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Robby Anderson, la renaissance

Nouveau wide receiver N°1 de la franchise des Carolina Panthers, Robby Anderson semble enfin (re)vivre à Charlotte après quatre saisons chez les New York Jets dont une dernière saison particulièrement frustrante. Receveur assez peu médiatisé et relativement ordinaire jusqu’à présent, il montre un tout autre visage depuis son arrivée chez les Panthers. Discret, impliqué et au jeu séduisant et varié, le WR est l’un des piliers du renouveau de cette équipe et à l’aube de ses meilleures saisons. Après 9 semaines de compétition, Robby se classe au 3è rang des wide receiver par le nombre de yards avec 751 déjà engrangés ! Imposture ? Réussite conjoncturelle ? Non, ce garçon fait partie de la famille des joueurs NFL dont le talent a été mal exploité ou gâché par une franchise. Mais ce temps là est révolu pour Robby Anderson qui a rejoint les Carolina Panthers à l’intersaison.

Diamant brut

Depuis les origines de son parcours football, Anderson s’est illustré par sa détermination, son implication et son travail acharné pour arriver au plus haut niveau. Evoluant initialement au poste de Defensive Back, Anderson (1,91m pour 85 kg) s’est mué en Wide Receiver à la demande d’un certain Matt Rhule, Head Coach de Temple de 2013 à 2016 et aujourd’hui HC des Carolina Panthers ! Le changement de poste est une réussite. Anderson est très rapide (4,36 sec aux 40 yards), très agile et très grand, lui permettant de s’assurer une domination aérienne et de prendre l’ascendant à la course sur ses vis-à-vis. Capable de s’aligner dans le slot ou en outside receiver, à l’aise sur tous les types de tracés: courts, intermédiaires ou en profondeur. Il a un double move dévastateur, une capacité supérieure à la moyenne pour ajouter des yards après réception et est doté d’un haut QI football. Bref, il a l’étoffe pour devenir un grand à cette position.

Il en profite d’ailleurs pour inscrire son nom dans les annales de l’université puisqu’en 2015, sa saison Senior, il signe la 2è meilleure saison d’un receveur de Temple avec 939 yards ! Et pourtant, Robby revient d’une année en Community College, qu’il a du rejoindre lors de la saison 2014 suite à des problèmes d’éligibilité académique… C’est entre autre cette année en Community College qui lui coûte son repêchage à la Draft 2016. Afin de dresser un tableau complet du jeune Robby, notons que les scouts lui reprochent de ne pas être suffisamment étoffé physiquement, de ne pas créer assez de séparation avec les défenseurs, d’avoir une accélération trop molle, des tracés imparfaits et d’avoir trop dropé le ballon. Il était néanmoins pressenti pour partir au 5è tour… Qu’à cela ne tienne, Robby n’a pas pour habitude de se laisser démonter dès la première difficulté venue. Il rejoint donc les New York Jets comme Undrafted Free Agent et va s’y faire une place !

Highlights de Robby Anderson lors de son année Senior à Temple

New York Jets, du rire aux larmes

L’envol de Robby Anderson avec les New York Jets a tout de la belle histoire. Arrivé comme UDFA au printemps 2016 du côté de la grosse pomme, il parvient à se faire une place parmi les 53 joueurs retenus à la fin du training camp comme WR5. A la faveur de la blessure de Eric Decker en octobre, il devient le slot receveur titulaire de la franchise. Pas mal pour un UDFA ! Il finit sa saison rookie avec 42 réceptions, 587 yards et 2 touchdowns. Sa deuxième saison est la meilleure sur la plan statistique, il attrape 63 ballons pour 941 yards et 7 touchdowns. Il est alors devenu le receveur N°1 de la franchise. En 2018, les cartes sont rebattues à New York. Out Josh McCown qui laisse sa place de QB titulaire au 3è choix de la draft, Sam Darnold, en provenance de USC. La connexion avec Anderson met quelques temps à se mettre en place et les performances du receveur s’en ressentent naturellement. Il termine sa saison avec une fiche de 50 réceptions, 752 yards pour 6 TD.

Sur ces 3 premières années à New York, Robby regrette de n’être vu et utilisé que comme un coureur unidimensionnel dont la seule capacité résiderait dans des courses en profondeur. Il déplore de ne recevoir que trop peu le ballon alors qu’il aurait la capacité d’aider son équipe sur d’autres tracés si on lui en donnait l’opportunité. L’arrivée d’Adam Gase aux Jets en 2019 constitue alors une lueur d’espoir pour le receveur. A ce stade, Gase est toujours considéré comme un créateur offensif.

