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Guillaume Restes, à toute vitesse

Propulsé titulaire du Toulouse Football Club à seulement 18 ans, Guillaume Restes a également fêté ses premières sélections avec les Espoirs français durant le mois de septembre. Découverte et analyse de la nouvelle pépite toulousaine avec Élie Baup.

Son nom est dans toutes les bouches, que ce soit dans les travées du Stadium ou dans les rues de la Ville rose. Fortement attachés à leurs Pitchouns – et après avoir vu les départs d’Amine Adli, Manu Koné ou plus récemment Fares Chaïbi ainsi qu’Anthony Rouault – les supporters des Violets ont une nouvelle coqueluche : Guillaume Restes. Formé au club, qu’il a rejoint en 2011 alors qu’il n’était âgé que de six ans mais également né à Toulouse, le jeune portier est un vrai Toulousain. Surtout, celui qui était censé être le numéro 2 du TFC cette saison a tout chamboulé, comme un certain Alban Lafont à son époque, pour devenir le portier numéro 1 des Violets.

On ne lui parle pas de hiérarchie

Chez les suiveurs les plus assidus du Toulouse Football Club, ainsi qu’au club, l’éclosion du jeune gardien est une demi-surprise. Passé par les équipes de jeunes de l’équipe de France (U17, U18), Guillaume Restes est considéré comme l’avenir des Violets au poste de gardien de but depuis quelques années. La preuve, Damien Comolli, le président du club, lui fait signer son premier contrat professionnel à l’âge de 16 ans, le 26 juin 2021. Une période durant laquelle Élie Baup entend parler pour la première fois de Restes via Fabien Barthez, alors consultant au club. « Je crois que ça date d’il y a deux-trois ans. Fabien me parle d’un jeune gardien qui avait d’énormes qualités, hyper talentueux, en l’occurrence Guillaume Restes. Fabien était assez bluffé », souligne Baup.

Depuis, le natif du quartier de Saint-Agne à Toulouse a bien grandi. Convoqué dans le groupe des Violets l’an dernier pour quelques matchs, l’été 2023 sera celui du grand chamboulement pour lui. Maxime Dupé, gardien numéro 1 incontestable du TFC, n’est pas conservé par Damien Comolli et ce dernier annonce que Kjetil Haug sera le nouveau titulaire du poste, tandis que Guillaume Restes sera le numéro 2. Mais les performances du Pitchoun face notamment à Osasuna et la Roma – où son talent éclate devant près de 30 000 personnes au Stadium – le propulsent devant le portier norvégien dans la hiérarchie. Son entraîneur Carles Martinez Novell le sait, Restes sera son gardien titulaire. Le 13 août, au stade de la Beaujoire, Guillaume Restes fait ses débuts en Ligue 1 contre Nantes face à un certain Alban Lafont, lors de la première journée.

Le choix de Thierry Henry

Ce jour-là le TFC s’impose 2-1 et le jeune gardien encaisse seulement un but, sur penalty. Au sein d’une équipe toulousaine remaniée après une intersaison mouvementée, Guillaume Restes se fait petit à petit un nom grâce à ses performances. Il est par exemple le gardien le mieux noté par le quotidien L’Équipe depuis le début de la saison avec une moyenne de 6,29/10. Autre statistique, le gardien des Violets a arrêté 80% des tirs subis depuis le début de la saison (durant les 6 premières journées, ndlr). Ce qui fait de lui le deuxième meilleur gardien du championnat dans cette catégorie, derrière Gianluigi Donnarumma et Anthony Lopes.

Ces quelques matchs ont ouvert la porte de l’équipe de France espoirs à Guillaume Restes. Le 31 août, Thierry Henry le sélectionne. Quelques jours plus tard, le Toulousain débute face au Danemark et sauve notamment les Bleuets grâce à une double parade exceptionnelle. « Il répond présent directement. Il ne cogite pas, il ne se demande pas pourquoi il est là. C’est ça qui me frappe. Il ne semble pas se poser de question, c’est incroyable », pose Elie Baup, ancien gardien et entraîneur du TFC.

Un statut de numéro 1 devant les deux autres gardiens appelés, à savoir Lucas Lavallée (Dunkerque) et Robin Risser (Dijon) qui ne surprend qu’à moitié. Malgré son jeune âge, Guillaume Restes apprend à vitesse grand V. Son explosion, qui n’est pas sans faire penser à celle d’Alban Lafont il y a quelques années auparavant dans la Ville rose également, n’était pas programmée aussi tôt. « Mais aujourd’hui le talent n’attend pas d’avoir 22 ans, juge Elie Baup. Ça nous surprend car le poste de gardien est plus sensible on va dire. J’ai eu la chance dans ma carrière d’avoir connu l’éclosion précoce de Fabien Barthez et Grégory Coupet. Ce sont des gardiens comme Guillaume Restes qui sont prêts avant les autres, tout simplement », poursuit-il.

« Une présence déconcertante »

Prêt, Guillaume Restes l’était, mais il lui fallait prouver que les attentes placées en lui étaient justifiées. Le jeune gardien a mis tout le monde d’accord. Son entraîneur en premier lieu, Carles Martinez Novell, qui disait ceci en conférence de presse il y a trois semaines. « Guillaume n’a que 18 ans, mais il est déjà mature. Les étapes vont très très vite pour lui mais il est prêt, concentré, heureux et fougueux ».

Ce qui interpelle chez le jeune homme de 18 ans, c’est sa façon de commander et de diriger sa défense. « Ce n’est pas seulement un gardien. Bien sûr, il a ses qualités, avec un excellent jeu au pied, des réflexes sur sa ligne, mais c’est sa manière d’être avec les autres qui est assez folle. On dirait qu’il est là depuis toujours. Il a une présence qui est assez déconcertante pour un jeune de son âge », analyse Baup. Calme et posé, le portier du Tef semble être insensible à la pression, lui qui a déjà découvert le haut niveau européen avec sa titularisation face à l’Union Saint-Gilloise en Europa League.

Gaucher, d’une taille moyenne pour un gardien (186 cm), Restes dégage une autorité naturelle et rassure les siens. « Il a un grand avenir devant lui », formulait ainsi son coéquipier Gabriel Suazo après le match amical face à la Roma cet été. Excellent sur sa ligne et doté d’une qualité de réflexes supérieure à la moyenne, Guillaume Restes devra néanmoins améliorer son jeu aérien, lui qui n’a pas capté un seul centre subi par le TFC depuis le début de la saison. « Il n’est pas encore parfait et heureusement, tempère Baup. Il va falloir qu’il s’inscrive dans la durée, qu’il confirme sur un ensemble de matchs », conclut l’ancien entraîneur de Bordeaux ou de l’OM.

Comparé à Alban Lafont, qui avait lui aussi fait ses débuts très jeune avec le TFC, Guillaume Restes réalise un début de saison exceptionnel à seulement 18 ans. Bluffant de sang-froid et sûr de lui, le Toulousain de naissance ne cesse de surprendre et confirme match après match qu’il a tout d’un futur grand. Reste maintenant à confirmer, avant de peut-être le devenir.

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