Rugby

Rugby : l’indulgence comme maître-mot pour les VI Nations ?

Le 2 février 2020, le XV de France affrontera l’Angleterre pour ouvrir le Tournoi des VI Nations. Face à l’une des meilleures équipes du monde, finaliste du dernier mondial en 2019, les Bleus souffriront sûrement de leur inexpérience. Pour cause, Fabien Galthié, nouvel entraîneur de la sélection nationale a décidé de rajeunir l’effectif tricolore de manière très significative. Exit les vieux briscards, et place aux talentueuses jeunes pousses du rugby français. Mais quelles attentes peut-on avoir vis-à-vis de cette sélection ?

Le 2 février 2020, le XV de France affrontera l’Angleterre pour ouvrir le Tournoi des VI Nations. Face à l’une des meilleures équipes du monde, finaliste du dernier mondial en 2019, les Bleus souffriront sûrement de leur inexpérience. Pour cause, Fabien Galthié, nouvel entraîneur de la sélection nationale a décidé de rajeunir l’effectif tricolore de manière très significative. Exit les vieux briscards, et place aux talentueuses jeunes pousses du rugby français. Mais quelles attentes peut-on avoir vis-à-vis de cette sélection ?

10 ans. Cela fait 10 ans cette année que le XV de France n’a plus remporté le Tournoi des VI Nations. En 2019, la France avait terminé la compétition à la quatrième place, ne devançant l’Écosse que d’un petit point. Les observateurs du rugby, qu’ils soient fans inconditionnels ou simple téléspectateurs du Tournoi, pestaient tous contre les récurrentes désillusions dont les Bleus étaient les acteurs. Après 10 ans à ne battre que l’Écosse et l’Italie (ou presque), tout le monde est unanime : il faut changer. Mais alors comment s’y prendre ? Que faut-il vraiment changer ? Dans le même temps, les sélections de jeunes cartonnent sur la scène internationale, le Top14 est l’un des tous meilleurs championnats nationaux, et les joueurs qui composent le XV de France restent des rugbymen talentueux. Oui, mais l’équipe bâtie par Saint-André, Noves et consorts ne tenait pas la route.

Slimani, Vahaamahina, Huget, Lopez… autant de joueurs qui incarnaient cette équipe de France défaite, ont été écartés par Fabien Galthié. Aucun joueur de plus de trente ans n’a été appelé par le nouveau coach français. Si il répond que l’âge n’est pas un critère de sélection, on peut tout de même être sur que l’ex-entraîneur de Toulon a une volonté claire et précise : construire une équipe sur le long terme. En convoquant pas moins de 19 nouvelles têtes dans sa liste de préparation du Tournoi, Fabien Galthié a envoyé un message fort à la jeunesse française : il y a un wagon à prendre, une place de luxe dans une équipe en construction est disponible. Parce que oui, il y a fort à parier que l’équipe de France va s’appuyer durablement sur une sélection de jeunes joueurs, peut-être pas les meilleurs actuellement d’un point de vue purement sportif, mais ô combien prometteurs et motivés. Pas besoin de leur mettre une pression liée aux résultats à venir, tant qu’ils grandissent ensemble.

A quoi s’attendre dans l’immédiat ?

C’est sans doute ça la clé : bâtir une équipe et la faire jouer tant que les joueurs progressent. Même dans la défaite, voire surtout dans la défaite, un groupe apprend, se soude, progresse. Sous le commandement d’un nouveau capitaine, Charles Ollivon, avec les apparitions de Louis Carbonel, de Jean-Baptiste Gros ou encore Arthur Vincent, Champions du Monde U20 l’été dernier, ces nouveaux Bleus vont grandir. Peut-être se prendront-ils des raclées. Et alors ? Vaut-il mieux subir 20 ans de médiocrité ou 5 ans d’apprentissage ? La réponse est assez facile. L’indulgence sera forcément de mise en cette première année de l’ère Galthié. Ce serait une énorme erreur d’attendre de ces Bleus qu’ils réalisent un Grand Chelem, qu’ils mettent 40 points par matchs, etc. Car oui, ces jeunes sont bourrés de talents, à l’image de Romain N’tamack et Antoine Dupont, et ils peuvent être très bons et battre n’importe qui, mais que ce serait prématuré de les attendre au sommet dès 2020.

