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Dans la légende du hockey… : la médaille d’or du Canada en 2010

Le Café Crème Sport profite de cette période de disette sportive pour revisiter les plus grands événements qui ont marqué l’histoire du hockey sur glace ! Aujourd’hui, retour en 2010, à Vancouver où se tient l’un des matchs les plus épique des Jeux Olympiques d’Hiver, un classique : USA vs. Canada.

Cette rencontre est comme toute confrontation de hockey au Canada, plus qu’un simple match. Un affrontement entre les deux nations qui fournissent à la NHL leurs meilleurs joueurs. Une rencontre qui symbolise le retour du Canada au sommet du monde du hockey, sa place naturelle pour ses partisans. Dans un scénario digne des plus grands films à suspense, cette victoire du Canada est vécue comme une véritable victoire nationale.

Contexte politique

Le hockey déterminant pour la réussite du programme « À nous le podium »

Bien loin de la poudrière politique que l’on associait au « Miracle sur Glace » il y a quelques semaines, cette 21ème olympiade d’hiver s’inscrit tout de même d’un contexte national particulier. Comme chacun le sait, derrière les enjeux sportifs, les Jeux Olympiques renferment souvent des ambitions politiques et économiques. L’édition à Vancouver en 2010 n’échappe pas à la règle, retour sur la politique gouvernementale du Canada pour comprendre l’importance de la finale du tournoi olympique de hockey masculin.

Cette histoire commence en 2003 lorsque le Comité International Olympique (CIO) accorde à Vancouver l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver en 2010. Dès lors, les partenaires des sports d’hiver (entreprises, ministères, comité olympique et paralympique etc…) s’entendent avec les fédérations sportives pour monter un programme commun pour une aide technique accordée aux athlètes canadiens : « À nous le podium 2010 » est né. Ce programme nécessite de lourds investissements de la part des fonds privés et publics. Après des mois de discussions entre les parties prenantes, le projet est officiellement lancé janvier 2005. En plus des financements traditionnels, les partenaires et les fédérations s’engagent à investir 110 millions dollars sur 5 ans.

La stratégie du programme « À nous le podium » consiste en surface à « offrir un leadership, des ressources supplémentaires et des programmes sportifs de haut niveau aux athlètes et entraîneurs canadiens, ainsi qu’au personnel de soutien, afin de les aider à gravir les marches du podium en 2010. » En profondeur, et selon les critiques du programme, « À nous le podium » serait destiné à donner le meilleur encadrement technique aux athlètes susceptibles de remporter des médailles. Le meilleur pour les meilleurs en gros. À la tête de cette initiative, on retrouve le président du Comité Olympique Canadien, Michael Chambers qui déclarait, juste avant l’ouverture des Jeux : « Ces Jeux sont les nôtres et nous allons les gagner ». Un discours récurrent dans la bouche des organisateurs.

Dans les faits, l’objectif du programme « À nous le podium » est clair : gagner 35 médailles, soit quasiment le double du total (17) gagné à Salt Lake City en 2002, mais aussi être parmi les trois meilleures nations au classement des médailles (au décompte des médailles d’or). Les attentes sont élevées, les moyens déployés aussi.

Les Jeux Olympiques de Vancouver s’ouvrent le 12 février, pour une clôture prévue le 28 février 2010. Comme l’atteste ce dessin satirique de Garnotte publié dans le journal québécois Le Devoir, le 23 février 2010, il semble que l’opinion générale soit plutôt sceptique sur la réussite du projet. En effet, au moment de cette publication, le Canada n’est pas en bonne posture dans ces JO. À mi-parcours, le Canada n’avait remporté que 8 médailles, dont 4 en or, loin derrière l’Allemagne et les États-Unis. Analystes sportifs, médias et même la population globale sont logiquement dubitatifs à l’encontre du programme et les critiques pleuvent vis-à-vis des investissements engagés.

Mais voilà, en quelques jours le Canada réalise une remontée exceptionnelle à l’aide de prouesses sportives retentissantes. Des récompenses attendues comme en curling messieurs ou en hockey sur glace féminin, mais aussi moins prévisibles comme en patinage de vitesse, en short-track, en snowboard ou encore patinage artistique. Le salue de la nation canadienne est à mettre au crédit des athlètes féminines qui remportent 15 médailles sur les 25 remportées (avant la finale du hockey masculin). Oui, en quelques jours, le Canada a remporté pas moins de 17 médailles dont 9 en or. Avec 13 médailles d’or, le Canada se hisse à la première place du classement des nations.

Mais voilà, si l’objectif du classement des médailles est atteint, celui des 35 médailles est bien loin d’être validé. Une réussite en demi-teinte du programme « À nous le podium » qui rend la victoire de l’équipe masculine de hockey nécessaire pour faire de ces Jeux Olympiques un véritable exutoire pour toute la nation canadienne.  

