Rugby

Les pépites anglaises [1/9] : Alex Dombrandt, Adam Radwan et Freddie Steward, les nouveaux phénomènes anglais

Eddie Jones entre dans le dernier cycle de son aventure au sein du XV de la Rose. Il l’a annoncé au cours du mois de septembre, la coupe du monde 2023 sera sa dernière en tant que sélectionneur de l’équipe anglaise. Pour se donner les chances de faire mieux qu’en 2019, Eddie Jones a annoncé vouloir rajeunir son groupe et y incorporer les jeunes pépites qui ne cessent d’impressionner au sein de la Premiership. Alors que sa liste a été annoncée le lundi 18 octobre, des joueurs risquent de vouloir se montrer durant ces matchs internationaux pour faire partie du groupe lors du tournoi des VI nations. Pour cette occasion, la rédaction du CCS vous propose de découvrir ces joueurs à travers différents articles. Aujourd’hui trois joueurs qui ont tout pour intégrer le XV ou du moins les joueurs intouchables dans le groupe de 23. 

Alex Dombrandt : le numéro 8 polyvalent

Si tout le monde parle de Marcus Smith chez les Quins, il ne faut pas oublier son compère Alex Dombrandt. Le capitaine de l’équipe londonienne semble répondre aux attentes placées en lui. A l’instar de l’ouvreur anglais, il a changé de dimension lors de la seconde partie de saison, permettant aux Quins de remporter la Premiership. Leader du pack des Quins, il est le numéro 8 moderne que recherche toute sélection. Très à l’aise avec ses mains, capable de se proposer dans les courses avec ses arrières mais aussi de défendre, Alex Dombrandt est passé dans une autre dimension pour prétendre à une place de titulaire à ce poste d’autant que Billy Vunipola ne semble plus rentrer dans les places d’Eddie Jones. 

Alex Dombrandt célébrant le titre de champion avec les Quins (enfieldindependent.co.uk)

La trajectoire d’Alex Dombrandt est particulière par rapport à de nombreux joueurs anglais. Alors qu’il jouait à l’école John Fisher, il a rejoint le pays de Galles. Il évolue au sein de l’université Cardiff Metropolitan, une chose assez rare alors que la plupart des joueurs de Premiership sont souvent repérés jeunes pour évoluer au sein des différentes académies ou de représentants d’équipes. Un parcours qui ne lui a pas été préjudiciable. Il se fait rapidement remarquer par ses talents avec le ballon mais son problème est au niveau de son hygiène de vie : « C’était les autres choses, devenir un peu plus professionnel dans son approche, travailler sur son alimentation – ce genre de choses – qu’il a commencé à faire pendant qu’il était avec nous, puis a continué dans le grand environnement des Harlequins » (Daniel Milton, directeur du rugby de l’Université de Cardiff Metropolitan). Une prise de conscience importante pour lui puisqu’il finit par se faire remarquer par les Quins qui lui font signer un contrat. 

Le début d’une nouvelle vie pour l’actuel leader de cette équipe. Au sein d’une jeune formation londonienne, il découvre la premiership lors de la saison 2018/2019. Il se fait remarquer par ses qualités de marqueur d’essais et de défenseur. Il inscrit 11 essais et continue sa progression en apprenant aux côtés de joueurs comme Chris Robshaw, Kyle Sinckler ou Joe Marler. Il évolue aussi avec Marcus Smith, jeune star au poste de numéro 10 et particulièrement attendu. Il poursuit son chemin dans le championnat anglais et fait forte impression au point de devenir un nom récurrent dans les rumeurs de liste du XV de la Rose. Néanmoins, il n’est pas aidé par les résultats des Quins qui ne parviennent pas à trouver la solution et Dombrandt se retrouve entrainé aussi dans les performances moyennes.

