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NBA Draft 2024 : DaRon Holmes II, l’année de la maturité ?

Événements indissociables des sports aux États-Unis, les drafts sont le moteur du renouvellement perpétuel des grandes ligues sportives nord-américaines. Coup de théâtre, coup du destin, déceptions, interrogations… Les drafts sont des éléments essentiels de la culture sportive américaine. Après une March Madness qui, comme à son habitude, réserve son lot de surprises, la Draft NBA 2024 est la nouvelle date importante pour les prospects de NCAA, G-League, OTE et FIBA. L’occasion pour le CCS de se mobiliser afin de vous proposer un profil détaillé des meilleurs prospects. Sans hiérarchie particulière, vous trouverez ici toutes les informations nécessaires pour connaître les futurs rookies, voire même les futures stars de la NBA.

Exceptionnellement, la partie « Parcours » de Daron Holmes II va être raccourcie puisque nous avions déjà rédigé un Scouting Report sur le joueur la saison dernière. Si le joueur a évolué, son parcours pré-NCAA reste le même. Donc pour en savoir plus sur le passif du garçon mais également pour vous en servir comme base et mieux comprendre son évolution en tant que joueur de basket, allez lire son premier Scouting Report : ici !

Malgré une saison sophomore prometteuse à Dayton, DaRon Holmes II a décidé de retirer son nom de la Draft NBA 2023 pour améliorer quelques points de son jeu ciblés par les différents évaluateurs NBA lors du Combine 2023. En tête de sa To-Do Liste : Le tir. Et si sur le plan collectif, la saison est plutôt une réussite pour les Flyers de Dayton (3e de la conférence A-10 et défaite les armes à la main au second tour de la March Madness face à la très bonne équipe d’Arizona), il en va de même pour la saison individuelle de DaRon Holmes II. Effectivement, le pivot a progressé dans tous les aspects de son jeu. Le rebond, la passe, les interceptions et les contres, les points… Le joueur a amélioré toutes ses statistiques brutes, le tout avec un temps de jeu légèrement réduit (de 34,3min/match à 32,5min/match). L’année de la maturité pour l’intérieur des Flyers? Décryptage de son jeu ! (En complément de cet article et du Scouting Report de l’année dernière, cité ci-dessus, j’ai également fait un breakdown vidéo pour décrire le joueur, plus tôt dans la saison. Vous pouvez le retrouver ici).

DaRon Holmes II fait partie de ces profils physiques de plus en plus en vogue chez les intérieurs en NBA. 2 mètres 08 pour 107 kilos et une envergure avoisinant les 2 mètres 15, il a en effet ce morphotype assez longiligne et costaud mais pas trop lourd pour garder une certaine mobilité. Car si l’une de ses principales qualités physiques est sa longueur et plus particulièrement son envergure, le joueur dispose également d’une mobilité tout à fait honorable pour une telle carrure, qui plus est quand on sait qu’il a encore pris quelques kilos entre son année sophomore et son année junior. Toutefois, il devra tout de même se renforcer un peu, lui qui peut parfois exploser au contact, lors de ses finitions au cercle. Autre point fort de son physique : son moteur. Problème récurrent chez certains « gros pivots », DaRon Holmes II est, lui, capable d’enchaîner les minutes à haute intensité sans traîner la patte.

