Draft NFL Scouting

Le TOP 50 de la Draft NFL 2024 : places 45 à 41

Le décompte jusqu’à la Draft est lancé ! Pierre angulaire de l’intersaison NFL, et évènement indissociable des sports américains, la grande messe se déroulera le 27 avril prochain. A cette occasion, le désormais annuel top 50 du CCS est là pour vous préparer en vous introduisant, petit à petit, aux tous meilleurs prospects qui changeront peut-être le visage de votre équipe favorite…

45 – Keon Coleman, WR, FSU

Chez Hugo : 54

Chez Cyp : 59

Avant-propos : Keon Coleman est une énigme. Un joueur tout en dichotomie que cela soit dans son jeu, ses tests physiques et bien sûr les avis sur le joueur. Cela se ressent forcément sur sa côte dans les mock drafts de fans et même d’analystes. Bref, le joueur Kinder Surprise de la draft, mais pourquoi ?

On aime

Le physique avant tout, grand puissant, rapide sur le terrain à défaut de l’être en ligne droite comme un pur pistard, plutôt agile pour son gabarit, Coleman s’apparente encore une fois à ce block de terre glaise que l’on veut modeler (cf Xavier Legette précédemment dans notre Top 50). Le profil est donc alléchant aux yeux des scouts et des coachs NFL, surtout quand l’on ajoute sa plus grosse force dans son jeu, son body control. Keon Coleman positionne bien son corps dans l’espace pour assurer ses réceptions. Cette capacité se traduit très bien en red zone où le colosse (6’4) s’est mué en cible prioritaire très efficace cette année. Ses mains ne sont pas inquiétantes mais pour le moment juste moyennes, de quoi ouvrir des perspectives.

Slot, libre, milieu du terrain, flashy catch… C’est beau mais ça fait pas de vous un joueur efficace

On aime moins 

On ne voit pas vraiment d’énorme faiblesse dans le jeu de Coleman mais tout est extrêmement moyen ou faible notamment au niveau technique. Coleman est un coureur de tracé correct dans ce qu’il sait faire… Le problème étant qu’il ne sait pas faire grand-chose. Impossible de dire si c’est une réelle faiblesse ou si c’est vraiment un rôle demandé dans l’attaque de Florida State l’an dernier. Exploité dans le slot Coleman a énormément touché de screen, de slant et de post. Les routes avec des cuts tranchants sont inexistantes. Mais le pire de ses défauts cachés est probablement son release. Et je l’assume ici, je pense que Coleman est tout simplement médiocre sur cet attribut, son footwork, quand on le distingue, est balbutiant et inefficient. Enfin Coleman malgré un physique de joueur extérieur et trop souvent resté dans le slot, une stagnation inquiétante. En soit Coleman pourrait s’apparenter à un nouveau Treylon Burks, et on comprend la frilosité de la sphère NFL après avoir dit ça…

 44 – Graham Barton, OL, Duke

Chez Hugo : 51

Chez Cyp : 47

On aime

La polyvalence avant tout, Graham Barton est tout simplement capable de jouer sur tous les postes de la ligne offensive d’une équipe. Au niveau CFB il a pu étaler ses qualités en LT (34 fois) et en C (5). Et si Barton est capable de réaliser cela c’est grâce à sa puissance. Le petit plus dans cette puissance c’est le fait qu’elle vient de tout son corps, quand certains se contentent de pousser avec les bras, lui utilise beaucoup mieux la puissance de ses abdominaux et de ses cuisses pour déplacer des montagnes. On remarque évidemment cela contre la course où, sur du power gap la sentence est inévitable. Mais ce n’est pas tout, Barton n’est pas qu’un petit taureau dopé aux anabolisants, il sait aussi faire preuve d’une aisance technique déconcertante notamment sur le haut du corps. Ses placements des mains, dans les deux secteurs (course et passe) sont d’une précision remarquable. Ses paluches sont actives, déconnectent les mouvements des adversaires et se posent là où il faut pour ensuite faire parler la puissance naturelle. On peut finir en évoquant la mentalité de finisseur de Barton. Il n’est pas du genre à être volage dans les jeux, sans pour autant basculer dans le côté « sale » de la chose. Un caractère qui saura conquérir les GM lors des interviews.