Mais comme de nombreux joueurs de l’équipe londonienne, Alex Dombrandt a un déclic lors de l’hiver 2021. Après le départ de Paul Gustard, l’équipe reprend ses repères et il finit par jouer un rôle important dans la conquête du titre. On observe enfin le Dombrandt tant attendu, celui qu’on annonçait puissant et à l’aise avec le ballon en main. Les statistiques sont impressionnantes avec 11 essais ce qui fait de lui le troisième meilleur marqueur du championnat. Il est souvent à l’origine des actions et parvient à casser les plaquages grâce à sa puissance. A l’instar d’un joueur comme Sam Simmonds, il porte beaucoup le ballon avec 994 mètres parcourus, lui permettant de faire partie des dix meilleurs de cette catégorie statistique, l’un des deux seuls avants avec le dernier meilleur marqueur d’essais, le numéro 8 d’Exeter. Il sait imposer sa puissance avec 32 plaquages cassés ce qui fait de lui l’un des attaquants les plus polyvalents de Premiership. Celle-ci provient de la formation d’Alex Dombrandt qui a eu l’habitude de rendre service à différents postes : « Chez les moins de 16 ans, nous étions court une fois et il a joué demi d’ouverture. A l’occasion, il a également lancé dans l’alignement. Même chez les seniors nous avions une fois besoin de quelqu’un pour lancer et il l’a fait. Ce serait quelqu’un qui pourrait changer de poste » (Matthew Gold, ancien chef du rugby de l’école d’Alex Dombrandt et aujourd’hui directeur du rugby à l’école d’Abingdon).

Son rôle ne se limite pas à l’attaque puisqu’il excelle en défense avec plus de 215 plaquages et 11 ballons gagnés. Il n’hésite pas à contester le ballon dans le ruck et monter rapidement en défense pour mettre la pression. Cette bonne saison avec les Quins lui a permis de faire partie du XV de la Rose durant l’été et de connaître sa première sélection contre le Canada. L’ascension d’Alex Dombrandt est impressionnante et le fruit d’un travail important. Si le talent a toujours été présent, il a dû revoir son hygiène de vie pour perdre beaucoup de poids. Il reste toujours aussi puissant mais s’est renforcé en terme de vitesse, devenant un avant moderne.

Lors de cette nouvelle saison, il continue sur sa lancée et son match contre les Bears a probablement relancé le débat sur le poste de numéro 8. Une performance magistrale avec 91 mètres ballons en main, 17 plaquages, trois défenseurs battus, deux passes décisives et un essai en fin de match sur une interception pour définitivement sceller la large victoire de l’équipe londonienne. Il est logiquement élu joueur du week-end et les débats sur une titularisation dans le XV de rose se sont enchainés. Alex Dombrandt doit encore progresser et il est en âge de le faire. Il n’a que 24 ans et les prochaines échéances avec le XV anglais puis en Champions Cup devraient l’aider à grandir. Dombrandt est un titulaire en puissance et il doit encore faire ses preuves au niveau international. Il doit aussi progresser dans la temporisation du jeu. Il a tendance à vouloir jouer rapidement avec des passes rapides au lieu de conserver le ballon. Un défaut qui fait aussi sa force avec de nombreux offloads amenant le danger et souvent des essais. Un jeu qui peut lui faire du tort sur certaines phases surtout si le match est serré.

Alex Dombrandt, au cœur du jeu des Quins.

Aujourd’hui, le XV de la Rose possède deux joueurs aux caractéristiques similaires pour évoluer à ce poste. Deux marqueurs d’essais, capables de casser les plaquages, de créer des décalages et de défendre. La différence pourrait se faire avec Marcus Smith. Les deux joueurs ont l’habitude de combiner ensemble en club et l’alchimie se ressent sur le terrain. Eddie Jones pourrait être tenté d’aligner cette alliance sous le maillot blanc anglais. Des rumeurs ont émergé sur une possible titularisation de Curry à ce poste. De simples bruits de couloir tant il semble impossible de laisser deux des meilleurs joueurs anglais la saison dernière sur le banc ou en tribune. Sur les performances actuelles, il pourrait l’emporter mais Sam Simmonds a des arguments après sa dernière saison. Lui qui a longtemps attendu de faire sa place sous Eddie Jones ne compte pas se faire doubler. Une belle bataille dont le XV de la Rose devrait sortir vainqueur quoi qu’il arrive.