Contexte sportif

Deux générations dorées face à face

Canadiens comme Américains se souviennent de la désillusion des équipes masculines de hockey aux Jeux Olympiques d’hiver de Turin en 2010. Les deux nations se sont inclinées en quart de finale. Le Canada tombe face à la Russie (2-0) alors que les États-Unis se sont eux inclinés 4-3 face aux futurs finalistes, les Finlandais. Un échec partagé qui avait surtout secoué la nation canadienne, eux qui avaient connu l’or olympique en 2002 à Salt Lake City. Quoi qu’il en soit, les deux équipes arrivent à Vancouver avec des effectifs exclusivement composés de joueur de la NHL et présentent des atouts spectaculaires.

Du côté américain, l’équipe présentée semble être en rupture totale avec les précédentes olympiades. Seul trois joueurs ont une expérience olympique, tous les autres sont vierges de ce point de vue-là. À la direction, on retrouve le duo des Maple Leafs, l’entraîneur en chef Ron Wilson et le directeur général de la franchise, Brian Burke. Ces deux cadors du hockey nord-américain n’ont pas hésité à parier sur la jeunesse et tenter de nouvelles associations. Au rang des exclus qui étaient présent en pré-sélection, il faut noter les absences de Dustin Byfuglien, Scott Gomez ou encore Bill Guerin.

Mais clairement, c’est la relève du hockey américain qui doit prendre en main cette équipe olympique. En attaque, cette tâche doit être assurée par Patrick Kane et Zach Parise. Le premier est dans sa troisième saison en NHL avec les Blackhawks et impressionne un peu plus à chaque match. Cette saison 2009-2010, il parviendra à comptabiliser 88 points, comme son numéro de chandail. Avec lui, on attend la confirmation de l’ailier des Démons du New-Jersey, Zack Parise. Dans la discussion pour le Trophée Hart de la saison 2008-2009, Parise est dans une forme incroyable, lui qui a totalisé pas moins de 94 points lors de cet exercice. Mais les deux gamins ne sont pas seuls, loin de là. Ryan Kessler, Phil Kessel, Joe Pavleski, Jamie Langenbrunner, Paul Statsny en attaque et bien d’autres. En défense, on retrouve deux références de la NHL : Brian Rafalski des Red Wings et Brooks Oprik des Pingouins. Quelques gamins accompagnent ce duo de choc comme Erik Johnson et Jack Johnson. Devant les filets, c’est le gardien des Sabres de Buffalo qui tiendra la baraque de Team USA : Ryan Miller. Bien qu’il effectue une excellente première partie de saison 2009-2010, Miller sort d’une blessure au genou et inquiète les partisans de l’équipe américaine. Pourtant le talent de Miller (j’adore ce mec) va époustoufler le tournoi olympique.

Sur l’autre versant de la frontière, l’ancienne star de la NHL, Steve Yzerman et l’entraîneur en chef de Detroit, Mike Babcock, montent une terrifiante équipe pour le Canada. Quelques stars de la NHL ont été sorties du groupe après la préparation comme Vincent Lecavalier, Dion Phaneuf, ou encore Shane Doan. Le staff a préféré mettre l’accent sur la complémentarité et l’alliance entre expérience et jeunes talents. Mais c’est surtout l’absence de Martin St-Louis qui est discuté par les experts du hockey canadien. L’attaquant du Lighting sort de trois saisons à plus de 80 points et brille avec sa franchise au cours de cette saison 2009-2010.

Yzerman et Babcock ont fait quelques choix surprenants pour cette équipe olympique. Deux noms nous viennent tout de suite en tête : Patrice Bergeron et Drew Doughty. Après des débuts fracassants avec les Bruins de Boston, Bergeron semble avoir du mal à confirmer au tournant de la décennie. Mais voilà, l’idée du staff est de l’associer à Sidney Crosby, eux qui ont gagné ensemble le Championnat du Monde Junior en 2005. L’autre surprise, c’est la recrue des Kings de Los Angeles, Drew Doughty. Effectivement, les analystes s’attendaient à voir le retour de Mike Green en sélection, l’un des défenseurs les plus prolifiques, mais c’est bien Doughty qui fût préféré. Le défenseur s’est rapidement comme l’un des meilleurs joueurs à son poste lors de sa première saison et semble parfaitement se fondre dans l’effectif et dans le style de jeu espéré par le staff.

