Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui a, comme à son habitude, réservée son lot de surprise, la draft NBA 2023 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser pour vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.
SCOOT HENDERSON

Date de naissance : 3 février 2004 – Classe : Freshman
Equipe : Ignite (G-League) – Bilan 2022/2023 : 11v/21d
Poste : Meneur
Mensurations
Taille : 193 cm – Poids : 88 kg – Envergure : 205,7 cm
Statistiques saison
19 matchs joués // 16,3 pts // 5,4 rebs // 6,5 asts // 1,1 stls // 0,5 blk
30,7 minutes jouées/match // 42,9% FG // 27,5% 3pts // 76,4% FT // 3,5 Tov // 3,3 PF
PROFIL
CONTEXTE PERSONNEL & COLLECTIF
Les scouts amateurs et professionnels s’accordent sur le fait que Scoot Henderson aurait probablement été le meilleur prospect de n’importe quelle cuvée des dernières années sans la présence de l’OVNI Victor Wembanyama. Dans l’ombre immense du géant français, un seul garçon a tenté de remettre en question son étiquette de numéro 1 incontesté, il s’agit bien de Scoot Henderson. Si la première place semble assurée à Wemby, le meneur de l’Ignite ne devrait pas quitter le podium.
Membre d’une famille nombreuse originaire de Marietta en Géorgie, Scoot ou plutôt Sterling de son prénom de naissance, est baigné dans l’univers du basket grâce à trois de ses sœurs qui ont toutes évolué en Division I de NCAA. Henderson s’est illustré très tôt comme une future star du basket avec notamment des performances remarquables en high school. Avec son école de Carlton J. Kell située dans sa ville natale, Scoot réalise des exploits retentissants sur la planète des jeunes basketteurs. Lors de son année de sophomore, il inscrit 49 points dans une rencontre et termine cette saison avec 24 points de moyenne ainsi que 6 rebonds et 3 passes. Des statistiques et un rôle rare pour une seconde année. L’année suivante, Scoot Henderson améliore sa propre marque en scorant 53 points dans un seul match. Il conduit son école au match de championnat mais doit d’incliner en finale après une saison où il cumule 32 points de moyenne, 7 rebonds et 6 passes. Une ligne impressionnante qui fait de lui une recrue 5 étoiles par consensus. Dragué par des universités prestigieuses dès l’été 2021 comme Florida, Florida State ou Georgia Tech, Scoot Henderson choisit de ne pas accomplir sa dernière saison de high school et de s’engager dans le monde professionnel en signant en G-League avec l’Ignite Team.
Avec une année d’avance sur ses coéquipiers qui jouent leurs réputations à la Draft comme Jaden Hardy, MarJon Beauchamps ou Dyson Daniels, Scoot Henderson va éclabousser cette équipe de son talent. Rapidement, Henderson devient le prospect le plus flamboyant et le plus impressionnant de l’Ignite. En tant que plus jeune joueur de l’histoire de la G-League à seulement 17 ans, Henderson ne tarde pas à se faire remarquer puisque lors de son second match il inscrit 31 points en ajoutant 6 rebonds et 5 passes décisives. En 21 rencontres (11 de la G-League Showcase Cup et 10 d’exhibition), Henderson affiche 14,3 points, 4,8 rebonds et 4,2 passes. Pas mal pour une “année senior” pas comme les autres.
Pour sa seconde saison avec l’Ignite Team, l’équivalent de sa saison freshman en NCAA, Scoot Henderson est nommé capitaine de son équipe. Il s’impose naturellement comme le leader offensif de sa formation. En octobre 2022, il est particulièrement attendu dans deux rencontres d’exhibition suivies par de nombreux amateurs de balle orange : son affrontement avec Victor Wembanyama et ses Mets. Lors de la première partie, Scoot rend la pareille à Wemby. Le français inscrit 34 points alors que le joueur de l’Ignite noircit la feuille avec 28 points, 5 rebonds et 9 passes. La différence de potentiel est bien atténuée par ce match, mais Henderson ne peut malheureusement pas réitérer sa performance lors de la seconde rencontre où il se trouve forcé de sortir sur blessure lors du premier quart. Sur la saison complète de G-League, Scoot Henderson inscrit 16,5 points de moyenne, ajoutant à cela 5,4 rebonds et 6,5 passes en 19 rencontres. Il élève également son jeu lors de la traditionnelle Showcase Cup de la G-League où il monte sa moyenne à 21,2 points en 6 matchs.
