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NBA Draft 2024 : Cody Williams, le petit frère qui a tout d’un grand

Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui, comme à son habitude, réserve son lot de surprises, la Draft NBA 2024 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser afin de vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

Cody Williams est le frère de Jalen Williams, l’ailier polyvalent et surprenant du Thunder en NBA. Originaire de Denver au Colorado, Cody et Jalen ont tous les deux fait leurs armes à la Perry High School. Plus jeune de 3 ans et demi, le cadet de la famille Williams s’est illustré dès sa saison junior avec un titre de joueur de l’année dans son état. En tant que senior, Cody Williams remporte son second championnat avec des moyennes de 18,4 points, 6,7 rebonds et 4 passes décisives. Evidemment, comme toutes figures montantes, il passe par le McDonald’s All-American et le Nike Hoop Summit.

Cody peut se targuer d’être sorti de high school avec une plus haute reconnaissance que son frère Jalen. Reconnu comme une recrue cinq étoiles selon les agences de recrutement, il devient le seul prospect de ce statut à s’engager avec le programme de Colorado. Cody Williams participe également à la Coupe du Monde U19 en 2023 avec les États-Unis, mais lors de cette compétition nous sommes restés sur notre faim.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Cody Williams a apporté des réponses en NCAA. Avec les Buffaloes de Colorado, il remporte 22 rencontres en régulière, record du programme, pour la quatorzième saison de Tad Boyle. Titulaire toute la saison, Cody Williams sort du banc pour le tournoi de la Pac-12, dernière année avant que les Buffaloes rejoignent la Big-Ten. Malgré une défaite en finale contre Oregon, Colorado obtient la seed 10 du Tournoi NCAA. Là encore, Cody Williams se montre discret en sortie de banc mais aide l’équipe à passer le First Four et le First Round avant d’échouer face à Marquette au Second Round. Malgré une fin de saison un peu décevante, Cody Williams reste un prospect projeté haut à la prochaine Draft, notamment avec sa nomination dans le cinq des meilleurs freshmen de la Pac-12. Alors, qu’est-ce que Cody Williams peut-il apporter sur le terrain ? Quel est son plafond ? Quel sera l’impact de la réussite de son frère Jalen Williams sur sa carrière ?

Cody Williams coche absolument toutes les cases du 3&D moderne. Ailier élégant de 2 mètres 03 pour un peu moins de 90 kilos, Cody Williams se distingue par un cadre osseux, fin mais musculeux. Il devra évidemment remplir ce cadre pour optimiser son développement. En revanche, point fort indéniable : l’envergure est impressionnante. Sans avoir les mensurations exactes avant le Combine, certains analystes parlent des 2 mètres 10 et visuellement, ce chiffre est loin d’être choquant tant l’impression de longueur dégagée par Cody Williams est probante. Avec ce physique, Williams ajoute une excellente mobilité latérale dans les différents axes du terrain.

Cet ensemble de qualités nous permet d’introduire le secteur le plus prometteur lorsque l’on aborde le cas Cody Williams : la polyvalence défensive. La combinaison des dimensions physiques et de la mobilité lui permet de tenir tous les postes au niveau NCAA. Les statistiques brutes sont intéressantes mais pas suffisamment révélatrices pour Cody Williams : 0,6 interceptions et 0,7 contres par rencontre. En termes de pourcentage, l’ailier des Buffaloes s’est montré efficace avec 1,3% au STL% et un déjà plus révélateur, 2,4% au BLK%. Cody Williams se distingue par une implication sérieuse en défense avec une véritable détermination pour la contestation des tirs adverses. Sa mobilité est un énorme avantage pour suivre les guards adverses, tout comme sa longueur qui peut gêner les plus grands intérieurs par l’intermédiaire d’aides bien calculées. Sur l’homme, Williams se montre toujours actif, loin du ballon, toujours concerné. Voilà une mentalité défensive, aussi bien individuelle que collective, qui plaira avec une multitude d’équipe. Il est probablement l’un des meilleurs défenseurs au niveau NCAA cette saison. La question est de savoir s’il réussira à exploiter ses talents en NBA. Peut-être que son impact sera atténué, mais il est fort probable que Cody Williams tienne son ticket d’entrée dans une rotation NBA grâce à ses qualités défensives.

La défense est une valeur sûre quand on regarde le profil de Cody Williams. Il y a un autre secteur dans lequel le joueur de Colorado attire l’attention des scouts NBA, et à raison : le drive. Pour sa taille, Williams se présente comme une belle promesse sur ces situations, notamment en transition. Il tourne à environ 1,5 points en transition par possession. Capable de dépasser ses adverses grâce à une belle protection de balle, Cody Williams sait exploiter les situations de pick and roll en tant que porteur de balle. Il utilise ensuite sa longueur pour terminer au-dessus de ses adversaires directes. Bien que Cody Williams ne possède pas une énorme détente verticale, il sait parfaitement exploiter ses longs bras pour faire la différence. Pour cela, il fait appel à une belle gestion de son corps et son équilibre. Près du cercle, Cody Williams tourne à 73,6% de réussite pour un nombre de paniers venus d’une passe de seulement 43,3%. Une statistique qui indique que Cody Williams peut se créer des situations de scoring seul, mais quasiment exclusivement sur les situations de drive. En revanche, elle révèle également une autre qualité offensive du freshman : son efficacité sur les slashes. Sans ou avec le ballon, Cody Williams s’est montré très efficace en finition près du cercle. Il exploite les mêmes qualités que pour sa réussite au drive : bon équilibre, bonne vitesse, bonnes lectures, bon timing.