Adam Radwan : l’ailier star outre-Manche

L’ailier anglais de Newcastle est probablement le joueur le plus attendu. Alors qu’Anthony Watson reste toujours une arme létale dans ce XV de la Rose et ne devrait pas bouger, l’autre côté semble être plus ouvert et il ne serait pas étonnant de voir Radwan s’y engouffrer. Un ailier rapide difficile à arrêter une fois qu’il est lancé. Il a cette capacité à prendre de vitesse la défense et passer par les petits espaces laissés par les défenseurs. Un joueur qui peut apporter du danger sur le côté. Dans une équipe pas forcément impressionnante, il arrive à tirer son épingle du jeu au point de devenir en quelques mois le joueur le plus attendu sur les lignes arrière. Un serial marqueur qui peut permettre au XV de la Rose de posséder deux ailiers capables d’apporter du danger et de marquer sur un seul ballon. 

La trajectoire de Radwan est un peu différente de celle de Dombrandt. Le rugby n’a pas tout de suite été une passion. Il a commencé à Middlesbrough où il jouera jusqu’à ses 16 ans. Il explique alors avoir commencé à jouer au rugby après être resté chez un ami alors que son père ne pouvait pas venir le chercher. Il décide alors de se rendre à un entrainement de rugby et on connaît aujourd’hui le résultat de cet entrainement. Pourtant le chemin a été semé d’embuche. Il poursuit son aventure à Billingham et se fait remarquer auprès de l’équipe des 18 ans de Newcastle. Il est finalement libéré et se retrouve dans une académie à Hartlepool où il poursuit ses études ainsi qu’un travail en tant qu’assistant de professeur. Finalement, un jour va changer sa vie : « J’ai joué un peu à sept et j’étais à l’aéroport sur le point de prendre l’avion pour le Kenya lorsque Dean Richards m’a téléphoné. Il m’a invité à venir discuter à mon retour et m’a proposé un contrat d’un an » (Adam Radwan).

Adam Radwan, finisseur rapide des Falcons. (Getty Images)

Le début de l’aventure avec les Falcons et en Premiership. Il arrive en même temps que Toby Flood, un joueur qu’il a vu fouler la pelouse de Twickenham étant plus jeune et dont il a une admiration certaine. Il joue souvent les matchs de Challenge Cup et quelques matchs de coupe. Il montre rapidement ses qualités de vitesse le long de sa ligne mais cela ne suffit pas : « Quand j’ai rejoint Newcastle, ma technique de course était horrible. J’avais une bonne vitesse de jambe mais ce n’était pas efficace. Tout mon travail en salle est adapté à la puissance et à la vitesse » (Adam Radwan). À l’instar d’Alex Dombrandt, il a dû travailler sur ses qualités pour faire de lui un joueur capable de prétendre aujourd’hui à une place de titulaire dans le XV de la Rose. Un joueur qui change le cours d’un match et particulièrement convoité. Il aurait pu poursuivre sa carrière en Rugby League, les Leeds Rhinos l’ayant approché pour voir s’il pouvait être intéressé d’évoluer sous leurs couleurs.

Il prend de plus en plus de place dans une équipe qui n’est pas la plus prolifique et la plus joueuse. Avec cette équipe il connaît même la relégation. Pourtant, il reste avec les Falcons pour continuer de grandir. Il inscrit alors 14 essais en 15 pour permettre à cette équipe de Newcastle de rester invaincu et de remonter immédiatement en Premiership. Une expérience enrichissante et Radwan finit par prolonger pour trois ans après cette remontée : « J’adore jouer pour les Falcons, il y a un avenir vraiment excitant pour le club après notre retour en Premiership et je veux faire partie des choses ici » (Adam Radwan). Il faut dire que les Falcons auraient eu tort de ne pas tout faire pour le prolonger, l’ailier ayant inscrit 29 essais lors de ses 35 premiers matchs. Il doit à ce moment-là prendre une nouvelle dimension en Premiership pour permettre aux Falcons d’éviter la dernière place qui pourrait être synonyme de nouvelle relégation.

