Deuxième conseil lecture de notre série estivale “Sport et littérature” : un pavé tout en images, véritable ode à la vitesse, au soleil et aux corps qui vibrent. En somme, à la jeunesse et à l’été !

Recueil de photographies dû à l’artiste Hugh Holland, Locals Only se présente comme parfait complément au documentaire culte Dogtown and Z-Boys de Stacy Peralta (sorti en 2001). Lequel relatait, par la grâce d’une narration assurée par les protagonistes eux-mêmes, comment une bande de misfits – les Z-Boys du titre – avait révolutionné l’art fort compassé du skateboard en lui injectant une vibe punk alors encore jamais vue.
Mettant, peu ou prou, en scène les mêmes personnages parcourant les mêmes lieux (ces piscines vides et tarmacs surchauffés d’une Californie qu’on ne voit généralement pas sur les cartes postales), l’ouvrage se présente comme parfait instantané de l’époque. Ces quelques années, au mitan des seventies, qui virent des adolescents sauvages réinventer l’art du skate et ainsi entrer dans la légende.
Période dorée dont Holland parvint à rendre la teneur grâce à l’alliance très particulière entre son matériel (de la pellicule ciné 35 mm, normalement utilisée pour les diapositives) et les conditions d’alors – cet inimitable mélange de pollution et de luminosité propre à la Californie.
Mix permettant de profiter de ces images à l’énergie presque palpable qui, mieux que tout autre document, parviennent à capturer l’essence de l’éternelle jeunesse.
Étant entendu que c’est peut-être bien ça, le sens de la vie : se dépenser physiquement, les cheveux au vent, sans rien d’autre à quoi penser que l’instant présent…