Abordons désormais le swing skills de Cody Williams, un domaine dont l’évaluation par les scouts NBA déterminera très probablement sa place à la prochaine Draft : le tir extérieur. Les indices décelés cette saison laissent rêveur. L’ailier des Buffaloes affiche un très correct taux de réussite de 41,5% à 3pts. Si nous nous focalisons uniquement sur cette statistique, il est facile de projeter Cody Williams comme un 3&D moderne, efficace et NBA ready. Mais attention, l’échantillon est faible. Williams n’a tenté que 1,7 tirs extérieurs par rencontre cette saison. Surtout, il n’a rentré qu’un tir de loin sur ses 8 dernières rencontres sur 8 tentatives. Alors quel visage doit-on retenir du tir extérieur de Cody Williams ? Celui qui affiche 48,5% à 3pts sur les 16 premières rencontres ou celui à 12,5% sur les 8 dernières rencontres ? Mystère. Mais des éléments de réponse peuvent être trouvés dans son tir aux lancers qui s’est maintenu toute la saison au-dessus des 70% sur 3,2 tentatives par rencontre. Surtout, la mécanique est bonne : fluide, équilibré, plutôt rapide pour sa taille, même s’il a besoin d’une mise en place précise. Il y a des motifs de réjouissance autour du tir extérieur de Cody Williams mais nous ne pouvons pas considérer aujourd’hui qu’il s’agit d’un secteur fiable.

Pour l’instant, vous l’aurez compris, le drive et les slashes constituent à peu près la seule menace offensive projetable pour le jeune prospect de Colorado. En effet, l’un des défauts apparent du jeu encore neuf de Cody Williams réside dans son pouvoir de création pour lui-même. Son pull-up, de loin ou à mi-distance, n’est pas vraiment efficace pour le moment. Lorsque Cody Williams tente à tir à mi-distance, son taux de réussite chute à 37,1% avec un taux d’assistance en-dessous des 30%. De même, de loin, si le taux de réussite est honnête comme vu précédemment, le taux de paniers réussis provenant directement d’une passe, un catch-and-shoot en somme, est de 88,2%. C’est-à-dire que 8 tirs de loin réussis sur 10 proviennent d’une passe directe pour Cody Williams. Si la self-creation est loin d’être point fort pour l’ailier de Colorado, il existe quelques pistes positives dans le domaine du playmaking. Grâce à ses capacités de handle exploitées sur les drives, Cody Williams réussit à transmettre le ballon efficacement. Avec les Buffaloes, Williams a obtenu un USG% de 20,7% pour un 1,6 passes décisives par rencontre, soit un AST% de 10,6%. Il y a des flashes intéressants, mais il faut encore perfectionner ce secteur. Point noir évident : les 2 balles perdues par rencontre, soit un grinçant 17,2% TOV%. Cody Williams doit prendre soin du ballon s’il veut devenir, à termes, un troisième porteur de ballon au sein d’une équipe NBA.

Plusieurs destinations peuvent paraître intéressantes pour Cody Williams. Une franchise comme Memphis, qui cherche toujours un joueur à mettre sur le poste 3, pourrait ainsi porter son choix sur le joueur de Colorado. Zaire ne fait pas l’unanimité, alors peut-être opter pour Cody Williams sur les promesses à l’aile ? Bien évidemment, il faut penser à OKC qui peut tout à fait rêver de réunir les deux frères Jalen et Cody Williams qui semblent avoir un jeu complémentaire. Enfin, les Blazers semblent se destiner à une longue reconstruction, alors pourquoi ne pas acheter un projet à développer sur le long terme pour évoluer au poste 3/4.

Si tous les domaines indécis passent au vert, le choix de Cody Williams dans le Top 5 semble être absolument justifié. En effet, si le tir extérieur fonctionne sur un plus gros niveau, si le playmaking se développe, nous pourrions être face à l’un des meilleurs projets de cette cuvée. En revanche, pour le moment, si une franchise n’achète que le joueur « en l’état », un 3&D dont le 3 demande confirmation, Cody Williams peut glisser hors du Top 10. Pour le moment, il peut assurément défendre plusieurs postes et attaquer sur des drives ou des slashes. Un rôle de 7ème ou 8ème homme peut parfaitement être envisageable. Dans l’idéal, Cody Williams peut, en développant sa défense, aspirer à un rôle à la Jaden McDaniels et si la création pour lui-même se développe, un Jerami Grant. Mais nous en sommes encore qu’aux prémices.

*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBAmais tout reste possible pour les éclosions tardives.

Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2024 ici !

Tier « Franchise Player »

Tier « Calibre All-Star »

Alex Sarr

Tier « Starter/6ème homme »

Nikola Topic

Tier « Rotation importante »

Kel’El WareDevin CarterBobi KlintmanKevin McCullarHunter Sallis

Tier « Fin de rotation »*

Ryan Dunn

Tier « G-League/2Way »

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