Ça y est, le Top 14 2022-2023 a rendu son verdict. Cette saison qui aura vu le Stade toulousain décrocher son 22e bouclier de Brennus et le CA Brive quitter l’élite est terminée, et tous les regards sont tournés vers la Coupe du monde. À l’orée d’un exercice qui sera perturbé par la grand-messe du rugby mondial, les clubs n’ont pas oublié de s’armer pour rivaliser dans un championnat toujours plus concurrentiel. Le CO, qui sort d’une saison difficile, veut repartir sur de bonnes bases.
Finaliste malheureux en 2022, Castres a débuté la dernière saison avec une belle gueule de bois. Le problème, c’est que le traditionnel Doliprane® du dimanche matin n’a pas suffi. La bouche est restée pâteuse et les courbatures ne se sont guère estompées. Jusqu’à ce matin de février où Pierre-Yves Revol a pris la décision radicale de se séparer du manager Pierre-Henry Broncan. Le travail formidable du Gersois, qui a fait surperformer son effectif pendant deux ans, n’a pas pesé lourd face au classement préoccupant et à des relations plus difficiles avec son groupe. L’ancien joueur du CO Jeremy Davidson a pris le relais. Plutôt avec succès. Mais le plus dur commence maintenant.
Le staff
À l’inverse d’un Christophe Urios à l’ASM, Jeremy Davidson n’a pas imposé ses hommes de confiance. Le Nord-Irlandais s’appuie sur le staff en place, constitué en majorité d’anciens de la maison. Un seul mouvement à l’intersaison : l’historique Rory Kockott a quitté l’encadrement castrais, et c’est l’entraîneur de la défense de Grenoble, Steven Setephano, qui a repris son poste.
Entraîneur principal : Jeremy Davidson
Entraîneur des arrières : David Darricarrère
Entraîneur de la défense : Steven Setephano
Entraîneur de la touche : Yannick Caballero
Entraîneur de la mêlée : Karena Wihongi
Consultant discipline : Cédric Clavé
Consultant jeu au pied et skills : Romain Teulet
Team manager : Marc-Antoine Rallier
Directeur de la performance : Vincent Giacobbi
L’effectif
Relancé par le CO alors qu’il était au chômage, Leone Nakarawa a signé pour un an de plus. Pareil pour le champion de France 2018 Antoine Tichit. Ce sont deux ans de plus pour le champion de France Julien Dumora, mais aussi pour Quentin Walcker, Josaia Raisuqe et Antoine Zeghdar. Pierre Colonna, Tom Staniforth, Baptiste Cope, Adrien Séguret, Joris Dupont sont eux engagés jusqu’en 2026.
Les départs :
En fin de saison dernière, le jeune pilier River Tukino (19 ans, JIFF) a rejoint Clermont, où son père Siaki fait partie du staff. Même point de chute pour l’ouvreur Benjamin Urdapilleta (37 ans, non JIFF). Son ancienne doublure Ben Botica (33 ans, non JIFF) restera à Soyaux-Angoulême, qu’il a contribué à maintenir en Pro D2. Revenu sur les terrains pour donner un coup de main à la mêlée, Rory Kockott (37 ans, non JIFF) raccroche pour de bon. Le pilier droit Antoine Guillamon (32 ans, JIFF) et le centre Thomas Combezou (36 ans, JIFF) disent eux aussi stop.
Un nouveau défi attend les talonneurs Brendan Lebrun (25 ans, JIFF), Brice Humbert (26 ans, JIFF) et Paula Ngauamo (33 ans, non JIFF). Sevrés de temps de jeu, Dorian Clerc (25 ans, JIFF) et Théo Hannoyer (27 ans, JIFF) quittent la deuxième ligne castraise. Un cran plus bas, ce sont Kévin Kornath (26 ans, JIFF) et Teariki Ben-Nicholas (27 ans, non JIFF) qui font leurs valises. Le demi de mêlée Julien Blanc (30 ans, JIFF) et l’arrière Thomas Larregain (26 ans, JIFF) s’en vont en Pro D2.
Les arrivées :
Comme à son habitude, Castres a flairé les bons coups dans l’antichambre de l’élite. Le talonneur Loris Zarantonello (22 ans, JIFF), le 3e ligne Yann Peysson (23 ans, JIFF), l’ailier Nathanaël Hulleu (23 ans, JIFF) et le centre Joris Dupont (22 ans, JIFF), qui revient de prêt, arrivent tous de Pro D2. Les 3e lignes Romain Macurdy (21 ans, JIFF), Abraham Papali’i (30 ans, non JIFF) et l’ouvreur Pierre Popelin (28 ans, JIFF) étaient eux en Top 14. Le centre Jack Goodhue (28 ans, non JIFF), vainqueur du Super Rugby avec les Crusaders, vient d’un peu plus loin.
Les mondialistes potentiels
Gaëtan Barlot, talonneur, France
Santiago Arata, 1/2 mêlée, Uruguay
Vilimoni Botitu, centre, Fidji
Adrea Cocagi, centre, Fidji
Notre avis
De toute évidence, il y aura un Castres olympique avant et après la charnière Kockott – Urdapilleta. Désormais loin du Tarn, les deux compères ont laissé les clés de la maison à la jeunesse olympienne. Le jeune Loris Zarantonello, dont le départ d’Agen avait été mal perçu, aura beaucoup de temps de jeu. Surtout si Gaëtan Barlot, opéré en mai d’une hernie cervicale, parvenait à accrocher le wagon de la Coupe du monde. C’est moins sûr pour Romain Macurdy, qui sera confronté à une forte concurrence en deuxième comme en troisième ligne. Yann Peysson, sur ce poste, a l’avantage d’avoir un profil de porteur de balle que seul Abraham Papali’i partage avec lui. Ces deux-là feront du bien en n°8, alors que Teariki Ben-Nicholas a disparu de la circulation après une bonne première saison.
Arata à la Coupe du monde, le CO se reposera sur Gauthier Doubrère et surtout sur Jérémy Fernandez, revenu en toute fin de saison après une rupture des ligaments croisés. À ses côtés, plus d’Urdapilleta ni de Botica. Place à Pierre Popelin, qui rongeait son frein au bout du banc rochelais, et à la promesse Louis Le Brun, qui sera sans doute fixée à l’ouverture. Botitu et Cocagi retenus avec les Fidji, Joris Dupont aura l’occasion de montrer qu’il a progressé à Carcassonne. Il lui faudra gagner sa place car Jack Goodhue, recrue surprise du club tarnais, est en ballotage défavorable pour une place au Mondial. Qu’il arrive avant ou après la Coupe du monde, le All Black est très attendu. Meilleur marqueur de Pro D2 avec 17 essais, Nathanaël Hulleu apportera son punch et ses qualités de finisseur.
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