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Top 14 : coriaces, ces promus !

A l’aube du premier intermède européen, Perpignanais et Biarrots pointent aux deux dernières places du Top 14. Néanmoins, ce classement ne dit pas tout du début de saison des deux historiques. En effet, loin d’être distancés comptablement, Basques et Catalans démontrent un sacré caractère. Au-delà des chiffres, les observateurs sont loin de s’ennuyer en regardant leurs affrontements grâce à des sacrés joueurs de rugby.

Un maintien plus que jouable

L’édition 2021-2022 du meilleur championnat du monde semble très indécise. Les écarts de points sont extrêmement minimes. Derrière les deux ovnis bordelais et toulousains, tout le monde semble capable de battre tout le monde à n’importe quel moment. Dès lors, la bataille pour se maintenir dans l’élite du rugby français promet. A la différence des deux dernières saisons ayant pu se rendre à leur terme, aucune formation n’est détachée comme ont pu l’être l’USAP en 2018-2019 ou le SU Agen version 2020-2021. C’est donc deux sièges éjectables qui menacent, bien que la treizième place soit un peu plus stable (elle qui condamne à un barrage) mais parlez-en aux Bayonnais… Après douze journées, six équipes peuvent se sentir en danger.

Un TOP14 serré à tous les étages.

Du neuvième palois en passant par le Stade français, Toulon, Brive et donc les deux promus. Ces clubs se tiennent en seulement six points. La guerre fera rage. Dans le lot, l’USAP semble être la moins vernie, elle qui aura la lourde tâche de rendre visite à tous ses concurrents à l’exception du CA Brive. Parcours en apparence plus évident pour la troupe de Shawn Sowerby qui recevra trois rivaux directs et se déplacera seulement à Paris et Brive. On promettait une saison « à la Agen » aux deux clubs fraichement de retour dans l’élite. Ces derniers ne semblent pas être de cet avis et le prouvent.

Du jeu et une importante force de caractère

Ce qui marque les esprits que ce soit du côté d’Aguilera ou d’Aimé-Giral, c’est le courage et l’abnégation. Ces deux équipes ne lâchent rien. La onzième journée en est le parfait exemple. L’USAP, menée 10-21 à la mi-temps par Clermont, a su trouver les ressources pour infliger un 16-3 dans le second acte avec un essai « du bout du monde » à la dernière minute leur permettant de revenir à 24-24. La sensation Jaminet se chargea d’offrir la victoire à son équipe après la sirène. Même constat sur la côte basque. Les Biarrots qui étaient en train de gérer leur barque sous le déluge face au Stade Français se sont fait surprendre dans le dernier quart d’heure. Mais là aussi, dans les ultimes instants de la partie, le BO est parvenu à s’imposer dans un match crucial pour la course au maintien grâce à son joker Bastien Soury.

Le courage des promus en images.

Ces deux équipes ne se comportent pas en victimes expiatoires pour les grosses cylindrées. C’est le cas aussi dans la défaite. Les deux promus sortent de deux gros déplacements, à Clermont et à Montpellier qui se soldent par deux défaites avec une trentaine de points encaissée. Perpignan a tenu la dragée haute à une grosse équipe héraultaise la tenant en respect à la mi-temps (6-6), à l’usure le MHR a finalement dominé le match 30 à 6. Côté Biarritz, le week-end fut compliqué du côté de Marcel-Michelin mais malgré un important écart, les Rouges et Blanc n’ont pas manqué à leur réputation en ne s’avouant jamais vaincu et surtout en jouant. Parce que ces deux formations jouent.

Des leaders au rendez-vous

Si ces deux formations ont l’occasion de jouer, cela peut s’expliquer par l’apport de certains cadres. Côté biarrot, Francis Saili est en train de devenir une valeur sûre du championnat. Effectivement, dix titularisations, trois essais et un impact défensif tonitruant pour le centre néo-zélandais. Il est le patron de cette ligne de trois-quarts basque. Son association avec Tevita Kuridrani rend le milieu du terrain biarrot très difficile à manœuvrer.

Mais il est essentiel de mentionner l’une des révélations de cet exercice : Johnny Dyer. Déjà performant en Pro D2, il était une petite interrogation en début de saison. Le Fidjien n’avait pas réussi à s’imposer au plus haut niveau lors de son passage au Racing en 2019-2020. Très peu pour lui, il est tout simplement colossal. Monstrueux défensivement, ses plaquages et ses grattages impressionnent. À tel point qu’il risque de rapidement distancer son coéquipier et capitaine Steffon Armitage dans le concours du plus gros « poison ». Offensivement, Dyer n’est pas en reste avec en point d’orgue le match contre Brive où il avait marqué puis offert deux essais.

Johnny Dyer à l’oeuvre en Top 14 face à La Rochelle. Crédit : Xavier Leotty / AFP.

Le « costaud » du début de saison perpignanais n’est nul autre que le numéro 8 Genesis Mamea Lemalu. Dans l’ombre, le guerrier samoan réalise un très bon départ. Impressionnant de régularité, il représente parfaitement l’abnégation perpignanaise. Sa puissance est un atout primordial pour le pack usapiste. Longtemps habitué aux joutes de la Pro D2 (une seule saison de Top 14 sur huit dans l’Hexagone), Mamea Lemalu ne cesse de mettre son équipe dans l’avancée à l’échelon supérieur. Dans la lancée de sa dernière saison en seconde division, ce numéro 8 a élargi son arsenal. Il ne s’appuie plus uniquement sur son physique, il sait se rendre disponible notamment grâce à sa technique. Tout cela en fait l’un des joueurs les plus sous-cotés de notre championnat.

Mamea Lemalu, toujours dans l’avancée. Crédit : N. P. / LADEPECHE.fr

Bien entendu, c’est sans oublier Melvyn Jaminet. Le numéro quinze de l’USAP attire une bonne partie de la lumière catalane. L’arrière international qui a impressionné la planète rugby contre les All Blacks en novembre dernier est bien entendu un rouage essentiel de son club. « Seulement » sept titularisations du fait de la tournée avec l’équipe de France mais 80 points soit une moyenne de 11,4 points par match. Sa précision face aux perches est un atout indispensable dans la course au maintien. Le natif de Hyères apporte une certaine maitrise et un élan plus que positif à cette équipe.

La période européenne va surement pouvoir permettre à l’USAP et au BO de faire souffler des cadres et tester la profondeur de leurs effectifs. Le plus important semble être ailleurs. La quête pour ce maintien en Top 14 va être longue et difficile. Mais nul doute que biarrots et perpignanais vont tout faire pour maintenir ces deux mastodontes dans l’élite.

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