La star de cette équipe est sans hésitation l’attaquant des Pingouins de Pittsburgh, un certain Sidney Crosby. Avec le russe Malkin, Sid the Kid vient de donner à Pittsburgh sa première Coupe Stanley depuis 17 ans. Non sélectionné pour les JO de Turin, Crobsy est revanchard et souhaite donner au Canada une nouvelle médaille d’or. Le joueur de 22 ans n’est pas seul au contraire. En attaque, on retrouve évidemment Jarome Iginla, Rick Nash ou encore le duo des Ducks, Ryan Getzlaf et Corey Perry et celui des Sharks, Patrick Marleau et Joe Thornton. En défense, la brigade est tout aussi impressionnante. Les piliers sont là : Dan Boyle, Chris Prongeur et le capitaine Scott Niedermayer. On retrouve également, et logiquement, la paire défensive de Chicago, l’excellent Duncan Keith et l’impitoyable Brent Seabrook. Devant les filets, la place semble être assurée pour Martin Brodeur mais derrière le jeune Marc-André Fleury et Roberto Luongo auront leurs mots à dire.

Mais voilà, ce n’est pas la première fois que le Canada affiche une équipe au niveau exceptionnel et déçois lorsque la compétition commence. Dans le même groupe que les États-Unis, les Canadiens commencent tranquillement le tournoi olympique face à la Norvège avec une victoire 8-0. Jarome Iginla inscrit 3 buts, Dani Heatley 2 et Crosby délivre 3 passes. Mais les choses se compliquent dès la rencontre suivante lorsqu’ils affrontent l’équipe Suisse. Dans les cages, les joueurs de la NHL retrouvent le gardien suisse des Ducks, Jonas Hiller qui réalise une excellente prestation avec 44 arrêts ! De son côté, Brodeur est en difficulté avec deux buts encaissés. Résultat, le Canada doit se contenter d’une victoire par fusillade et peut oublier la première place du tour préliminaire. Le prochain match sera contre les Américains, irréprochables depuis le début de la compétition. Dans un match de haute intensité, ce sont les hommes de Ron Wilson qui l’emportent sur le score de 5-3. Si c’est le défenseur Brian Rafalski qui s’illustre dans ce match avec 2 buts et une aide, c’est bien devant les filets que le fossé entre les deux nations se creuse : Miller écœure l’attaque canadienne avec 42 arrêts sur 45 tirs ! Brodeur déçoit une nouvelle fois avec seulement 18 arrêts… Ce sera son dernier match dans les cages canadiennes. Une désillusion profonde pour le peuple canadien qui voit son équipe olympique se diriger vers un nouvel échec.

Avec seulement 5 points le Canada termine à la 6ème place du classement et parvient tout de même à se qualifier pour la suite de la compétition. Mais voilà, en quart de finale, les Canadiens retrouvent leurs ennemis russes qui les avaient éliminés à Turin, au même stade de la compétition. Invaincus, comme la Suède, les États-Unis font le plein de confiance et se s’installent comme les favoris du tournoi olympique.  C’est là que la machine canadienne se met en marche. Face à la Russie d’Ovechkin et de Malkin, les Canadiens imposent leur rythme et écrasent leurs adversaires 7 buts à 3. Préféré à Brodeur, Luongo réalise une belle performance qui permet aux siens de se hisser au niveau suivant de la compétition. En demi-finale, le Canada parvient, dans la douleur, à s’imposer sur la surprenante équipe de Slovaquie 3 buts à 2, tombeuse de la Suède. Mais si l’avenir semble radieux pour le Canada, c’est sans compter sur une défaillance des Américains qui continuent de dérouler dans leur partie de tableau : victoire 2-0 sur la Suisse et surtout, une véritable démonstration face à la Finlande, 6-1.

Le match de rêve se dessine. Les États-Unis sont extrêmement confiants avec aucune défaite au compteur alors que le Canada semble clairement monter en puissance. Une affiche exceptionnelle pour ces Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver.

Le match

Un but, un héros, une médaille

Le Canada Hockey Place est bondé, il est 12h15 à Vancouver, le pays s’est arrêté de respirer pour les prochaines heures. De Québec à la ville hôte, en passant par Montréal, Toronto, Edmonton ou Calgary, tous les habitants ont cessé leurs activités pour regarder cette rencontre déjà historique.

Devant une foule déchaînée, le Canada attaque la première période de manière idéale. Dès les premiers coups de patins, une saveur de NHL envahit la rencontre. Un style nord-américain qui se traduit par un jeu rude et des mises en échec dans tous les sens, comme lorsque le défenseur Oprik tente de faire passer Heathley par-dessus la rambarde, dans son box.  Les bases sont posées, un grand match de hockey nous attend. Les Canadiens déroulent leur puissance et leur vitesse dans cette première période mais les Américains ne laissent rien passer. Pourtant, après une mise en jeu remportée avec agressivité par Jonathan Toews, l’attaquant des Flyers, Mike Richards récupère la rondelle, frappe, Miller s’interpose mais le jeune centre de Chicago reprend le palet et score ! 1-0 pour le Canada, la foule délire déjà. Pour la première fois menés, les États-Unis ne se laissent pas faire. Dustin Brown a failli égaliser en trompant Roberto Luongo, mais il faut un sauvetage sur la ligne de Duncan Keith pour permettre au Canada de conserver son avance.