Pass pro : dur. Run block : pas dur.

On aime moins

Il y a beaucoup de petites choses à redire sur le jeu de Barton, des défauts techniques améliorables, comme le footwork inconstant qui peut lui gâcher des jeux. Mais qui l’ampute aussi d’une mobilité latérale nécessaire pour réussir en NFL. Barton se fait trop souvent avoir sur des contres à son intérieur, il n’a pas cette capacité à se rediriger efficacement une fois engager dans un mouvement. Il peut aussi améliorer ses capacités de lectures, notamment sur les stunts, pour passer à un niveau supérieur. Ce qui sera plus gênant en NFL c’est plutôt ce qui va suivre. Il est impossible d’imaginer le protecteur de Duke sur une position extérieure dans la ligue nationale de football (à mon sens) car, ses bras sont un peu courts malgré une taille plutôt adéquate. Mais surtout car son explosivité moyenne qui traduit des capacités athlétiques probablement limitées ne lui permettront pas de gagner suffisamment de duel. Un pur speed rusher le gagnera en vitesse, un technicien lui fera vivre un supplice et on ne devient pas un OT NFL en ne tenant que des power rushers. Un replacement à l’intérieur saura cacher ces défauts de mobilité et lui permettra de réussir plus facilement.

43 – Junior Colson, LB, Michigan

Chez Hugo : 39

Chez Cyp : 57

On aime

Le profil extrêmement complet du champion national. S’il n’a pas de qualités extrêmement visibles, il en va de même pour ses défauts. Et ces joueurs sont finalement peu nombreux au moment d’arriver à leur draft. Les scouts et GM préfèrent souvent parier sur des profils plus « dangereux » mais avec une possibilité de récompense plus grande si le développement se passe bien. Junior Colson apparaît donc comme un choix plus sûr mais aussi une combinaison du meilleur des deux mondes.

Junior Colson exécute. Que cela soit contre la passe ou la course, il fait ce qu’on lui demande, très bien, et tout ça se passe d’abord dans sa tête. Il lit bien les actions, ne mort pas souvent, réagit en conséquence, ne se jette jamais et surtout il plaque extrêmement bien pour un poste avec pourtant un déchet énorme dans le secteur chez d’autres joueurs. Le numéro 25 est donc la soupape de sécurité de cette défense. Il est aussi assez fluide pour couvrir une bonne zone au milieu du terrain et possède un caractère qui fera chavirer GM, coachs et coéquipiers pour ce leader naturel.

Je plaque (#25) mais je couvre aussi, et je couvre bien.

On aime moins

Quand on est bon partout, on n’excelle nulle part et c’est le revers de la médaille pour Junior. De ce que l’on voit, il est pour le moment un athlète moyen, on attendra le Pro Day à Michigan pour se faire une idée plus précise de ce point et espérer un plus haut potentiel athlétique. Dans le jeu, il ne gagne pour ainsi dire jamais un duel en puissance, et c’était au niveau CFB, il pourrait souffrir face aux porteurs de balle plus lourds en NFL aussi. Enfin, il ne sait pas attraper un ballon mais ce n’est pas bien grave. Et… c’est à peu près tout. Le MLB devra donc prier pour tomber avec un coaching staff compétent qui saure pousser tous les curseurs de son jeu et obtenir un joueur définitivement sûr.

42 – Mike Sainristil, NB, Michigan

Chez Hugo : 60

Chez Cyp : 28

On aime

Doutez vous encore de l’importance du poste de Nickelback dans la NFL Moderne ? Quel que soit votre réponse intérieure, les coachs de la grande ligue, eux, ont tranché. Les dime package et autres systèmes à 5 DB sont aujourd’hui légion et les superstars au poste de NB sont apparues. Pour continuer cette nouvelle lignée, le nouveau Lisan al-Gaïb a de grandes chances d’être Mike Sainristil l’expérimenté patron de la défense de Michigan, championne universitaire, l’an dernier.