Pour le retour de l’équipe de Newcastle dans l’élite, il réalise de bonnes performances et continue à apporter du danger tandis que les Falcons réalisent un bon début de saison. Il inscrit trois essais en début de saison mais se blesse au genou en février contre les Quins. Un arrêt pour celui qui était le pilier de cette équipe. Il ne revient qu’en mai mais reste dans la continuité de ses bonnes performances en début de saison pour permettre aux Falcons d’enchainer les victoires. Pour célébrer son retour, il inscrit 4 essais sur les 4 derniers matchs disputés. Des bonnes performances qui font de lui un candidat sérieux pour les tests matchs de l’été avec le XV de la Rose. À l’instar d’Alex Dombrandt, il finit par jouer son premier match contre le Canada et il impressionne. Même si le Canada n’est pas l’équipe qui offre le plus d’opposition, il inscrit trois essais pour sa première sélection. Il n’a jamais senti la pression et a joué sur ses qualités de joueur rapide profitant des espaces laissés par la défense canadienne.

Adam Radwan, auteur de trois essais contre le Canada pour sa première sélection.

Le poste d’ailier n’est pas forcément le secteur où le XV de la Rose a le plus des difficultés. Les deux titulaires habituels que sont Watson et May ont la confiance d’Eddie Jones et sont souvent irréprochables malgré les contre-performances de l’équipe. Mais Radwan a les moyens de prétendre à une place de titulaire. Jonny May a 31 ans et le poids de l’âge commence à se faire ressentir au niveau de la vitesse. S’il prolonge l’aventure jusqu’en 2023, il aura 33 ans, ce qui peut faire beaucoup pour un ailier avec des jeunes qui poussent derrière. Même si le chemin est encore long, il peut voir sa place remise en cause. En attendant, l’ailier des Falcons va profiter de sa sélection pour les tests d’automne pour s’entrainer avec l’une de ses références au poste : « Quand j’ai rejoint Newcastle, Jonny May a toujours été quelqu’un à qui je voulais ressembler. Un rugby rapide et offensif. » Il semble avoir désormais avoir atteint ce niveau même s’il doit prouver au niveau international. C’est un pur attaquant et si le XV de la Rose arrive à créer le surnombre sur le côté, il est fort probable que le jeune ailier soit en bout de ligne pour accélérer et tenter de finir l’action par un essai.

Il a la vitesse pour lui et une expérience plus importante mais la concurrence est rude à ce poste. Avec l’absence de Watson pour les matchs d’automne et probablement pour le VI nations après une blessure au genou, Radwan peut prendre de l’avance sur ses concurrents restés à la maison comme Louis Lynagh, Ollie Sleightholme, Ollie Hassell-Collins et d’autres. Il a montré en ce début de saison qu’il était en forme avec un premier match de folie malgré une défaite de peu contre les Quins. L’ailier d’origine égyptienne aura tout fait à la défense de l’équipe londonienne avec 18 courses pour 237 mètres parcourus, 14 plaquages cassés, 10 défenseurs battus et un essai. Une performance mémorable qui a lancée le joueur sur des bases folles en ce début de saison et qui ont surement fait la différence dans la tête de Jones. Il est élu logiquement meilleur joueur du week-end. Il reçoit alors de nombreuses félicitations d’anciennes stars du rugby anglais à commencer par Jason Robinson : « Avec moins d’espace sur le terrain, le vieil adage selon lequel il n’y a pas de réponse à la vitesse est encore plus pertinent et Adam est un athlète extrêmement doué. C’est un joueur de rugby très spécial avec ce facteur X. » Des louanges qui font de Radwan l’un des joueurs les plus attendus pour ces matchs d’automne. Il aura l’occasion de montrer tout son talent qui l’a mené au titre de joueur du mois de septembre. Des attentes importantes mais il a l’occasion de sécuriser une place dans le XV de départ pour les prochains mois sur l’un des deux côtés anglais.