La cuvée au deçà des attentes made in G-League de la saison passée à quelque peu refroidi les fronts office concernant la qualité de la formation de l’antichambre de la NBA. Les présumés vedettes de l’Ignite ont tous eu du mal à s’installer en NBA lors de leur première saison et ce constat pourrait très bien nuire à Scoot Henderson. Si au début de saison il pouvait rivaliser avec Wembanyama pour la première place, progressivement, il est devenu le n°2 de la prochaine Draft assuré avant de voir ce statut remis en question par un prospect venu de NCAA, Brandon Miller. Henderson reste cependant un prospect d’un potentiel rare que nous, au CCS, plaçons bien au-delà de la mêlée. Explications.
DESCRIPTION DU JOUEUR
Comme à l’ordinaire commençons par quelques mots sur le physique de notre prospect du jour qui est, en l’occurrence, un atout majeur pour son jeu. Scoot Henderson est un monstre athlétique, l’impression visuelle révèle une masse musculaire impressionnante pour son âge, doublé d’excellentes dimensions pour son poste. Mesuré à 1 mètre 93, il rejoint la classe des meneurs de grandes tailles, ajoutant près de 88 kilos dans un corps compact. Henderson est également long avec une envergure bien positive estimée supérieure à 205 centimètres en attendant les mesures officielles du NBA Draft Combine. Avec ces informations, vous comprendrez que Scoot Henderson affiche une combinaison taille/poids/envergure optimale pour le niveau supérieure.
Pour prolonger notre analyse physique, il faut accentuer sur l’athlétisme de Scoot Henderson qui est tout simplement élite, pas seulement chez les prospects mais probablement aussi chez les joueurs NBA. Le meneur de l’Ignite est impressionnant dans ce domaine, rappelant les heures glorieuses d’un Derrick Rose ou les grandes années de Russell Westbrook. Scoot Henderson se déplace vite, très vite, avec énergie et puissance. Ses accélérations sont brutales s’observent naturellement davantage sur les situations de transition où sa détente verticale phénoménale laisse une impression de domination sans égale. Il pousse les attaques en transition en imprimant un tempo très élevé et réussi très souvent à prendre de vitesse les défenses adverses.
Les capacités athlétiques de Scoot Henderson se manifestent également dans sa propension à attaquer le cercle avec agressivité et puissance. Il maîtrise pleinement le dribble « in and out » en transition, avec rapidité et précision. Sa capacité à accélérer balle en main sur les situations de replis défensifs est tout simplement bluffante. Toujours le buste baissé, il parvient facilement à contourner ses adversaires grâce à son dribble agressif, rythmé et sa vitesse de pieds. Scoot Henderson laisse l’impression d’être difficilement défendable en face à face et prouve qu’il n’a pas besoin d’un écran pour se frayer un chemin vers le cercle. Même sans ballon, cette explosivité se confirme sur les situations où il se retrouve en rôle de cutter. Là aussi, ses puissants déplacements sont incisifs et intelligents. Pour résumer, Scoot Henderson détient des qualités athlétiques hors normes qu’il sait utiliser pour faire la différence à pleine vitesse.
Offensivement, Henderson s’est également fait un nom sur sa gestion des situations de pick and roll que ce soit pour marquer ou pour passer. Sans revenir sur son athlétisme élite, il faut tout de même souligner qu’avec une pose d’écran efficace, Scoot s’est très facilement accéder au panier grâce à la combinaison entre sa vista et sa puissance. Là où on l’attend moins, c’est sûr sa qualité de tir à mi-distance. En sortie d’écran, Scoot Henderson adore stopper son dribble, se déplacer vers la droite et prendre le tir. Il s’est montré particulièrement efficace au cours de cette saison avec l’Ignite. Tout va vite, de l’arrêt au tir avec une jambe balancée et un point de relâchement haut accentué par sa grande détente verticale. Cette option lui permet d’être très dangereux contre les équipes qui défendent le drop. Il sait également rentrer quelques floaters quand la situation l’oblige, notamment en pleine course. Scoot Henderson dégage une impression de contrôle de son propre corps hallucinante, notamment sur les stops après des courses explosives.