Charles Ollivon, face aux Gallois lors de la Coupe du Monde 2019 (Photo : La Provence)

Un des enjeux de ce Tournoi à venir sera l’émergence d’un ou plusieurs leaders. Fabien Galthié et son staff, dont font partie William « la Bûche » Servat et Raphaël Ibanez, ont longtemps cherché quels joueurs pourraient tirer l’équipe de France derrière eux. Si le choix de Charles Ollivon comme capitaine a été fait, c’est tout sauf un hasard. « Pendant deux mois on s’est intéressé aux différents leaders car on avait besoin d’avoir des hommes forts et convaincus de notre projet. On l’a choisi pour son parcours, un joueur brillant de Bayonne, Toulon et de l’équipe de France » déclare Galthié à la presse. Au sujet des graves blessures qui ont freiné l’ascension du troisième ligne, Fabien Galthié ajoute : «  On est tous passé par ces moments-là. Il a réussi, avec l’aide des médecins, à revenir très fort. Son retour au premier plan, notamment à la Coupe du monde où il était réserviste, puis ses titularisations, son statut de leader… Tout ça a démontré qu’il avait le potentiel d’assumer cette charge ». International depuis 2014, Ollivon n’a engrangé que 11 sélections en 5 ans, mais tous ceux qui connaissent le néo-capitaine des Bleus louent son caractère, sa force, et son amour du maillot.

« Ils doivent se comporter en maîtres »

Invité du Late Rugby Club sur Canal Plus, Fabien Galthié a déclaré : « Les joueurs cadres ne sont pas là, vous ne les voyez pas, mais ils vont pousser très vite ». Si la volonté de faire grandir un groupe inexpérimenté n’est plus à prouver, c’est surtout parce que Galthié ne s’en cache pas. Lui, ne sera sûrement pas indulgent envers ses joueurs. Il attend de son groupe un niveau de performance international, un caractère digne du maillot bleu et une progression rapide. « Ils doivent avoir confiance en leurs points forts pour se comporter en maîtres, et non en élèves » ajoute-t-il. Mais le public français ne doit pas se montrer trop intransigeant envers sa sélection. Sans tomber dans l’indifférence, il faut garder à l’esprit qu’il est long et laborieux de construire une équipe capable de rivaliser avec les grandes nations du rugby mondial.

Alors que les autres nations se reposent sur un championnat domestique presque exclusivement composé de joueurs nationaux, la France est un cas particulier où les jeunes font face à une concurrence étrangère féroce dans leurs clubs. Il leur faut donc du temps pour former une sélection forte. Fabien Galthié, 3 fois vainqueurs du Tournoi des VI Nations et double médaillé en Coupe du Monde, a l’expérience nécessaire du haut niveau en tant que joueur. Historique commentateur de France Télévision, il possède aussi une belle cote de popularité auprès du public français ; tous les ingrédients sont réunis pour que ce fameux public français soutienne le nouvel entraîneur du XV de France et ses protégés.

Du haut de ses 20 sélections, Antoine Dupont est déjà un leader en Bleu (Photo : Sport24 – Le Figaro)

Le calendrier du XV de France

  • France – Angleterre, le 02 février à 16h00
  • France – Italie, le 09 février à 16h00
  • Pays de Galles – France, le 22 février à 17h45
  • Écosse – France, le 08 mars à 16h00
  • France – Irlande, le 14 mars à 21h00

(1 commentaire)

  1. Merci à Guirado et son équipe. Il n’y a pas eu de résultats, mais quelques frissons quand même devant des exploits tout proches, dus à des secondes mi-temps souvent catastrophiques . Mais cette génération doit effectivement laisser sa place.
    Allons enfants de la patrie, goûter ces rosbifs saignants à l’huile d’Ollivon…

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