C’est difficilement concevable, mais la seconde période de cette rencontre augmente encore le niveau de jeu. La pression est palpable, aussi bien sur dans les tribunes que sur la glace. Comme une délivrance, à 7:13, l’ailier des Ducks, Corey Perry arrive à tromper Miller après un excellent mouvement de son coéquipier Ryan Getzlaf. Le centre d’Anaheim parvient à envoyer la rondelle vers les filets depuis la gauche. Le défenseur américain Ryan Whitney dévie la trajectoire sur la tranche du bâton de Perry, complètement seul. Le Canada mène 2-0.  Mais voilà, les Américains n’ont pas abdiqué, loin de là. Alors que les Canadiens viennent tout juste de finir leur période d’infériorité numérique, Kesler entre en zone offensif et trouve Patrick Kane sur le côté droit de la patinoire, l’ailier délivre une passe très appuyée en direction de Ryan Kesler qui trompe Luongo : la rondelle passe dessous le bras du gardien des Canucks. Les Américains reviennent 2-1.

Dernière période dans le temps réglementaire, et quelle période. Avec une envie et l’encouragement des quelques 19 000 personnes présentes dans la patinoire, les Canadiens repartent de l’avant. Les hommes de Babcock auraient bien pu se construire une nette avance mais c’est sans compter sur les arrêts décisifs de Ryan Miller qui continue d’écœurer l’attaque canadienne et semble être de retour au niveau qu’il affichait tout au long de la compétition. Les minutes défilent, le score est toujours à l’avantage des Canadiens et les Américains peinent de plus en plus à se procurer des occasions. Mais c’est là que la légende de cette rencontre se construit. Alors que le niveau de tension est à sa paroxysme, les États-Unis, dans un acte de désespoir, décident de sortir leur gardien pour faire entrer Zach Parise. Avec leurs filets sans surveillance, les Américains tentent le tout pour le tout. Il ne reste que 1 minute 37 à jouer. Dans une dernière attaque, Zach Parise vole la rondelle dans les mains de Roberto Luongo et parvient à inscrire le but égalisateur !!! 2-2 !!! Le public et tout le Canada est complétement refroidi, l’attaquant des Démons a allumé la climatisation dans la patinoire canadienne.

Ce sera donc en prolongation que se terminera ce match de hockey incroyable. Et honnêtement, vu le scénario, il semble que les Américains aient la confiance avec eux. Mais voilà, dans ces moments-là, seuls les grands joueurs trouvent les solutions. 7 minutes se sont déjà écoulées et la tension n’en finit pas de monter. Soudain, un éclair dans le Canada Hockey Place. Sidney Crosby remporte la mise en jeu, trouve Jarome Iginla dans le coin qui remporte sa bataille avec Ryan Suter et parvient à retrouver le Kid. Le reste appartient à l’histoire. Un tir classique de Crosby, bas, dur, rapide en sortie de bâton, parvient à passer sous le gardien américain Ryan Miller.

C’est une véritable délivrance pour le Canada !!! Victoire 3-2 face aux Américains, dans un scénario exceptionnel, un immense match de hockey vient de se dérouler sous nos yeux. Plus encore, Sidney Crosby a clairement pris une nouvelle dimension avec ce but légendaire du haut de ses 22 ans. Le Canada tout entier exulte. Son prodige a parachevé cette superbe olympiade et conclu de la plus belle des manières le record de médailles d’or pour la nation canadienne. Crosby en héros découvre le visage des partisans fendus par les larmes, jettent ses gants, envahit par l’émotion et par celle de ses coéquipiers, il saisit un drapeau canadien et part pour un tour de patinoire légendaire. Tout un symbole.

Voici tous les buts de cette magnifique rencontre !

Si le football est une religion au Brésil, le hockey en est une aussi au Canada. Il est difficile pour celles et ceux qui vivent en dehors de ce magnifique de comprendre ce que représente le hockey pour les Canadiens et Canadiennes, mais une chose est sûre, cette finale olympique de 2010 a fait raisonné l’amour du Canada pour le hockey à travers le monde entier. Plus grosse audience télévisuelle pour un match de hockey, ce 28 février 2010 est probablement synonyme de la rencontre la plus importante pour le hockey canadien. De prodige à héros, Sid The Kid a inscrit son nom au rang des plus grandes légendes du hockey, à côté de celui qui alluma la flamme olympique cette année-là, un certain Wayne Gretzky.

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