Des doutes existaient sur sa capacité à gérer l’organisation et la distribution du ballon. Des doutes qui ont conduit de nombreux analystes à considérer Scoot Henderson comme un poste 2. Mais les dernières saisons nous ont rassurer sur sa capacité à créer pour les autres et notamment sur un domaine crucial en NBA : le pick and roll. Scoot Henderson est un excellent passeur, même à pleine vitesse où il a montré qu’il pouvait trouver facilement et simplement ses coéquipiers démarqués dans un timing parfait. Il adore attirer les défenses, devenir une menace crédible avant d’écarter le jeu. Son handle développé et rapide ainsi que son premier pas dévastateur permettent à Henderson de focaliser les défenses sur lui. Créatif à la passe, il lit très bien les défenses de PnR, sait s’adapter et trouver la meilleure option rapidement. Scoot a montré qu’il était très à l’aise dans les lectures, capable d’attaquer si une fenêtre s’ouvre, de trouver le poseur d’écran ou d’écarter si la défense se ressert. La panoplie de passeur de Scoot est très développée et bien maîtrisée, ce ne sont pas seulement des flashes : passe transversale puissante et précise, passe avec rebond, passe « dans la poche ».
Mais évidemment, Scoot Henderson n’est pas (encore ?) le meneur du futur puisque certains secteurs restent à développer. Soulignons tout de même qu’aucun red flag n’est à mentionner. Commençons par le principal chantier qu’attend Scoot Henderson, la seule ombre à son tableau offensif : le tir extérieur. La technique n’est pas mauvaise, les choix non plus mais le meneur de l’Ignite reste beaucoup trop inconstant dans ce domaine et cela entrave l’intégralité de jeu offensif. En connaissant désormais sa capacité de pénétration, les défenses s’adaptent et lui mettent la pression pour prendre un tir extérieur. Bien sûr, le dribble reste bon, explosif et bien contrôlé mais la réussite n’est pas encore au rendez-vous. Beaucoup de défenseurs font un pas en arrière pour le laisser prendre un trois points sans que Scoot ne puisse sanctionner véritablement. Mais des progrès sont à constater sur la seconde partie de saison avec davantage de patience notamment dans la prise d’appuis.
Et sans le ballon, ça donne quoi ? C’est peut-être là que Scoot Henderson peut inquiéter quelques front office. Cette saison, il a converti 33,3 % de ses tirs à 3pts sur catch-and-shoot, 9/27. La saison dernière ? On descend à 17,9 % de réussite alors qu’il avait quelques créateurs à ses côtés comme Jaden Hardy ou Dyson Daniels. Vous comprendrez que Scoot Henderson est bien plus à l’aise balle en main mais il devra impérativement développer son tir extérieur sans ballon pour multiplier les menaces offensives de son équipe.
Terminons avec le défense où Scoot Henderson présente là aussi quelques interrogations. Peu investi, le meneur de l’Ignite a grandement contribué à la porosité de la défense de son équipe sur les situations de pick and roll. Scoot n’a pas montré une grande aisance dans les situations où il devait effectué des rotations et a commis de nombreuses erreurs dans ses affrontements directs avec des adversaires plus grands. Alors qu’en attaque, il sait parfaitement utiliser son corps musculeux, Scoot semble avoir du mal à s’en servir en défense. Curieux, mais il a les outils pour donc un apprentissage intensif et une formation dans la grande ligue pourrait bien suffire à révéler ses qualités. Il sait défendre sur le ballon mais une fois passé, Scoot a tendance à laisser partir son adversaire direct. Encore une fois, ses responsabilités offensives avec l’Ignite étaient telles qu’il est difficile de lui demander autant d’efforts de l’autre côté du terrain.
