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Conseil lecture #3 : “Parkour” de David Belle (2010)

Troisième conseil lecture de la série “Sport et littérature” : Parkour de David Belle, publié en 2010 – autobiographie, en forme de manifeste, du créateur de la discipline.

Brian Eno (ex-membre du mythique groupe glam Roxy Music puis influent producteur) avait, en son temps, déclaré que le premier album éponyme du Velvet Underground avait beau ne quasiment pas s’être vendu, sa puissance en était telle que chacun des acheteurs avait ensuite formé un groupe.

On a envie de dire la même chose à propos de cet ouvrage consacré à David Belle. Puisque, sans savoir à combien il s’est écoulé, on parierait gros que la majorité de ses lecteurs, sitôt la dernière page achevée, s’est sentie l’immédiat besoin de se la jouer Spiderman (ou, plus précisément : “Speed-Air-Man” comme s’est lui-même surnommé Belle) au sein du mobilier urbain environnant.

Sorti début 2010, le titre, plus qu’une classique biographie, se présente sous la forme d’un long entretien (mené par la journaliste Sabine Gros La Faige) qui laisse tout loisir à Belle de se raconter, comme jamais auparavant. De son enfance à son apogée hollywoodienne (lui qui est désormais chorégraphe de cascades pour blockbusters clinquants), en passant par l’élaboration de sa discipline. Ainsi que, surtout, le rôle tenu par son père, Raymond : mentor, modèle et inamovible figure tutélaire.

Un témoignage à l’image de Belle : humble et direct, parcouru par la lucidité de celui qui a appris sur le terrain et mis en pratique ce qu’il professe. Qui nous invite à partager son incessante recherche de la perfection physique, du geste juste, du mouvement pur… Étonnante expérience (sur son corps, sa vision du sport, son existence même) qui en vient, au fil du récit, à dépasser la discipline de vie pour épouser la quête spirituelle.

Et laisse penser que, plus que la création d’une activité, c‘est une véritable odyssée qu’il a, à sa manière spartiate, mené à son terme. Une philosophie de l’extrême dont il est permis de penser qu’elle a influencé nombre de ses contemporains – à commencer par des gens comme Ido Portal (l’un des plus illustres noms actuels de l’entrainement au poids de corps) ou Erwan Le Corre (autre gourou du mouvement et fondateur de la bien nommé méthode MovNat).

Et dont on peut comprendre à quel point les fondements mêmes (puisqu’ainsi que dit dans la préface – rédigée par Luc Besson : l’erreur lui est interdite puisque pour Belle, “tomber, c’est mourir”), peuvent en chacun trouver écho…  

(Éditions Intervista)

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