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Conseil lecture #5 : “Le Tao de Bruce Lee” de Davis Miller (2003)

On profite du cinquantième anniversaire (ayant eu lieu le 20 juillet) de la mort du Petit Dragon pour évoquer ce qui reste, sans doute, le meilleur livre existant à son encontre. Une biographie qui va délibérément à rebours des clichés inhérents au genre – notamment la lénifiante complaisance généralement de mise en pareil cas.

“Ecrit à la première personne, dans la tradition des grands essayistes américains tels que Tom Wolfe, Le Tao de Bruce Lee raconte un double parcours. Celui du Petit Dragon, entrecroisé avec celui de l’un de ses plus fervents admirateurs, Davis Miller, qui analyse l’influence prodigieuse que Bruce Lee exerce encore plus de trente ans après sa disparition.” (résumé éditeur)

Si l’on nous autorise cette hasardeuse comparaison, il est permis de considérer Bruce Lee comme le Jimi Hendrix des arts martiaux.

Comme le guitariste gaucher, il brilla telle une météorite au cours d’une carrière dont la brièveté n’eut d’égale que la splendeur. Comme lui, il apparaît comme un surdoué qui chamboula une discipline à jamais changée après son passage. Comme le natif de Seattle, il laisse une poignée d’œuvres officielles pour un paquet déraisonnable de titres posthumes et apocryphes – les suiveurs se réclamant de son héritage (depuis maintenant cinquante ans) pouvant aisément repeupler n’importe quel coin déserté de la planète…

Parmi les centaines d’ouvrages plus ou moins (souvent moins que plus) pertinents ayant retracé son parcours, distinguons ce Tao de Bruce Lee, rédigé par le chroniqueur sportif Davis Miller. Non seulement (de loin) l’ouvrage le plus honnête consacré au Petit Dragon mais également – et tout simplement – l’un des livres les plus passionnants jamais écrits sur le sport et la célébrité, toutes catégories confondues.

L’auteur, comme dans les meilleures biographies, dépasse en effet le cadre de son sujet pour rapidement embrasser un bien plus vaste panorama. Relatant l’extraordinaire impact qu’eut Lee sur sa propre existence en même temps que sur celle du  monde entier, il en analyse les soubresauts sur la culture contemporaine, au sein de l’époque, de l’histoire du cinéma ou celle des sports de combat.

Dans un style épuré, aussi tranchant qu’un coup porté à la gorge, il s’interroge (sans forcément tenter d’y répondre) sur ce qui, en définitive, fait l’essence d’un être. Lui, n’importe qui, nous tous : égarés entre la peur et la solitude, dans l’attente d’un héros à même de les délivrer…

Témoignage poignant qui parlera d’une manière intime à quiconque a, un jour, espéré l’arrivée d’un sauveur. Et explique que la fantastique pure énergie de Lee continue d’inlassablement défier la mort – irradiant les écrans, par-delà les années. Saurait-on rendre meilleur hommage à quiconque ?

(Guy Trédaniel Éditeur)

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