« C’est ce que j’attendais. C’est frustrant quand tu sais que tu as les capacités. Que tu sais que tu devrais être un receveur visé à 10 reprises par match parce que tu sais quel impact tu as sur le jeu mais qu’on ne te donne pas les ballons. Quand tu l’as prouvé. Maintenant j’ai un coach qui va m’utiliser comme un joueur et pas seulement me faire courir droit vers le fond du terrain »

Robby Anderson

Malheureusement pour Anderson, et malgré les déclarations en pré-saison de Shawn Jefferson, le coach des WR, Adam Gase reproduit le schéma de Todd Bowles et l’utilise essentiellement sur des Post et des Go routes. C’est donc une nouvelle année de frustration pour le receveur qui a le sentiment de voir ses capacités et son talent gâchés.

Charlotte, un nouvel espoir

Free Agent en 2020, Robby rejoint son ancien head coach de Temple chez les Panthers de Carolina. Un choix judicieux car il rejoint là celui qui l’a fait passer de defensive back à wide receiver. Il sait que ses capacités seront utilisées dans leur globalité et qu’il sera visé à la hauteur de ses attentes. En plus de rejoindre son ancien HC, Anderson retrouve son QB de l’université, P.J. Walker, et d’autres anciens de Temple qui ont rejoint l’aventure Panthers à la faveur de la signature de Matt Rhule.

Ses débuts sous ses nouvelles couleurs sont plus qu’encourageants et permettent de dire que les Panthers ont réalisé un excellente signature. À ce stade, Robby Anderson a déjà amassé 751 yards en 60 réceptions et a été visé 80 fois ! Il approche donc du seuil des 10 cibles par match (13 par exemple en week 9 contre les Chiefs) et est en passe de réaliser une saison à plus de 1500 yards, lui qui n’avait pas encore passé la barre symbolique des 1000 yards. Au-delà des chiffres, Rhule et Brady n’utilisent plus Anderson dans un registre exclusivement unidimensionnel. Il est aligné tant dans le slot qu’à l’extérieur et court tout types de tracés courts, intermédiaires ou longs ! Et ça fonctionne très bien, on le voit très souvent dans le milieu du terrain sur des slants ou des curls mais aussi sur des quick out ou des flats.

Notre article sur les principaux tracés

Tableau des tracés de Robby Anderson en Week 9

Au bout de 9 semaines, il a déjà été visé 60 fois (sur 80) sur des passes courtes, dépassant son total annuel de 2019 sur le même secteur de passes (56).

Source: http://www.sharpfootballstats.com

Sa connexion avec Teddy Bridgewater lui permet d’ailleurs d’atteindre son meilleur pourcentage de réception depuis le début de sa carrière avec un ratio de 75% depuis le début de la saison. Près de 20 points supérieur à son plus haut niveau, 55,3% en 2017 et il n’est plus qu’à 3 réceptions de son record cette même année.

Highlights de Anderson à la mi-saison

Les raisons de croire en un futur proche brillant pour Anderson et ses coéquipiers sont nombreuses. A 27 ans, le joueur est dans son prime et il est enfin utilisé comme il l’attend depuis ses débuts dans la Ligue. Sa connexion avec son QB Teddy Bridgewater est déjà très bonne et elle va encore s’améliorer au gré des ajustements de Joe Brady dans son playcalling parfois balbutiant. Il s’inscrit dans l’une des meilleures escouades offensives de la Ligue aux côtés de McCaffrey, DJ Moore et Curtis Samuel entre autres. 2020 était la première année de la reconstruction des Panthers, un nouveau coaching staff et plusieurs rookies prometteurs ont rejoint les rangs de l’équipe. La prochaine intersaison permettra via la free agency et la draft de combler des gros manques sur des postes de defensive backs, linebackers et surtout sur la ligne offensive. Tous ces renforts impacteront positivement la franchise qui se retrouvera vraisemblablement à disputer les premiers rôles de sa division par sa qualité intrinsèque et les déclins/ajustements attendus dans les 3 autres franchises: l’ère post Brees à New-Orleans, un TB12 qui sera encore plus inconstant à Tampa Bay s’il en est toujours le titulaire et une refonte attendue à Atlanta. Il y en a un qui regrette d’avoir laissé partir son joueur, c’est Joe Douglas, le GM des Jets qui l’a déclaré en conférence de presse la semaine passée.

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