Offensivement, DaRon Holmes II se montre de plus en plus complet, mais c’est surtout dans la finition près du cercle et les situations de lob threat qu’il est le plus efficace. Le joueur allie la quantité : 2 dunks par match, 5,7 tirs près du cercle tentés par match (ce qui représente 49% de ses tirs), 8,8 lancers francs tentés par match (excellent Free Throw Rate de 72,4%). Et la qualité : 74% de réussite sur ses tirs près du cercle, 71,3% aux LFs. Pas de doute, le joueur est une vraie menace verticale et ce sera probablement son atout numéro un offensivement à son arrivée en NBA. Il roule très bien vers le cercle et sa longueur et sa verticalité font le reste.
Mais le joueur a su se démarquer en travaillant d’autres aspects de son jeu pour devenir plus qu’un simple rim runner. Notamment son passing. Nous ne sommes pas sur un hub offensif à qui le coach pourra donner tous les ballons en NBA, mais l’intérieur des Flyers a montré de beaux progrès à la passe. Progrès que nous avions déjà entraperçus la saison dernière (cf. son scouting report de l’année dernière) et qu’il a confirmés cette saison. Passé de 9,1 % d’AST% lors de sa saison freshman à 18,5% d’AST% sur la saison écoulée, c’est surtout sur le type de passe et son rôle dans l’attaque de Dayton que le joueur a montré une vraie amélioration, notamment sur la variété de son jeu de passe. Disclaimer, on n’est pas sur la même planète que l’extraterrestre de Denver, mais Holmes II a montré qu’il était capable de passer depuis le poste bas, sur short roll, dans le dribble ou à l’arrêt. De préférence, le joueur partira sur une passe à deux mains mais on a pu le voir faire des passes rapides à une main. Plus intéressant encore, quelques séquences qui, au-delà de la passe en elle-même, ont demandé une vitesse et qualité de compréhension du jeu. Encore une fois, nous ne sommes pas sur ce pivot créateur pour les autres, mais on peut projeter DaRon Holmes comme un bon connecteur, capable de faire les bonnes lectures lorsqu’il a le ballon en main.
Toutefois, le tableau n’est pas tout rose offensivement pour le joueur de Dayton. Effectivement, si on est sur un joueur pouvant faire du connecting et de la finition, nous ne sommes pas (encore?) sur un joueur capable de faire de la création, pour les autres mais également pour lui. Il n’a pas le footwork pour faire la différence au poste bas. De plus, il manque encore un peu de force physique pour ne pas exploser au contact lors des finitions près du cercle mais également pour tenter d’enfoncer son vis-à-vis. Plus embêtant en prévision de son futur rôle en NBA : ses poses d’écrans. Probablement lié à son manque de dûreté et de force physique, Holmes pose des écrans relativement peu impactants, ne créant pas de grosses séparations pour son porteur de balle. C’est une chose qu’il devra améliorer pour aider son équipe offensivement et se rendre de plus en plus indispensable.

En défense, on est clairement sur le côté du terrain où le joueur est le plus impactant. Bien aidé par sa longueur et son envergure, le joueur a surtout un bon sens du timing et du placement pour être un excellent protecteur de cercle (2,1 contres par match). Capable de protéger le cercle aussi bien sur l’homme qu’en seconde lame, le joueur devra toutefois se renforcer pour résister un peu plus au contact, lors des situations de défense au poste en 1v1 face à de gros pivots NBA. Ce qui fait également la grande force de DaRon Holmes II est sa mobilité. Alors, non, il ne tiendra pas 30 minutes en iso face à Kyrie Irving, désolé. N’est pas Wembanyama qui veut. Mais pour un joueur de son gabarit, la mobilité de l’intérieur de Dayton est plus que correcte, ce qui lui permet, à l’échelon NCAA, de tenir quelques arrières le temps d’un drive. Surtout, le joueur fait preuve d’intelligence quant à sa manière de défendre. Effectivement, lorsqu’il se retrouve à défendre des joueurs plus petits et rapides, il n’est pas rare de le voir se positionner un peu plus loin du joueur. Ainsi, DaRon Holmes II limite la possibilité pour l’attaquant de le prendre de vitesse sur drive et le pousse à prendre un tir en sortie de dribble tout en sachant qu’il aura l’envergure pour contester ce tir. Le joueur est également intéressant sur la défense loin du ballon où il sait quand venir en aide, quand rester dans la dissuasion du drive sans trop se livrer (les fameux « stunts« ), quand tenter l’interception (0,9 stls/match). Toutes ces qualités défensives permettent au joueur d’être très polyvalent de ce côté du terrain et ainsi pouvoir être utilisé dans différents systèmes et sur différents rôles défensifs.

Au rayon des aspects de son jeu à développer, ou plutôt à confirmer, on notera évidemment le tir pour DaRon Holmes II. Tout d’abord car les autres aspects importants pour un intérieur en NBA et qui ont déjà été abordés plus haut, semblent bien en place (le passing pourrait, à la limite, demander confirmation également). Mais également parce que le tir est une partie de son jeu sur lequel le joueur travaille et progresse depuis son arrivée en NBA. Lors de sa saison freshman, il n’avait pris que 7 tirs à 3pts pour une réussite famélique de 14%, accompagné d’un faiblard 58,6% aux LFs sur 4 tentatives par match. Autant dire que l’échantillon ainsi que la finition n’étaient pas au rendez-vous. Saison suivante, le joueur est donc sophomore. Il prend 19 tirs à 3pts sur la saison (soit 0,6/match en moyenne) pour une réussite de 31,6%. Là encore, l’échantillon est vraiment petit, mais on sent une envie de s’améliorer dans ce domaine. D’autant plus qu’au niveau des lancers francs, le joueur est passé à 67% de réussites sur 7 LFs tentés par match. Le volume ici commence à être intéressant et on s’approche également de pourcentages plus que correct pour un pivot. Mais c’est bien la saison actuelle, sa saison junior, qui est venu confirmer les espoirs et les progrès sur son tir : 38,6% à 3pts sur 2,5 tentatives par match et 71,3% aux LFs sur 8,8 tentatives par match. On s’approche d’un volume bien plus parlant pour les tirs extérieurs et d’une très bonne réussite, aussi bien à 3pts qu’aux LFs pour un intérieur. La progression est indéniable. Visuellement, la mécanique est fluide, le point de relâchement est haut, donc difficile à contrer, et le joueur semble à l’aise pour prendre ce type de tir (qu’il prend évidemment essentiellement en Catch&Shoot : 93,8% de ses tirs à 3pts proviennent d’une passe). Plus qu’à confirmer tout ça au plus haut niveau, avec une ligne à 3pts plus éloignée et des défenseurs plus grands et plus rapides pour couvrir les closeouts.