L’agent 0 a absolument tout pour réussir à ce poste. A commencer par une agressivité peu commune que cela soit proche de la ligne de scrimmage ou bien dans ses duels en 1V1 dans le milieu du terrain. Son accélération en petit périmètre est redoutable, l’une des meilleures du plateau, et lui permet de fermer les espaces contre la course tout comme casser des petites séparations qui pourraient survenir en couverture. Niveau technique, ses hanches sont très fluides et ses pieds rapides. De quoi parfaitement maitriser les positions dans lesquelles il se retrouve de ¾ dos au ballon. Enfin, et c’est très important à son poste, Sainristil est un plaqueur chevronné. L’envie et le courage sont évidents pour aller affronter des hommes tous plus grands que lui, la technique suit aussi même si certains angles de plaquage par excès d’engagement seront à gommer à l’échelon supérieur.

Witherspoon v.2 ?

On aime moins

Évidemment la taille. Non pas que cela dérange vraiment pour en faire un (très) bon joueur mais il est évident que ce facteur naturel sera limitant pour beaucoup d’équipe quand viendra l’évaluation de Mike par les scouts NFL. Cette taille a nouveau n’offre vraiment aucune polyvalence à notre bougre de bon joueur. Au rayon des améliorations notoires, il faudra vraisemblablement travailler le backpedal nécessaire à tout bon corner pour gagner la majorité de ses répétitions en homme à homme. Pour l’instant plus à l’aise en zone et surtout en off man où ses qualités naturelles prennent le dessus sur ses adversaires, ce petit travail technique pourrait le faire passer dans une dimension tout autre avec un jeu des plus complets. Enfin, le dernier point est malheureusement inhérent au profil et pas vraiment réglable : la puissance. Elle est compensée par l’envie bien sûr mais parfois physiquement, il faut s’attendre à subir.

41 – Braden Fiske, DT, Florida State

Chez Hugo : 49

Chez Cyp : 37

On aime

Fiske est un OVNI au poste de DT. Son profil atypique peut à la fois faire chavirer les cœurs comme terrifier d’autre sur la projection en NFL. En attendant, il est indiscutable que Fiske a tout simplement cassé les tests athlétiques du combine (RAS = 9,92) alors que peu de monde s’y attendait. De quoi donner l’eau à la bouche.

Mais attardons-nous sur la vidéo avant tout. Dieu que Fiske est explosif. Son premier pas est clinique, tranchant, précis et soudain. Cette caractéristique donne l’impression d’une facilité déconcertante dans ses un contre un, et est le fruit d’un travail technique de 5 ans sur les bancs de la fac à Western Michigan puis Florida State. Ce premier pas délicat et brut il le paire avec une technique du haut du corps formidable. Son arsenal de pass rusher depuis l’intérieur de la poche est très développé et contient des mouvements quasi-signatures tellement ils sont bien exécutés : Push-pull, rip, swim. Cette puissance dans les épaules et sa technique de bras lui permettent aussi de désengager les blocks adverses plutôt aisément que cela soit contre la course ou la passe. Enfin, Braden semble avoir un temps de réaction très faible qui lui offre aussi un avantage net pour contrer ses adversaires et réagir aux jeux offensifs à choix multiples.

On s’attarde ici plus sur le style Fast & Furious que vrai technicien mais je vous jure qu’il existe aussi.

On aime moins

Encore une fois, si Braden est « seulement » à cette position après tout le bien que nous venons d’évoquer sur lui juste au-dessus, c’est bien qu’il y a un « mais ». Et comme souvent ce « mais » est une limitation physique qui ne peut être effacée. Braden Fiske a des petits bras. Si cette phrase est bien moins importante pour un DL qu’un OL elle n’en reste pas moins un facteur important notamment lorsque vient le jeu de course. Fiske aura toujours un temps de retard pour engager le contact avec son vis-à-vis. D’ailleurs s’il est un pass rusher « flashy » il est un run stuffer pour le moment juste modeste. Cette longueur le limite aussi sur son bull rush et tous ses power moves, qu’il arrive à compenser mais qui laissent un goût d’inachevé. De plus, on peut aussi noter une tendance à la réaction, plutôt qu’à l’action dans son jeu. Ses lectures sont balbutiantes, c’est le seul point qui lui permet d’augmenter réellement son plafond. Car Fiske sera un vieux rookie avec une transition NFL facile mais qui n’offre pas une marge de progrès très intéressante au vu de ses capacités.

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