, les inquiétudes nombreuses, autant que les flashs proposés par ce jeune talent qui n’a pas encore 18 ans. Analyse d’une déception qui pourrait bien surprendre son monde dans quelques années.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Dariq Whitehead est un athlète solide et complet possédant des mensurations idéales et adaptées pour le jeu NBA. Mesuré à 2 mètres 01, l’ailier des Blues Devils affiche surtout un cadre très dense rempli de 100 kilos. Bien qu’il doive encore ajouter du muscle à l’ensemble de son corps comme la majorité des prospects de son âge, Whitehead tient d’ores et déjà les outils pour jouer au niveau supérieur. Il ajoute une belle envergure positive estimée à 204 centimètres. Des armes précieuses, notamment exploitables dans un domaine : la défense, un secteur sur lequel nous reviendrons plus tard puisqu’il s’agit probablement d’un swing skill pour notre prospect.
En attendant, parlons de LA force de Dariq Whitehead : le scoring en situation de catch-and-shoot. Reconnu dès ses années de high school pour cette capacité à marquer sur réception, Dariq Whitehead confirme sur sa saison freshman. Avec les Eagles de Montverde, il tournait à 39% de loin. Cette saison, avec Duke, l’ailier originaire du New Jersey affiche un merveilleux 42,9% de loin sur 3,5 tentatives par rencontre et cette statistique monte au-delà des 44% de réussite sur catch-and-shoot. La mécanique n’est pas gracieuse mais l’efficacité est au rendez-vous : le point de relâchement est haut et surtout, l’équilibre du corps est très bon. Son calme sur les contestations est impressionnant. Avec les Blue Devils, nombreuses ont été les situations où il fut contesté mais Whitehead a très souvent montré qu’il pouvait scorer malgré la pression adverse. Sa prise de position, ses arrêts près des lignes sont excellents. Cet ensemble d’atouts font de Dariq Whitehead un prospect fiable et précis de loin, une qualité recherchée par de nombreuses franchises.
Pour le reste de la palette offensive, les interrogations sont légion. Si l’on se fie à ses années de high school, Dariq Whitehead était un très bon attaquant complet, capable de se frayer un chemin vers le cercle avec explosivité et agressivité. Mais cette saison, l’ailier de Duke n’a pas réussi à exprimer ses qualités sur le parquet. Manque de confiance, effrayé par ses blessures au pied, manque de dynamisme et de volonté agressive… Whitehead a déçu dans cet aspect là du jeu mais il est tout à fait envisageable de le voir redevenir l’attaquant qu’il a pu être à Montverde. C’est d’ailleurs là tout l’enjeu de sa sélection à la Draft et de son avenir en NBA. En tant que senior chez les Eagles, Whitehead a montré de formidables qualités de création pour lui-même et ce pourrait être là, la partie immergée de son talent. Avec Duke, il a tout de même réussi à s’illustrer à la création individuelle notamment sur les pull up longue distance ou à mi-distance grâce toujours à ce tir bien équilibré. Lorsqu’il rentre dans la raquette, c’est avec son physique dense qu’il parvient à créer la séparation et son toucher fait le reste. Les flashs qu’il a pu montrer en situation d’isolation sont réellement enthousiasmants et peuvent faire saliver les front offices de NBA. Des qualités mises en avant lorsque Whitehead utilise son side step vers la gauche ou même en fin de possession. Ces flashs constituaient son arme principale en high school où Whitehead nous a montré qu’il n’avait pas besoin de beaucoup de séparation pour marquer.
Si les talents de scoreur de Dariq Whitehead semblent évidents, il faudra néanmoins réussir à progresser dans le domaine de la finition. L’ailier des Blue Devils n’a converti que 43,8% de ses actions près du cercle cette saison. Avec un tel physique, difficile de croire que Whitehead peine à se créer un séparation sur ses drives, et pourtant c’est bien le cas. Courses à contre-temps, manque de verticalité et d’agressivité, de technique et de toucher… Whitehead est un piètre finisseur pour le moment mais détient les outils physiques pour. Il faut désormais travailler sur la technique, l’appréhension et la détermination. Whitehead a montré de grandes difficultés à naviguer dans les espaces restreints avec le ballon, handicapé par un handle simplement fonctionnel. Pour cette section, “l’excuse” des blessures n’est pas suffisante. Même avec Montverde, Whitehead avait montré des difficultés dans ce domaine. L’ailier de Duke doit impérativement travailler son athlétisme et davantage utiliser son physique pour pouvoir valider son étiquette de menace extérieure. C’est bien connu : c’est un multipliant les menaces que l’on devient plus imprévisible et donc moins facilement défendable.