Freddie Steward : la pépite tant attendue au poste d’arrière

Il est l’arrière en forme du côté de la Premiership. Révélation l’an dernier chez les Tigers, il a relancé cette équipe pour en devenir la première arme offensive. Arrière de profession, il possède une forte capacité pour casser les lignes défensives par ses courses. Dans un secteur où aucun joueur ne s’est installé à ce poste dans le XV de la Rose, il apparaît comme un prétendant sérieux. George Furbank a eu quelques occasions pour se montrer mais sans jamais s’affirmer comme il le fait chez les Saints. Elliot Daly a montré ses limites à ce poste et l’expérience dépannage semble prendre fin. Il est probable que le joueur sera repositionné au poste de centre lorsqu’il reviendra de blessures. Finalement Freddie Steward a peut-être la voie libre pour s’affirmer mais un duel avec Malins semble plus probable tant l’arrière des Saracens impressionne depuis le début de la saison.

Le jeune arrière anglais a tout de suite montré ses talents dans les classes juniors. Il fait partie de l’École de Norwich avant de rejoindre l’académie de Leicester. Il y retrouve une jeune génération remplie de promesse avec George Martin, Joe Heyes ou encore Jack van Poortvliet. Des jeunes prometteurs pour ramener l’équipe la plus titrée du rugby anglais vers les sommets. Avec cette génération, il remporte deux fois de suite le championnat sans perdre un seul match. Dans une académie où le passé de l’équipe est omniprésent, Freddie Steward se fait remarquer. Il y côtoie des légendes de l’équipe comme Tom Youngs : « Tom Youngs est entré et nous a parlé à quelques reprises, les garçons de l’académie. Une fois, c’était avant de jouer les Northampton Saints dans le derby. Il nous a dit combien cela comptait pour lui et les gens du clubs et il m’a juste captivé… » ( Freddie Steward à TheXV). De telles performances tapent forcément dans l’œil des entraîneurs tandis que l’équipe première ne connaît pas sa meilleure période. Arrive alors un homme qui va révolutionner cette équipe : Steve Borthwick. L’ancien entraîneur adjoint de Jones arrive pour relancer un projet avec l’incorporation de cette jeune génération. Freddie Steward fait rapidement partie de ces joueurs qui vont être au centre de son projet.

Freddie Steward, un arrière au talent précoce.

Il rejoint rapidement l’équipe première en jouant quelques minutes lors d’un match de la Rugby Cup en janvier 2019. L’année suivante, il commence à prendre une place plus importante dans cette formation en faisant partie des 23 joueurs sélectionnés lors des matchs de Coupe et de Challenge Cup. Des bonnes performances qui lui permettent de faire partie de l’équipe d’Angleterre lors du tournoi des moins de 20 ans. Des bonnes prestations avec trois titularisations et un essai inscrit qui permettent à l’arrière de se faire remarquer chez les fans anglais.

Dans la continuité du projet initié par Borthwick, Freddie Steward se retrouve propulsé dans les 23 des Tigers lors de la reprise de la Premiership après l’interruption liée au COVID. Il se fait rapidement remarquer par sa capacité à provoquer, à se proposer à son demi de mêlée dans la ligne. Dans une équipe très rajeunie, il tire son épingle du jeu et utilise sa vitesse pour faire la différence. Alors que les Tigers ne jouent rien et visent en priorité le développement des jeunes de leur académie, Freddie Steward a trouvé la meilleure équipe pour s’épanouir. Il n’hésite d’ailleurs pas à mentionner, pour TheXV son entraineur comme l’une des clés de la réussite de cette équipe : « Steve est un gars pour qui tout le monde veut travailler dur. Il nous a inculqué la conviction que nous pouvons réaliser quelque chose dans ce club. Nous voulons ramener le club. Nous croyons en nous-mêmes et les uns aux autres et nous voulons juste travailler. »