✔️ FORCES
- Athlétisme
- Explosivité
- Création pour lui-même
- Création pour les autres
- Finition
- Transition
- Scoring
- Tir à mi-distance
- Vitesse
- Handle
- Gestion des PnR
❌ FAIBLESSES
- QI Défensif
- Défense sur l’homme
- Turnover
- Catch and shoot
📈 SWING SKILL
- Tir extérieur
PRÉDICTION DRAFT 2023
Podium (place 1-3)
Equipes potentiellement intéressées : Portland Trailblazers, Charlotte Hornets, San Antonio Spurs
Scoot Henderson est un talent spécial, sur les dernières drafts, seule celle avec Luka Doncic pourrait le voir partir après la première place. Mais cette année, c’est un géant français qui fait de l’ombre au meneur sensationnel de l’Ignite. Si certains pensent qu’il échouera sur la dernière place du podium, qu’il en soit ainsi. Mais, sans rien enlever à Brandon Miller, difficile d’envisager un Scoot Henderson descendre de la seconde place hormis le fait que la franchise qui choisit en n°2 ne soit pas la destination optimale pour lui. Les Hornets possèdent déjà un jeune meneur de grande taille qui aime porter le ballon et créer pour les autres en la personne de LaMelo Ball. Sur le papier, une association entre les deux seraient sexy mais les deux semblent trop avoir besoin du ballon pour exister. Si naturellement Charlotte semble être le point de chute logique pour Scoot, il n’est pas le plus favorable. Ainsi, en troisième position, les Blazers pourraient bien être un endroit plus agréable pour Henderson notamment dans l’hypothèse devenue chimérique d’un départ de Damian Lillard. Si Dame s’en va, comme annoncer tous les ans, une traction jeune et bourrée de talent pourrait installer des étoiles dans les yeux des supporters de RIP City pour les années à venir : Afernee Simmons, Scoot Henderson, Shaedon Sharpe. Et parmi les 4 premiers choix, les Pistons ne seraient probablement pas une magnifique destination pour Scoot où les places du backcourt sont déjà occupées par Cade et Ivey même s’il n’aurait pas de soucis à se frayer un chemin pour bousculer cette hiérarchie. Mais en l’état, impossible d’imaginer un prospect passer devant lui en troisième position. Enfin, il reste le mirage, le 1% de chance : les Spurs de San Antonio. La storyline pour voir débarquer Wembanyama dans le Texas est parfaite et Scoot semble condamné à abandonner ses espoirs d’être appelé en premier par Adam Silver.
TIER DU CCS : Tier « Franchise Player »
Le talent de Scoot Henderson est probablement l’un des plus élevé que nous avons pu observer sur les dernières années. Dommage pour lui que ce soit également l’année d’un OVNI français. Aujourd’hui comme demain, le destin et la carrière de Scoot Henderson seront mis en parallèle avec celle de Victor Wembanyama. Le meneur de l’Ignite voudra perpétuellement montrer qu’il est le meilleur et cette motivation supplémentaire pourrait donner une dimension hallucinante à son avenir. Puissant, athlétique, créateur, spectaculaire… Scoot a tous les outils pour devenir un grand, très grand de la NBA.
*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBA, mais tout reste possible pour les éclosions tardives.
Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2023 ici !
Tier « Franchise Player »
Tier « Calibre All-Star »
Amen Thompson – Keyonte George – Brandon Miller – Nick Smith Jr
Tier « Starter/6ème homme »
Jett Howard – Emoni Bates – Ausar Thompson – Cason Wallace – Gradey Dick – Jalen Hood-Schifino – Anthony Black – Dariq Whitehead
Tier « Rotation importante »
Kyle Filipowski – Brice Sensabaugh – Rayan Rupert – GG Jackson – Derek Lively II – Daron Holmes II – Terquavion Smith – Jordan Walsh
Tier « Fin de rotation »
Colby Jones – Julian Strawther
Tier « G-League/2Way »