Autre secteur qui interroge pour notre prospect du jour : la défense. Dariq Whitehead a tous les outils pour être un excellent défenseur polyvalent, capable de défendre sur plusieurs positions. Avec Duke, il a montré de très belles perspectives défensives notamment sur les guards et les ailiers. Sa longueur est un atout majeur, de même que son haut du corps massif. Il utilise très bien ses atouts pour contester en permanence le porteur de ballon. Ses déplacements latéraux sont intéressants, dynamiques et efficaces. Whitehead nous avait déjà montré de belles performances en 1v1 en high school et confirme cette force en NCAA. En revanche, loin du ballon, Whitehead a montré quelques difficultés. Il semble quelque peu perdu face à des premiers pas explosifs, son temps de réaction le laisse trop souvent encore en retard de l’action. Sa défense sur les drives est également affectée par ce manque de réactivité. L’un des aspects défensifs peut-être le plus inquiétant concerne sa défense sur les situations de pick and roll où ses lectures sont rarement bonnes. Dariq Whitehead peine à naviguer entre les écrans ou à comprendre rapidement les rotations induites par ses coéquipiers. Sur de nombreuses séquences, ce sont ses partenaires qui rattrapent ses errances.
Enfin terminons avec quelques mots sur son playmaking : Dariq Whitehead est un passeur fonctionnel capable de trouver la bonne passe au bon moment. Avec une solide vision du jeu offensif, l’ailier de Duke sait prendre la bonne décision au bon moment pour mettre ses partenaires en bonne position. En revanche, il reste handicapé par un handle trop saccadé et peu développé d’un point technique pour pouvoir régulièrement porter le ballon.
✔️ FORCES
- Tir extérieur
- Physique
- Création pour lui-même
- Catch-and-shoot
- Potentiel défensif
- Isolation
- Polyvalence défensive
- Passeur fonctionnel
❌ FAIBLESSES
- Blessures
- Conduite de balle
- QI Défensif collectif
- Compréhension des schémas
📈 SWING SKILL
- Finition
PRÉDICTION DRAFT 2023
Fin de 1er tour (place 15-30)
Equipes potentiellement intéressées : Portland Trailblazers, Los Angeles Clippers, Indiana Pacers
Si les incertitudes concernant Dariq Whitehead sont nombreuses, le talent du garçon reste suffisant pour qu’une équipe lâche un pick de premier tour pour ses beaux yeux. Le joueur qu’il était en high school n’a pas peut-être pas ressurgi en NCAA après ses blessures mais les scouts NBA savent qu’il ne faut pas se fier uniquement à une saison tronquée comme celle-ci. Presque certain d’être choisi dans le Top 10 avant le début de la saison, Dariq Whitehead devra probablement attendre quelques instants de plus pour écouter Adam Silver prononcer son nom. S’il tombe au-delà de la 15ème place, des équipes en recherche d’ailier au potentiel de 3&D à développer pourraient tenter le pari. Les Blazers aiment ce genre de profil pour venir renforcer leurs ailes et donner du spacing à la second unit dans un premier temps. Il en va de même pour les Pacers qui aiment ce genre de profil brut et incertain. Enfin, les Clippers, habitués des paris osés et réussis, semblent être une destination idéal pour le Dukie qui pourrait côtoyer d’autres grands ailiers même si on espère qu’il ne prendra pas l’infirmerie comme lieu de pèlerinage.
TIER DU CCS : Tier « Starter/6ème homme »
Deux visions s’opposent ou se complètent concernant Dariq Whitehead : celle dans laquelle il ne parvient pas à redevenir le joueur de high school qu’il était, miné par les blessures. Celle où il parvient à surpasser ses blessures passées, gommer les imperfections de son jeu. Dans la première option, c’est un pari risqué. Dans la seconde, Whitehead devient le steal de cette draft. Mais il doit bien exister une vision intermédiaire où Dariq Whitehead consolide ses qualités de shooteur sur catch and shoot, s’améliore en défense et devient un 3&D de grande qualité. Voilà le plancher du joueur dans quelques années. Le plafond peut être bien plus élevé si le potentiel du jeune de Montverde revient en force.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Amen Thompson – Keyonte George – Brandon Miller – Nick Smith Jr
Tier « Starter/6ème homme »
Jett Howard – Emoni Bates – Ausar Thompson – Cason Wallace – Gradey Dick – Jalen Hood-Schifino – Anthony Black
Tier « Rotation importante »
Kyle Filipowski – Brice Sensabaugh – Rayan Rupert – GG Jackson – Derek Lively II – Daron Holmes II – Terquavion Smith – Jordan Walsh
Tier « Fin de rotation »
Colby Jones – Julian Strawther
Tier « G-League/2Way »