Avec le départ probable de DeRozan à la Free Agency, le trade potentiel de Zach LaVine, les Chicago Bulls devraient se tourner vers un nouveau cycle centré autour des jeunes Patrick Williams, Ayo Dosunmu ou encore Coby White. Dans ce changement, Nikola Vucevic ne devrait pas faire de vieux os dans l’Illinois et la place de pivot titulaire est plus que jamais disponible. Ainsi, il serait interessant pour les Bulls d’ajouter un rim runner/rim protector capable d’être utilisé sur des situations de passing (en short roll par exemple) et avec un tir en développement qui ouvrirait des lignes de drive à ses arrières.
Dans la même logique, les Portland Trailblazers sont également en pleine reconstruction. Une reconstruction là aussi, basée autour d’arrières prometteurs. Le poste de pivot est pour le moment réservé à DeAndre Ayton qui est encore jeune et a montré des choses interessantes depuis son arrivée dans l’Oregon. Mais que ce soit en développement dans un rôle de pivot back-up au profil bien différent ou que ce soit pour challenger Ayton et son professionnalisme parfois douteux, les Blazers pourraient être tentés d’ajouter DaRon Holmes II lors de la prochaine Draft NBA.
Enfin, les Toronto Raptors ont quant à eux un axe 1-4 déjà bien établie avec Quickley-Barnes. Ajouter le pivot de Dayton dans cette effectif pourrait apporter de la verticalité et de la protection de cercle à un autre niveau que ce qu’apporte déjà le valeureux Jakob Poeltl. De plus, le passing et surtout les promesses au tir de Daron Holmes II seraient des atouts non négligeables pour maximiser l’utilisation du duo Quickley-Barnes.

Si on parle souvent de l’évolution du rôle de 3&D, il en va de même pour l’évolution du rôle de pivot et plus précisemment celui de Rim Runner/Rim Protector. En effet, la polyvalence est de plus en plus plébiscitée en NBA et les pivots n’en sont pas exempts. Et dans ce registre, DaRon Holmes II a clairement une carte à jouer. Capable de protéger le cercle à très haut niveau tout en assurant d’être une menace verticale en attaque, le joueur a confirmé cette saison, les flashs de passing entraperçus la saison précédente ce qui laisse penser à une utilisation plus variée sur du short roll, du passing depuis des positions au poste etc… Si en plus, il confirme ses progrès au tir extérieur, est-ce qu’on ne serait pas sur le meilleur pivot de la cuvée et un pivot titulaire NBA en puissance ?

*Tiers du CCS, explications. Il est très difficile d’estimer le devenir d’un prospect. Pour embrasser au mieux le potentiel de ces jeunes joueurs, le CCS vous propose une hiérarchisation par « tiers », ou « groupes à potentiel ».
Groupe 1 : Tier « Franchise Player », joueur qui peut devenir le leader d’une équipe compétitive.
Groupe 2 : Tier « Calibre All-Star », facile à deviner, le prospect à le potentiel pour devenir un All Star.
Groupe 3 : Tier « Starter/6ème homme », rôle player important ou leader de la second unit.
Groupe 4 : Tier « Rotation importante », 8ème ou 9ème, toujours précieux avec un rôle défini.
Groupe 5 : Tier « Fin de rotation », 10ème ou 12ème homme avec peu de minutes, un plafond limité mais pouvant rendre de précieux services.
Groupe 6 : Tier « G-League/2Way », pour eux, il faudra se battre pour espérer avoir un avenir en NBAmais tout reste possible pour les éclosions tardives.

Retrouvez tous nos profils de la Draft NBA 2024 ici !

Tier « Franchise Player »

Tier « Calibre All-Star »

Alexandre Sarr

Tier « Starter/6ème homme »

Nikola TopicCody Williams

Tier « Rotation importante »

Kel’El WareDevin CarterBobi KlintmanKevin McCullarHunter Sallis

Tier « Fin de rotation »

Ryan Dunn

Tier « G-League/2Way »

(1 commentaire)

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