Tout au long de son parcours chez les Tigers, il a énormément progressé dans son jeu pour devenir une arme offensive redoutable. Tout d’abord, Freddie Steward a l’avantage d’être grand avec son mètre 96 qui lui permet d’être redoutable sur les ballons hauts. Souvent mis sous pression sur des chandelles, il se montre imperturbable. Il a une parfaite qualité de relance et avec des ailiers qui arrivent à se proposer, il peut devenir un véritable poison pour les défenses. De même, il peut user de son jeu au pied pour mettre en difficulté les défenses adverses. Avec sa taille, il vient perturber les arrières adverses à la réception du ballon.

Freddie Steward récupérant un ballon haut contre les États-Unis cet été. (Getty Images)

Alors qu’Eddie Jones a cherché la recette miracle lors du dernier tournoi avec Eliot Daly et Max Malins, Freddie Steward apparaît comme une vraie alternative. Dans une équipe de Leicester portée vers l’offensive où il parvient à combiner avec ses ailiers, on peut espérer le voir dynamiser l’attaque anglaise avec un Watson ou Adam Radwan. Cette capacité de relanceur ainsi que cette créativité ont manqué au XV de la Rose lors du dernier tournoi.

Il est devenu le joueur hype de l’autre côté de la Manche. Sa dernière saison a marqué les esprits avec une équipe de Leicester toujours plus joueuse sous l’impulsion de son jeune arrière. Les statistiques parlent d’elles-mêmes avec 856 mètres parcourus et 49 défenseurs battus. Souvent utilisé en tant que détonateur, il est rarement à la conclusion des actions et marque très peu d’essais. Mais avec des ailiers marqueurs, ce n’est pas forcément le rôle qu’attendront les fans anglais de lui. Enfin, comme beaucoup d’arrières modernes, il peut frapper les pénalités lointaines comme le faisait Eliot Daly. Même s’il peut encore progresser dans ce secteur avec plus de précision, il possède déjà la puissance. Après avoir été l’une des révélations de la saison, il est logiquement élu meilleur jeune joueur de la saison par les fans des Tigers. Une récompense montrant l’impact de Freddie Steward dans cette équipe lorsqu’on voit les autres jeunes présents dans cette équipe. 

Alors sera-t-il le titulaire à ce poste ? Difficile à dire car il risque de se retrouver face à Max Malins, déjà présent lors du tournoi. L’arrière des Saracens a montré de bonnes choses lors de son prêt chez les Bears et son début de saison est impressionnant. Néanmoins, son tournoi a été décevant où il n’a pas su être une alternative face aux mauvaises performances d’Eliot Daly. Il n’a pas su faire la différence et Freddie Steward pourrait avoir sa chance durant les matchs d’automne. L’arrière de Leicester est prêt pour récupérer une place en vue de la Coupe du monde 2023 : « Absolument, je serais stupide de m’asseoir ici et de dire que je ne regardais pas la coupe du monde ou que je ne voulais pas être choisi. Je suis sûr que presque tous les joueurs de Premiership envisagent cela. Mais l’accent doit être mis sur cette nouvelle saison chez les Tigers et essayer de jouer le meilleur rugby possible » (Freddie Steward à TheXV).

Les Tigers occupent la première place du championnat avant le départ de certains joueurs pour le XV de la Rose et il n’est pas étranger à cette réussite. S’il a pour objectif de réussir d’abord avec les Tigers, il a dans un coin de sa tête une place de titulaire dans le XV de son équipe nationale. En cas de bonnes performances cet automne, il pourrait définitivement s’installer à ce poste.

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